Mathieu Valbuena, à quoi attribuez-vous votre excellent début de saison ? L’année dernière, on n’a pas fait une belle saison. On peut même parler d’une saison catastrophique… … mais vous étiez au niveau, non ? Je suis aussi tributaire du collectif, c’est hyper important. J’avais été déçu de ne pas faire l’Euro (ndlr : l’ex-joueur de Libourne Saint-Seurin a eu un faible temps de jeu). Mais ça m’a permis de travailler et d’être encore plus performant. Je suis resté sur mes performances avec l’OM. J’espère que les résultats vont suivre. J’ai progressé dans la régularité. Mon rôle, c’est d’être décisif. En étant numéro dix, un poste que j’affectionne beaucoup, je prends énormément de plaisir et je suis forcément décisif. Mais sans le collectif, on n’est rien. Avez-vous le sentiment d’avoir franchi un cap ? Oui, je le pense. Mais rien n’est acquis. Je continue toujours à travailler et à progresser. Je suis toujours ambitieux sur le plan personnel, mais aussi collectivement. Si je brille avec mon club, c’est aussi grâce à mes coéquipiers qui me font énormément confiance. Quand je vois l’OM en haut du classement, ça me fait énormément plaisir. Il y a aussi l’équipe de France. Je prends vraiment beaucoup de plaisir. Justement, êtes-vous étonné de l’entame de championnat de l’OM ? Honnêtement, personne n’aurait imaginé que l’OM soit à la deuxième place, avec trois points d’avance sur Paris. Par rapport à la saison passée, on avait tous à cœur de prendre une revanche. C’est inadmissible de voir l’OM dixième, de ne pas disputer la Ligue des Champions. C’est la première année que je ne la dispute pas. On s’est tous posé des questions, il y a eu une prise de conscience. Marseille est un club exigeant, il fallait repartir du bon pied. Après un super début de saison, on a eu un petit coup de mou. On doit gagner en régularité. On est parfois trop irrégulier dans nos performances. Si on y parvient, on est capable de remplir notre objectif, de terminer dans les trois premiers. « Il faut que l’on ait un état d’esprit irréprochable » Le club doit-il se renforcer lors du Mercato d’hiver ? On sait depuis le début que l’on n’a pas un effectif riche. Quand tu as un, deux ou trois blessé(s), c’est compliqué. Dans une saison, il y a des suspendus, des blessés. Par rapport à l’effectif que l’on a, c’est déjà bien ce que l’on fait. Mais, si c’est pour apporter quelque chose, on peut évidemment se renforcer. Il y a des dirigeants qui sont compétents. Je pense au président (Vincent Labrune), à José (Anigo) et au coach (Elie Baup). Ils feront le nécessaire pour améliorer encore quelque chose, pour amener un petit plus. On va les laisser faire, ils feront le mieux possible. Quelle est la plus grande qualité de ce groupe ? C’est l’état d’esprit que l’on va avoir à chaque fois. La saison passée, on n’a pas fait les efforts les uns pour les autres, on n’a pas fait tout ce qu’il fallait individuellement et collectivement. Quand tous ces ingrédients ne sont pas réunis, tu prends des claques. Encore plus quand tu es à l’Olympique de Marseille. Tu dois savoir que lorsque tu joues à Lorient (16eme journée de Ligue 1) et plus généralement à l’extérieur, ce sont des matchs de gala. Ils seront à 150%. Il faut que l’on ait un état d’esprit irréprochable. Si on n’a pas ça, on va recevoir des claques. Trouvez-vous injuste les critiques à votre égard ? On vous reproche souvent d’en rajouter… C’est la facilité. Ça m’a plus déçu qu’autre chose. Après le match contre Lille (1-0, 14eme journée de Ligue 1), on a plus parlé de ma simulation que de notre victoire. Parce que Mathieu Valbuena est un simulateur, on s’est plus déchaîné. J’ai trouvé ça trop facile. Au lieu de se regarder soi-même. Quand il y a une faute sur toi, il n’y a plus de polémique à faire. Après, c’est le rôle de l’arbitre de mettre un jaune ou pas. Ce n’est pas le mien. Ça aurait été un autre joueur, ça n’aurait pas eu lieu. Mais c’est comme ça. Je suis passé à autre chose. Même si je suis content que des personnes m’aient soutenu. « La Coupe du Monde 2014, c’est un rêve pour tout le monde » Depuis le début de la saison, avez-vous été impressionné par un adversaire ? Lyon, c’est solide. Ils ont été meilleurs que nous lorsqu’ils sont venus. Même si c’était un match particulier. C’était un peu bizarre, avec tout contre nous. Il y a notamment eu un penalty dès la 3eme minute. C’est difficile. Il y a une force collective à Lyon. Quand il est en confiance, Bafé Gomis leur fait beaucoup de bien devant. Il y a aussi Malbranque qui fait un super début de saison alors que personne ne l’attendait. Etes-vous confiant quant à une éventuelle qualification pour le Mondial 2014 ? Oui, il faut toujours être confiant. On sait très bien que ça va être très dur lors du match retour contre l’Espagne. L’objectif principal, c’est de qualifier pour la Coupe du Monde au Brésil. C’est le pays du football. On a tous envie d’y être. C’est un rêve pour tout le monde. On a les capacités pour y parvenir. On peut faire douter les grandes nations. On retrouve une vraie équipe. Sur les dernières sorties, on a retrouvé beaucoup de valeurs. Entre l’entraîneur de Marseille et sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps est-il toujours le même ? Oui, sa façon de parler, de manager, d’être au quotidien. Il a toujours fonctionné de cette manière. J’ai la chance qu’il me fasse confiance. J’essaie de la lui rendre. Rien n’est acquis, mais je suis content. Allez-vous le convaincre de vous faire évoluer en tant que numéro dix ? Il a su me faire confiance, notamment en me faisant entrer contre l’Espagne, la référence, et l’Italie. Ça c’est bien passé. Il le sait que c’est le poste que j’affecte. Mais on verra au fil des matchs comment ça se passe. Je suis ambitieux. J’aspire à jouer le plus de matchs possibles, à être titulaire.
_________________ HOJBERG 
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