on dirait du chateaubriand quand il s'exprime, quelle belle interview
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André-Pierre Gignac, qu’est-ce qui pourrait priver l’OM d’une qualification ?
De ne pas prendre le match comme il le faut. On doit avoir beaucoup de rigueur et de concentration, il ne faut pas les sous estimer. Là-bas, on s’est fait quand même un peu bouger. Il faut continuer sur notre lancée, continuer à faire ce qu’on fait. On doit aborder ce match comme on avait abordé le match retour contre les Turcs à Parsemain avec une grosse envie de gagner ce match pour poursuivre dans les poules.
Cette Coupe d’Europe est-elle importante pour l’OM ?
Oui, c’est important, et c’est l’occasion pour les jeunes comme pour les plus anciens d’engranger un peu plus d’expérience. On joue contre des équipes qui ne sont pas forcément en Ligue des Champions, on découvre des pays, des ambiances, des stades. On joue plus, mais plus il y a de matchs, moins il y a de séances physiques, donc ça me va. Le championnat, c’est le plus important mais les matchs de poules le sont tout autant. Je pense que le groupe pense comme moi, on prend match après match pour ne pas se projeter trop dans l’avenir.
Cette Ligue Europa peut-elle expliquer le bon début de l’OM en championnat ?
On a commencé la compétition alors que les autres clubs de L1 jouaient encore des matchs amicaux, alors on peut dire que c’est une bonne chose. On a fait un bon résultat en Turquie dans un contexte particulier et au retour, on a fait presque le match parfait, ça nous a mis directement dans le bain.
Pensez-vous avoir marqué les esprits après votre victoire à Montpellier ?
C’était aussi difficile d’aller gagner à Reims, je vous l’assure, ça n’a pas été un match facile. Ils viennent de monter en LI, ils étaient chauds, ils accueillaient Marseille. Quand on joue contre l’OM - j’ai connu ça quand j’étais dans d’autres clubs - votre force est décuplée, on est plus motivé, plus concentré que jamais. Dimanche, c’est vrai que c’était un gros test face au champion de France et je pense qu’on l’a passé avec la manière. On a eu dix minutes un peu chaudes au début du match parce qu’ils sont rentrés costauds, mais on a bien tenu le ballon. On a su être aussi costauds qu’eux et on a bien géré les temps faibles et les temps forts. Dans l’agressivité, on a été présent. Je pense que c’est un bon test qu’on a réussi.
« Mon corps va bien, ma tête suit, et voilà… »
On vous voit plus jouer les un pour les autres, comment l’expliquez vous ?
Ça fait presque deux ans qu’on joue ensemble. On se connaît. L’année dernière, c’était un accident. Il y a eu beaucoup de critiques et tout le monde a pris conscience que ce n’était pas possible de recommencer une saison comme ça. En plus, il y a un vent nouveau aussi, il y a un nouveau coach, un nouveau staff… C‘est souvent comme ça.
Comment l’ancien Gignac trouve-t-il le nouveau Gignac ?
En bonne santé déjà, c’est le plus important. Mon corps va bien, la tête suit et voilà… J’ai envie d’être comme ça depuis le début ici, mais je n’avais pas toute la possession de mes moyens, donc forcément ça coinçait à un moment ou à un autre. Mais je dois dire que j’ai un gros mental et que je travaille beaucoup pour revenir à mon meilleur niveau et je n’en suis pas loin.
Pensez-vous que vous pouvez jouer avec Loïc Rémy ?
Ce n’est pas moi qui décide … On verra bien. Moi, je prends match après match, il y a les choix du coach. « Lolo » (Loïc Rémy), on sait sa valeur, on sait quel joueur il est, on sait ce qu’il peut nous apporter. Jouer ensemble, ça sera certainement une plus-value pour l’équipe.
Est-ce que ça vous plairait de voir arriver Joey Barton ?
Chaque nouveau joueur qui va arriver, on va essayer de le mettre dans les meilleures dispositions pour que la vie dans le groupe soit excellente, comme elle l’est maintenant. Moi je ne me fais pas de souci.
« Papa poule ? J’ai trois enfants déjà… »
Il y a des jeunes, ça vous oblige à parler avec eux, à jouer avec eux. Vous sentez-vous papa poule quelque part ?
Il y a de bons jeunes. Après, c’est sûr qu’on a un rôle. Que ce soit à l’entraînement, dans le vestiaire ou en match et ça se passe très bien. Je pense que la mayonnaise a pris, ils ont une carte à jouer. A eux de faire leur trou. Il y a une bonne osmose mais papa poule, j’ai trois enfants déjà moi…
Vous avez ressenti de la déception de ne pas être en équipe de France ?
Pas du tout. Depuis la Coupe du monde je n’y suis plus retourné et je n’ai pas fait tout ce qu’il fallait pour y retourner. J’ai été blessé, j’ai fais des contres performances, mais ça c’est le passé. Les premiers matchs, j’avais du mal à les regarder, j’étais un peu nostalgique, mais ça passe. Maintenant, je dois continuer sur ce chemin-là. Travailler, travailler. Après, on verra bien… J‘ai repris les entraînements il y a un peu plus de deux mois, je n’en ai pas manqué un seul, je n’ai pas été blessé, laissez moi travailler. Si je continue comme ça, on verra. Forcément, ça manque, mais pour l’instant, ce n’est pas d’actualité.
Didier Deschamps a parlé de vous, pensez-vous que ce soit positif ?
J’ai entendu parler de ça sur Tweeter oui, je suis un membre assidu, vous le savez ! C’est bien qu’on ait parlé de moi, mais je continue à me concentrer sur mon début de saison, sur les matchs qui se profilent. C’est le plus important. Le reste, ce ne sera que du bonus
Avez-vous un sentiment de revanche ?
Bien sûr. Je dois beaucoup au club qui a investi, je dois beaucoup aux supporters que je pense avoir déçus pas mal de fois durant ces deux dernières saisons, mais ça, c’est le passé. Je reviens avec un nouveau corps, sans blessure, en bonne santé. Je m’accroche, je me bats, je travaille, j’espère que ça va être récompensé rapidement.