Malgré le départ de Lucho au FC Porto, Didier Deschamps ne panique pas. L'entraîneur de l'OM, qui comprend les choix de sa direction, assure penser à l'avenir et à la deuxième partie de saison palpitante qui attend son équipe. Didier Deschamps, avec le départ de Lucho, vous vous retrouvez avec un effectif réduit... Quantitativement forcément oui, mais je l'avais déjà dit dimanche à Rennes. J'ai pas mal de jeunes sur le banc de touche, il y en aura peut-être un peu plus encore demain (mercredi). En ce qui concerne le départ de Lucho, il y avait la volonté du joueur de rejoindre Porto pour des raisons professionnelles et familiales que je comprends et puis la volonté du club de faire baisser la masse salariale.
Avez-vous des regrets ? Je n'ai pas de regrets, je ne suis pas là pour étaler mes sentiments devant vous. Il est parti, après ce qui m'intéresse, c'est aujourd'hui et demain, à savoir obtenir une troisième année d'affilée une place en finale de la Coupe de la Ligue.
Lorsque les frères Ayew étaient là, il était moins titulaire. Est-ce que cela explique son départ ? Je vous laisse tirer toutes les conclusions. Ce que je sais, c'est que c'est un joueur qui est arrivé il y a deux ans et demi et qui a participé à l'aventure collective qui a permis au club de gagner cinq titres. Après, on a tendance à se rappeler que de son niveau de forme sur les derniers mois. On a vite oublié ce qui c'est passé il y a un an ou un an et demi. Je ne vais pas rentrer dans l'analyse de chacun de ses matchs.
« Ce n’est pas moi le décideur ! »
Etiez-vous opposé à son départ ? Ce n’est pas moi le décideur !
La logique économique a pris le pas sur la logique sportive… Elle prend toujours le pas. C'est toujours comme ça de toute façon, ça me semble logique. C'est mon club, c'est mon employeur. Je ne me vois pas, en tant qu'entraîneur, aller à l'encontre des intérêts de mon club, donc...
Le Président, Vincent Labrune, a dit qu'il avait refusé une offre pour Loïc Rémy… C’est logique. On peut vendre dix joueurs aussi et puis on fait quoi ? Une pizzeria ? Je n'ai pas pour habitude de commenter les déclarations de mes présidents depuis que je suis là. Je ne vais pas changer aujourd'hui.
Est-ce que vous espériez mieux de ce Mercato ? Je n'attendais rien de particulier. Vous connaissez la situation, ce qui était prévu. En automne, on était en grande difficulté, notre objectif c'était de pouvoir se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions et de recoller avant la trêve pour espérer après se mêler au podium. Entre temps, on a perdu quatre joueurs partis à la CAN, on a pris l'option qui se présentait de faire revenir Brandao.
Lucho ne sera vraiment pas remplacé même numériquement par un jeune… Un jeune pour faire quoi ? Vous savez ce que je pense et ce dont j'ai besoin. La qualité a un prix. Non, il n'y aura pas de recrues en attendant la rentrée des quatre. Pour les frères Ayew, ça devrait pousser jusqu'après le match face à Evian. A ça est venue s'ajouter la blessure de Stéphane (Mbia), alors évidemment j'ai un groupe réduit donc j'ai moins de solutions.
Cette équipe de l'OM peut-elle être performante sans star ? Ca c'est un raccourci. Je ne sais pas qui vous définissez comme « star ». C'est vous qui les créez ou qui élevez les joueurs au statut de star... L'objectif est d'atteindre ce que l’on s’est fixé en début de saison et on fera en sorte d'aller le plus haut possible.
« On fera les comptes à la fin »
N’êtes-vous pas tout de même déçu de ne pas pouvoir vous aligner sur d’autres clubs en matière de recrutement ? Aujourd'hui, je ne vais pas rentrer là dedans. Ce n'est pas le moment de savoir ce que je pense ou de connaître mes sentiments. Je vis au quotidien et mon quotidien, c'est ce qui nous attend demain. Après on verra chaque chose en son temps. J 'ai le groupe dont je dispose et c'est à moi d'en tirer le maximum. Il y a de l'adversité et du potentiel en face, on fera les comptes à la fin.
Le match face à Nice s’annonce compliqué. Comment le sentez-vous ? C'est une demi-finale de Coupe de la Ligue et je ne veux surtout pas la banaliser. On a la possibilité d'amener une troisième fois nos supporteurs au Stade de France mais on n'y est pas encore. On a une étape à franchir. Nice, qui a un quotidien difficile dans le championnat, ont besoin d’une bonne bouffée d'oxygène. Et la possibilité d'atteindre une finale peut leur faire un bien fou.
Savez-vous déjà quel gardien va jouer ? Je prendrai la décision ce soir (mardi) après avoir parlé avec les deux (Mandanda et Bracigliano).
Est-ce que Souleymane Diawara et Charles Kaboré peuvent jouer ? Charles pourrait être dans le groupe s'il revient normalement et s'il n'y a pas de problème d'avion. Souley, je ne sais pas encore quand il rentrera.
Allez-vous aligner votre meilleure équipe sans tenir compte du match à Lyon ? Je ne sais pas ce que vous appelez « meilleure équipe » mais je ferai une composition pour se qualifier. Il y a une place en finale, ce n'est pas comme si c'était un quart, un huitième ou un seizième.
La Coupe de la Ligue est-elle un vrai objectif ? Gagner des titres, c'est toujours important. Pour les joueurs d’abord donc je ne vais pas minimiser. Bien au contraire, on a la possibilité de s'offrir une finale. Mes joueurs savent que c'est quelque chose d'important.
« Que Nice n'ait rien à perdre, c’est logique ! »
N’avez-vous pas peur que vos joueurs soient trop confiants du fait de ce statut de favori ? Non je ne crains pas ça, il y a un enjeu qui est quand même important. Je suis convaincu que les joueurs ont ça dans la tête. Que Nice n'ait rien à perdre, c’est logique. Après, à Marseille, on est souvent dans cette situation de favori. L'important, ce sont les ingrédients que l’on doit mettre pour faire en sorte de se qualifier pour cette finale.
Que craignez-vous de Nice ? Ils sont derniers au classement et ils ont un calendrier qui n'est pas simple non plus mais là, demain (mercredi), ils ne vont pas perdre de points, ils ont une chance de jouer une finale.
René Marsiglia a dit qu'il voulait prendre une revanche. Avez-vous peur de cette équipe athlétique ? Il y a aura des duels, de l'intensité mais en terme de référence athlétique, je pense que dimanche (ndlr : face à Rennes), on a été servi... Après c'est un sport de contact aussi. Il va y avoir de l'engagement parce que ce sont deux équipes du sud et il y a une rivalité qui existe.
Faut-il éviter la prolongation ? Oui la prolongation, les blessures, ça fait beaucoup de choses à éviter mais surtout ce qu'on veut, c'est se qualifier
_________________ HOJBERG 
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