ITW COMPLETE
À la veille de la rencontre face au PSG pour le Trophée des Champions, beaucoup d’interrogations restent en suspens sur la Canebière. Contrairement à la saison dernière, l’Olympique de Marseille se montre très calme sur le marché des transferts. Jean-Claude Dassier l’avait maintes fois annoncé et il ne s’était pas trompé. Pourtant, on peut être sûr que si l’OM avait eu la possibilité de boucler son mercato en juillet, cela aurait été fait. Mais à l’image du délicat dossier Alou Diarra, rien n’est simple pour les dirigeants phocéens. Interrogé par les lecteurs de France Football, Didier Deschamps a livré sa vision de ce marché difficile, dans un style qui rappelle fortement celui de Jean-Michel Aulas.
« Les transferts franco-français deviennent pratiquement impossibles. C’est dommage parce que, quand Marseille achète à Toulouse ou quand Lyon achète à Lorient, l’argent reste dans les clubs français, ce qui permet à ceux qui ont perdu un joueur d’aller en chercher ailleurs. Aujourd’hui, on est pratiquement obligé de se tourner vers l’étranger. Mais même là, c’est difficile, car les joueurs qui fréquentent les grands clubs ont des salaires net d’impôt qu’on peut difficilement assumer. À l’heure actuelle, je ne vois pas comment il pourrait y avoir un gros transfert en France. Financièrement, c’est trop difficile pour les clubs de Ligue 1, qui sont notamment confrontés à un trop grand nombre de joueurs sous contrat. En France, la partie économique prend malheureusement trop le pas sur le sportif. » Un constat très réaliste, mais qui va également à l’encontre de sa volonté pour les prochaines semaines. L’OM a besoin d’un gros transfert puisqu’il recherche toujours son attaquant de classe mondiale. Deschamps peut-il alors espérer un nouveau geste de l’actionnaire ? L’entraîneur phocéen a lâché un indice de nature à enflammer la Canebière.
« Je ne veux pas trahir de secret, mais elle va faire un effort pour permettre au club d’aller dans le bon sens. Je peux vous dire que Margarita Louis-Dreyfus, Vincent Labrune, le président Dassier et Antoine Veyrat ont récemment tenu une réunion importante d’où il est ressorti que l’actionnaire avait envie que l’équipe devienne encore plus performante », a-t-il expliqué, avant d’ajouter un bémol. « Mais il y a aussi une autre réalité, au risque de vous surprendre : pour les finances, il vaut mieux que l’OM termine deuxième plutôt que premier. (…) Parce que quand on gagne des titres, il faut payer des primes à l’objectif des joueurs, et ça coûte beaucoup d’argent. Un grand dirigeant d’un club où j’ai joué m’a dit un jour : « C’est bien, on est en finale de la Ligue des Champions. Mais économiquement, il vaut mieux la perdre. En prestige, ça ne nous amènerait rien de plus de la gagner. Sur le plan économique en revanche, ça nous mettrait en difficulté ». Tout ça pour dire que si la première place est évidemment la plus belle, elle coûte cher. Paradoxalement, ça laisse une marge plus étroite pour se renforcer ensuite. »
Mais entre remporter des trophées et réaliser des économies, le choix est vite entériné. En décrochant deux titres pour sa première année, Didier Deschamps a comblé de bonheur tout un peuple pourtant désabusé après le départ d’Érik Gerets. Mais comme nous vous le relations hier, l’avenir de l’entraîneur olympien est loin d’être fixé. « Il me reste encore deux années de contrat, mais on sait bien que la notion de contrat n’a plus trop de valeur aujourd’hui, même si je respecte énormément le club qui m’emploie. (…) Mais je vais répéter ce que j’ai dit quand je suis arrivé : chaque jour me rapproche un peu plus du moment où je vais partir », a-t-il répété à France Football. « Sachez que j’ai décidé de rester à Marseille malgré des sollicitations importantes. Je me suis engagé envers des gens, des dirigeants, des joueurs, des supporters. On ne sait qu’après si c’est une erreur ou pas. Il n’y a que ceux qui ne choisissent pas qui ne se trompent pas. » S’il a vite coupé court aux rumeurs de départ après sa première année, Deschamps aura sûrement à réfléchir de nouveau sur le sujet dès l’été prochain.
|