On parlait d'insécurité y a pas si longtemps:
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Un miraculé. C'est une frontière invisible de 0,7 millimètre d'épaisseur qui a sauvé Sébastien. Celle qui séparait le cutter de son agresseur et la carotide du restaurateur. Même les médecins qui l'ont soigné ne pensaient pas le maintenir en vie. Le jeune homme est de solide constitution. Une qualité indispensable pour résister comme lui aux actes de violences incroyables dont il a été victime, avec sa jeune épouse.
D'autant qu'un an auparavant, presque jour pour jour, il s'était déjà retrouvé au coeur d'une agression tout aussi indescriptible, dans le quartier de l'Opéra, tabassé par 14 individus qui lui ont dérobé sa montre. Mais le plus grave s'est produit jeudi dernier. Vers 23h30, Sébastien, 33 ans, sort du restaurant Il Primo, avenue Alexandre-Dumas (8e) avec sa compagne.
Une rixe intenable
Un couple d'amis quitte l'établissement avec eux et montent dans une voiture. À peine le véhicule vient-il de démarrer que le moteur cale. Le début du cauchemar pour Sébastien et ses proches : "Un type derrière dans une Clio noire nous klaxonne, fait des appels de phare. Puis on voit quelqu'un arriver du côté passager. Il commence à taper sur la vitre. Finalement, il sort une énorme bombe de gaz lacrymogène et la vide dans l'habitacle par la vitre à moitié fermée."
Les quatre amis sont pris au piège. Car la voiture ne redémarre que sur 30 mètres. Ils n'ont pas d'autre choix que de sortir. Là, un groupe de cinq jeunes gens surexcités leur font face. Une bagarre s'engage. Déjà très déséquilibrée, la rixe devient de plus en plus intenable pour les deux couples quand cinq nouveaux assaillants, venus d'une épicerie de nuit toute proche, rejoignent les agresseurs.
Tiré d'affaire
L'épouse de Sébastien est gazée à son tour, l'ami est roué de coups au sol. Mais c'est le nouveau marié qui reçoit les blessures les plus graves : "J'ai senti des mains qui me tenaient les bras. Puis un grand type d'origine africaine s'est placé derrière moi et j'ai senti quatre coups d'arme blanche me traverser la gorge." Mesurant enfin l'ampleur des violences, les agresseurs se décident à relâcher leur étreinte.
Après une longue intervention chirurgicale, Sébastien est tiré d'affaire. Mais il garde une profonde rancoeur : "Celui qui m'a donné le coup de cutter a été arrêté 20 minutes plus tard. Après 48 heures de garde à vue, il a été mis en examen pour violences avec arme et remis dehors. Je n'ai pas compris cette décision. J'aime ma ville, mais il y a des endroits où je ne vais plus. Je me mets à la place des commerçants qui paient des loyers exorbitants et qui n'ont plus de clients."
"J'attends une mise en examen pour tentative d'assassinat"
Son avocat, Fabrice Giletta, va immédiatement se constituer partie civile, considérant que son client s'est plutôt retrouvé au coeur d'une tentative de meurtre : "La gravité et l'apparence des lésions démontrent qu'on a manifestement essayer d'intenter à sa vie. J'attends maintenant une mise en examen pour tentative d'assassinat."
Sébastien, qui devait inaugurer son nouveau restaurant, demain, va devoir différer. Comme il avait déjà dû modifier ses projets, il y a un an, quand des voleurs lui ont cassé le bras pour dérober sa montre de luxe : "J'espère qu'on ne va pas au chaos total à Marseille. Mais je le crains."