Vincent Labrune gestionnaire en mission commando
Dimanche, il est un peu moins de 20 heures quand le président de l’Olympique de Marseille sort du stade Vélodrome en passant par la zone. Comme chaque journaliste suiveur de l’OM sait que la parole de Vincent Labrune est rare, tout le monde se précipite, micros en baïonnettes. L’intéressé se fait désirer, comme d’hab a-t-on envie de dire, mais finit par lâcher sa communication. 2 fois, car les retardataires y ont eu droit. 3 fois même, car Labrune a déjà parlé au micro d’OMTV 5 minutes plus tôt. Pour dire quoi? Ceci: » L’OM, c’est un peu Docteur Jekyll et Mister Hyde, puisqu’on est à trois victoires en trois matchs lors des matchs hors championnat, avec les deux en Ligue des Champions et le Trophée des Champions. De l’autre côté, en championnat, les résultats ne sont pas dignes du statut et de l’ambition du club. Est-ce une question de motivation ? Je ne pense pas. Une question de concentration ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que la trêve internationale va arriver à point nommé pour panser les plaies physiques et morales. En espérant qu’on repartira du bon pied…« . VOIR LA VIDEO. En bon communicant, Vincent Labrune a trouvé la formule qui fait mouche. Avec son « Docteur Jekyll et Mister Hide », le président sait qu’il fera les titres avec ça le lendemain matin. C’est déjà ça pour quelqu’un qui n’avait pas envie de parler…
ROI DU OFF
On pensait que sa déclaration faite, Vincent Labrune tournerait les talons pour rejoindre une bonne table marseillaise ou son hotel 5 étoiles. Ben oui, il n’a toujours pas de maison à Marseille et sans doute n’en aura-t-il jamais. Mais Labrune s’attarde, file une clope à un journaliste, lance du « tu » à tout le monde. En fait, il est entrain de commencer une séance de off. Le off c’est quoi? C’est une technique de communication qui n’est pas destinée au grand public mais aux journalistes, pour leur faire passer des messages importants sur le ton de la discussion. Mais si c’est off, aucune parole ne doit être enregistrée par un micro, qu’il soit relié à une caméra ou à un nagra. Le off est très utilisé en politique notamment par Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal. Le off doit-il sortir dans la presse? On a envie de dire qu’il est fait pour ça mais celui qui balance a toujours la possibilité de dire, en cas de pataquès médiatique, qu’il n’est pas l’auteur de la phrase qui tue. Pas vu, pas pris.
ÇA BALANCE PAS MAL A MARSEILLE
Hier soir, l’attaché de presse de l’OM n’en menait pas large. Il scrutait les caméras, les dictaphones et les nagras pour bien voir si personne n’enregistrait rien. Il faut dire que Vincent Labrune s’est lâché sur l’état financier de l’Olympique de Marseille. Car, c’est son combat, indépendamment des résultats sportifs des olympiens. Il veut assurer la survie financière du club car les deux ans de gestion passés ont été, à entendre Labrune, catastrophiques. Le président donne un exemple très « factuel », comme il aime le dire: la somme redistribuée par l’UEFA à l’OM pour son parcours en Ligue des Champions l’an dernier (3,6 millions d’euros) a été intégralement, on souligne 3 fois, reversée aux joueurs sous forme de prime. Le club a dû se contenter des droits télé. Autre bizarrerie venue dans ce off très intéressant, il existait des primes dites de « victoire » même pour les matchs nuls. On comprend mieux la motivation des joueurs.
Vincent Labrune a fustigé également le mercato 2010 qui a plombé les finances du club pour deux ans minimum. En clair, l’OM a dépensé l’argent qu’il n’avait pas, en comptant (trop) sur la générosité de Margarita. Comme si un couple de smicards s’achetait la dernière Mercedes en misant sur la bonne volonté de leur banquier. L’OM, aux dires de Vincent Labrune, s’est retrouvé endetté de 16 millions au terme de l’exercice 2011. Exit Dassier et Veyrat, responsables aux yeux du président du comité de surveillance, Labrune Vincent, de ce trou comptable et vive le nouveau président de l’OM, Vincent Labrune, en mission commando et commandée par Margarita Louis-Dreyfus pour gérer au mieux cet OM. La veuve de RLD a remis 20 millions d’euros pour boucher le trou et recruter un peu.
L’OM EN QUESTION
Tout ça sent l’eau de boudin. Et on pose la question épée-de-Damoclès: est ce que MLD peut vendre le club? Labrune botte en touche, malin, en nous indiquant que si lui jette l’éponge alors oui Margarita peut vendre. Après moi, le déluge… Ou comment créer l’union autour de sa personne quand on sait qu’on ne fait pas l’unanimité chez les supporters, loin s’en faut.
On aurait aimé prolonger cette session de off une bonne partie de la nuit, cigarette sur cigarette et verre de Cairanne en bouche. A l’ancienne… Mais Labrune a tourné les talons. Le débit rapide et précis de ses paroles s’est tari. On reste sur notre faim. Comme par exemple, pourquoi avoir choisi Dassier comme président délégué de l’OM alors qu’un de ses plus proches collègues journaliste de LCI-TF1 nous confiait début juillet n’avoir toujours pas compris cette incursion dans le monde du foot? Quelle stratégie va choisir le club pour l’affaire Brandao, toujours justiciable à Marseille pour des faits glauquissimes? Comment faire si l’OM ne se qualifie pas en Ligue des Champions l’an prochain? Y aura-t-il une place pour les groupes de supporters dans le nouveau Stade Vélodrome? Mais bon, on est trop curieux pour cet homme à la communication maitrisée… Peut-être la prochaine fois… Qui sait?
_________________   Aller je me mouille : si deux des trois se présentent aux primaires, je prends ma carte à l'UMP 
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