jo_l a écrit:

je me fâche pas, qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Ah mais rien du tout, je te taquine parce que le film te tend à cœur, c'est vraiment du second degré.
jo_l a écrit:
Je suis d'accord avec ton décryptage du film, à part pour l'artificiel, je n'ai pas reçu les composantes du film comme cela, mais plutôt comme des façons de plonger le spectateur dans une ambiance, voire des conditions psychologiques qui rendront le "chapitre" final méchamment efficace.
Oui tu as raison, c'est une lecture convaincante, on peut tout à fait l'analyser de cette manière aussi et parfois j'oublie d'être juste un simple spectateur.

jo_l a écrit:
Après qu'on puisse deviner la fin, effectivement c'est pas difficile, on se doute qu'il va lui arriver un truc dramatique à Gwyneth. En même temps pas certain que Fincher ait voulu absolument le cacher. Il laisse des indices dont un très gros quand un agent vient dire à Pitt que sa femme a appelé plusieurs fois. Donc il restait à savoir surtout comment. Et c'est là qu'il est fort, même si tu devines, tu veux savoir comment. Et surtout comme l'intensité augmente au fur et à mesure qu'on s'approche du dénouement et cette scène jouée magistralement par Pitt. Y a ceux qui appuient sur la gâchette à sa place et çeux qui croisent les doigts pour qu'il n'offre pas la "victoire" à Doe.
Ouais, c'est pas idiot effectivement, et ça se tient parfaitement, j'avoue que je ne l'ai pas ressenti exactement comme ça ; j'ai trouvé que la tension retombait, et que ça donnait un côté déséquilibré et un peu académique à l'ensemble, mais qu'a contrario, l'impression de mal à l'aise et la singularité du dénouement en étaient renforcés par contrepoint. Logique mais maladroit à mon sens. Pour moi, ce n'était pas réellement convaincant, car de fait, la mise en scène perdait de sa force, mais c'est aussi une affaire de goût. Peut-être était-ce aussi le but de Fincher de flirter avec cette ambiguïté. En tout cas, il n'a rien laissé au hasard et quitte à se tromper il a assumé ses choix jusqu'au bout dans un véritable parti pris créatif. Ça c'était extraordinaire et cette intégrité artistique lui a ouvert les portes d'un succès mérité.
jo_l a écrit:
A noter que Fincher n'a pas céder à la pression des "Happy Endeurs" et a maintenue cette fin dramatique.
Tout à fait, et ça prolonge l'idée précédente. De ce point de vue, je crois que le superbe Angel heart d'Alan Parker relève de la même volonté de sortir des sentiers avec des thèmes mille fois abordés auparavant.
À l'époque c'est ce qui m'avait le plus impressionné d'ailleurs, et Seven a été une charnière aussi bien sur le plan de la narration (même si je l'ai toujours trouvée un peu bancale), que sur le plan purement esthétique, avec une forme de surenchère assumée (et une réelle collaboration entre Fincher, Khondji et Arthur Max, le chef décorateur). En effet, Seven revenait enfin à une forme d'audace narrative et formelle initiée jadis par Tod Browning à la fin des années 20, ou par Arthur Penn au début des années 60 (avec Miracle en alabama), que le cinéma américain avait un peu perdue depuis la fin des années 70 et qui a trouvé son point d'orgue avec le génial Fight Club du même Ficher.
Malheureusement, depuis le soufflet est vraiment retombé et les remakes merdiques se succèdent sans imagination (dernier exemple en date avec Gatsby, très loin d'égaler le charme du film de de Jack Clayton).
Par ailleurs, je comprends parfaitement ta déception face à Zodiac, mais il faut véritablement le voir en faisant abstraction de Seven et en entrant dans une autre logique de construction. Le film reste imparfait, je suis d'accord, il laisse un goût d'inachevé et un peu de perplexité, mais je pense que c'est exactement ce que Fincher a voulu faire en nous plaçant dans les pas des enquêteurs et en suscitant, la même fascination, la même incompréhension et la même frustration (ce qui est assez réaliste d'ailleurs). Dès lors, on se rend compte que le film est loin d'être mauvais, mais qu' il faut sans doute du temps pour l'apprivoiser, contrairement à Seven ou à The Game.
jo_l a écrit:
Bref, je crois que je vais me refaire une soirée Se7en

Faudra que je le revoie à l'occasion aussi, ça fait un bail que je ne m'y suis pas replongé.
