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Le mal qui ronge l'OM
Depuis le début de saison, l'équipe d'Elie Baup a encaissé 21 buts sur coup de pied arrêté ! Comment est-ce possible ?
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n n'est pas loin de la psychose. Quand les Marseillais concèdent un corner ou un coup franc à portée des buts de Steve Mandanda, ils sentent le stress les envahir. Depuis le début de saison, le moindre coup de pied arrêté devient un danger. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 36 matchs toutes compétitions confondues, l'OM a encaissé 45 buts dont 28 en 23 journées de championnat. Sur ce total, 21 fois, la formation olympienne a été trompée sur une phase arrêtée (46,6% !). Le détail est éloquent : 12 corners, 2 coups francs directs, 3 coups francs indirects et 4 penaltys (voir ci-dessous).
"Ce problème sur les corners dure. C’est très pénalisant pour nous sur toute la saison", regrettait Elie Baup après le nouveau but survenu sur corner contre Nancy (0-1). Quelques jours auparavant, l'entraîneur expliquait vouloir "passer à autre chose" mais la réalité du terrain l'a rattrapé. Comment expliquer cette défaillance permanente ?
"Un retard de 50 centimètres peut être fatal"
"C'est un manque d'attention, de concentration et de marquage, nous explique Johnny Ecker l'ancien défenseur de l'OM présent dimanche au stade vélodrome. Dans ces situations, pour un défenseur, un retard de 50 centimètres peut être fatal..." Pourtant, les Marseillais sont prévenus. Cette saison, ils ont tout connu. Du duel raté comme celui de Nkoulou devant Ibrahimovic au dilettantisme d'un Jordan Ayew à Rennes en passant par le joueur esseulé au milieu de la surface qui réalise un retourné acrobatique !
"Les séances vidéos, on en a tellement fait qu'on va arrêter... Tout compte fait, plus on en fait moins ça réussit, lâche dépité Elie Baup. C'est tellement un problème de fond... On essaye d'amener des solutions parfois individuelles, parfois collectives. Ce n'est jamais la même chose qui se produit." Sur phase arrêtée, il existe deux méthodes : le marquage individuel ou la zone.
Marquage individuel ou en zone ?
Johnny Ecker nous décrypte la différence : "Moi, je préfère l'individuelle car on sait qui prend qui. Il faut de la volonté et de la concentration. En zone, on quadrille toute la surface. Chacun a un endroit spécifique. Ça se fait de plus en plus mais le problème c'est que les défenseurs sont arrêtés et se retrouvent confrontés à des attaquants qui arrivent lancés à pleine vitesse et qui montent très haut. Le défenseur ne sait pas où le ballon va tomber. En plus, grâce à la vidéo, les rivaux savent à l'avance qui fait de la zone. Ils adaptent leurs centres et leurs courses."
Si ce n'est un problème de méthode, que se passe-t-il alors ? Avec Lucas Mendes, l'OM a récupéré un bon joueur de tête mais en perdant Mbia et Diarra ce sont des éléments forts qui ont déserté. Sans parler de Brandao qui faisait souvent le ménage au premier poteau. Force est de constater que les Olympiens manquent de puissance pour régner dans leur surface. Et Steve Mandanda n'est pas exempt de tout reproche lui qui ne s'aventure guère dans la mêlée préférant rester sur sa ligne.
"Il ne faut pas en faire une fixation"
Gagner un duel sur coup de pied arrêté est tout un art où le vice est souvent un atout majeur. On tire le maillot, on agrippe le short, on marche sur le pied... Elie Baup résume : "Il suffit que votre adversaire engage la partie haute du corps pour qu'il ait l'avantage sur la trajectoire de balle et qu'il mette la tête. Il faut à la fois s'occuper du joueur et de la trajectoire du ballon tout en prenant le dessus dans le déplacement. C'est plus complexe que l'on peut le croire." Mais Ecker précise : "Tout ça se travaille. Mais gare aux penaltys qui se sifflent souvent aujourd'hui."
A l'entraînement, ces dernières semaines, nous avons pu observer à la commanderie des ateliers spécifiques. "A un moment donné, on en fait un casse-tête, confirme Elie Baup. On en a beaucoup parlé dans les séances vidéos. Car on revoit tout ça les lendemains de match. Ensuite, dans la préparation du futur match, on travaille en vidéo avec le groupe ou avec les gens concernés. Peut-être que l'on en a même trop fait. Quelque part, il faut un peu lever le pied là-dessus... Il ne faut pas en faire une fixation."
Pourtant, c'est bien ce qui se passe. L'OM doit absolument régler ce problème qui plombe ses performances. Johnny Ecker sait combien cet aspect est primordial : "Dans le football moderne, c'est important. Regardez Nancy qui a cinq occasions franches mais ne marque que sur un corner..."
Ivan Bonet, à Marseille
Je suis en complet accord avec ecker qui va dans le sens de ce que je dis depuis plusieurs semaine. Après tous les buts pris, c'est incompréhensible de pas changer de méthode de marquage !