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En rejoignant l'écurie de Jean-Pierre Bernès, André Ayew savait pertinemment qu'il n'allait pas se faire que des amis. Cela levait d'abord un voile sur ses intentions, comme cela était expliqué dans le dernier Talk Show (voir la vidéo à 10"40).

Le Ghanéen veut continuer à jouer la Ligue des champions. Au club, on n'ignore rien de ses envies, on se dit même que son départ pourrait éviter de subir celui de Loïc Rémy, qui n'a rien contre poursuivre l'aventure olympienne (lire ici).

Intérrogés par La Provence, des agents de joueurs gravitant autour de l'OM ne manquent pas de fustiger le récent choix du joueur. "André se voit peut-être plus beau qu'il n'est. S'il n'a pas eu de propositions gratifiantes jusqu'à ce jour, ce n'est pas un hasard. Quand on a la situation et le salaire qui sont les siens aujourd'hui, on ne quitte pas l'OM pour se rendre au Celta Vigo ! Si on est aussi fort qu'on le croit, on a pas besoin d'agent pour assurer sa promotion" envoie l'un d'eux. Une réflexion qui renvoie au cas d'Eden Hazard, qui a signé dans les conditions qu'il souhaitait à Chelsea avec son agent de toujours, malgré une cour assidue de Bernès.

Pour André Ayew, un autre agent considère que le club est tout simplement en position de force dans ce dossier : "Tout le monde y regarde à deux fois avant de s'engager. Or, après la saison d'André, moins reluisante que la précédente, qui consentira à investir 18 millions d'euros ?" Si l'OM entend effectivement vendre le joueur au prix de sa clause libératoire, il ne faut pas croire qu'une offre d'un montant inférieur ne sera pas traitée, surtout si aucun autre joueur possédant un bon de sortie, comme Mbia ou Rémy, n'a quitté le club d'ici là.

Interrogé il y a quelques jours, vous êtes 46,5% à préférer voir André Ayew quitter le club en lieu et place de Loïc Rémy, alors que 27,7% préfèrent voir l'attaquant faire ses bagages.

Les révélations de "La Provence" dans son édition de dimanche sur le désir exprimé par André Ayew de quitter l’OM ne sont pas restées sans lendemain.
Hier, le site officiel de l’OM a publié une déclaration du joueur. André confirme "avoir changé d’agent" (ndlr : Jean-Pierre Bernès). "Dire que changer d’agent veut dire vouloir changer de club, ce ne sont que des raccourcis qui ne reflètent en rien la réalité. C’est du grand n’importe quoi."

Quoi ? On nous aurait menti ? Contacté par texto, le joueur a promis de rappeler après un rendez-vous. Ce dernier a duré trop longtemps... Le plus original est à venir. Les dirigeants olympiens ont découvert la réaction du joueur sur le site du club sans en être avertis ! "C’est drôle, cela ne lui ressemble pas", s’est exprimé un cadre. Ils ont surtout été surpris d’apprendre le revirement de situation, alors qu’il est de notoriété dans le vestiaire et qu’eux-mêmes ont été informés qu’un transfert ne serait pas pour déplaire à André.

Dans le même temps, Diawara publiait un communiqué pour préciser sa pensée et... confirmer ses déclarations tenues dans "La Provence" la semaine dernière.À l’OM, un jour, c’est blanc, l’autre c’est bleu. Ça commence même à virer à l’orange. Certainement, l’influence des maillots ! Il vaudrait mieux veiller à éviter le rouge, car, là, c’est du grand n’importe quoi !

A l'heure où l'on parle avec abondance de la formation à l'OM, les deux frères Ayew, de nouveau réunis cette semaine au centre RLD, font figure d'exemples. Ils représentent une vitrine pour le centre de formation et surtout un modèle pour la nouvelle classe biberon du club. Ils sont même dorénavant considérés comme des grands frères, eux qui étaient il y a encore quelques années, les "petits" fistons d'Abedi.
André revient en forme

Cette saison, ils ont tout pour exploser. Bien sûr, André est déjà un joueur confirmé, titulaire indiscutable depuis deux ans, mais la saison dernière a laissé un gout d'inachevé. L'ascension du Phocéen de la saison 2009-2010 a été freinée par les critiques qui se sont abattues sur son jeu, jugé trop personnel, et par cette épaule récaltricante l'obligeant à serrer les dents à de nombreux matchs, avant de le forcer à mettre prématurément un terme à sa saison. C'était fin avril dernier. Dédé devait en avoir pour trois mois. Pourtant, aujourd'hui, il est déjà présent et apte à jouer.

Car tandis que certains ont un grand besoin de vacances prolongées, celles d'Ayew au Ghana n'ont pas été de tout repos. "J'ai dû beaucoup travailler pour pouvoir reprendre à temps, mais au moins j'étais en famille" nous glisse le Ghanéen. "Je ne suis pas encore à 100% mais je retrouve les sensations petit à petit" (voir vidéo).
Parfait dans un milieu technique ?

On a ainsi pu le voir à l'oeuvre contre Benfica vendredi dernier, à un poste de milieu relayeur gauche qui lui semble promis. C'est là qu'on se dit qu'Ayew peut prendre encore une nouvelle dimension cette saison (si bien sûr, aucun club étranger ne vient mettre les 18 millions d'euros de sa clause libératoire), car il est débarrassé de ses pépins physiques et enfin placé à son poste de prédilection, selon lui. Au côté d'un Cheyrou plus axial dans un rôle à la Pirlo et d'un Amalfitano en miroir sur la droite, Ayew peut s'épanouir.

"C'est vrai qu'avec Morgan, on a une relation très proche, on est comme des frères, nous dit-il. Quand on est au milieu tous les deux, on veut se battre l'un pour l'autre, on a envie que rien ne passe. On espère qu'on aura l'opportunité, une fois qu'on sera prêt physiquement, de jouer à ce poste ensemble". Le message est passé.
Jordan doit convaincre

Cela libérerait même une place sur l'aile gauche (dans un 4-3-3) pour Jordan, lequel a déjà pratiqué ce poste d'ailier. Même si, on verrait mieux le petit frère en pointe dans une attaque à deux têtes. Pour les supporters marseillais, Jordan part toutefois avec un statut de remplaçant, comme le révèlent les votes de votre équipe type où le Ghanéen est relégué derrière Rémy, Gignac et une potentielle recrue (voir ici).

Mais à 20 ans et après deux saisons à avoir accumulé du temps de jeu avec les pros (78 apparitions - 10 buts, toutes compétitions confondues), Jordan peut pourtant se voir confier un rôle important dans l'équipe marseillaise cette saison. On se souvient qu'Élie Baup, lorsqu'il avait commenté le match OM-Lille (5-4 au Trophée des Champions), s'était montré à l'antenne admiratif du Ghanéen. Les dirigeants de l'OM disent miser sur la formation cette saison, s'ils ne font pas confiance à leur meilleur jeune, cela ne serait pas cohérent.
Plus le même statut ?

Titulaire en équipe nationale du Ghana en fin de saison dernière (et efficace : 4 buts en 3 matchs), Jordan commence à changer de statut. Cela lui permet même de garder la crête à la Commanderie : "Le coach a dit de l'enlever aux jeunes du centre, or, je ne pense pas que Jordan soit un jeune du centre non ? Ca fait deux trois ans qu'il est en pro"intervient son grand frère, toujours prompt à le défendre.

André croit en Jordan, si ce dernier continue de mettre les bouchées doubles à l'entraînement : "Il avance, il progresse, s'il fait ce qu'il a à faire, il aura l'opportunité de devenir un titulaire dans cette équipe. Les gens parlent beaucoup, 'et Jordan il est comme ça, et Jordan il est comme ci, et bla-bla-bla', mais moi je sais une chose : c'est un bosseur. On peut dire ce qu'on veut sur lui, mais je pense qu'il va très vite exploser".

Jordan a d'ailleurs souvent été très bon lorsqu'il était aligné sur le terrain avec André. Dans cette saison dite de reconstruction et de reconquête, l'OM a tout intérêt à s'appuyer sur les deux frangins.

OM : Ayew, première idée lumineuse de Baup ?
LE 10 SPORT | 24.07.12 | 08:00

André Ayew, qui a connu une fin de saison blanche avec l’OM du fait de son opération à l’épaule, se sait observé et pourrait retrouver son poste de prédilection dans l’axe. Elie Baup l’a déjà testé.



Baup va déjà plus loin que Deschamps
Didier Deschamps n’aura jamais vraiment franchi le pas de redonner à André Ayew ce qu’il a toujours revendiqué : une place au milieu de terrain. Cantonné à un rôle d’ailier gauche, le Ghanéen formé à l’OM a souvent fait la différence, ne s’est jamais plaint (sauf une fois) et a toujours fait le job. L’heure est peut-être venue d’en changer et, même s’il est en pleine période de tests, Elie Baup l’a bien compris. Lors des deux premiers matchs de pré-saison de l’OM, Ayew a évolué à son poste de prédilection, où sa puissance et sa patte gauche peuvent créer des brèches. En 4-4-2 face au Benfica Lisbonne, dans une position basse de récupérateur aux côtés de Benoît Cheyrou, il a ensuite basculé sur son aile.



A la récup ou en meneur de jeu
Contre les Crocodiles, le grand frère de Jordan a évolué dans un registre plus offensif en meneur de jeu. Ces deux essais n’ont pas encore été porteurs d’indices positifs flagrants mais cela ne semble pas refroidir Baup. Aurait-il raison d’insister ? « Ça peut peut-être le relancer, nous explique Bernard Pardo, ancien milieu de terrain de Marseille et consultant sur l’OM TV. Baup est en phase d’expérimentation mais il a peut-être déjà l’idée de le changer de poste. Dédé sait organiser, il l’avait montré il y a deux ans en réalisant une excellente saison à Arles-Avignon à ce poste-là ».



« Ce n’est pas plus mal de le changer »
Remettre Ayew à son poste de prédilection ressemble à une excellente initiative de Baup, ne serait-ce que pour lui redonner une confiance effritée depuis une fin de saison pourrie par une épaule en vrac. Serait-ce l’unique raison ? Avec les rumeurs de transfert qui pourraient lui faire tourner la tête, Ayew peut-il seulement revenir à son meilleur niveau ? Avant même ses pépins, le fils d’Abedi donnait en effet déjà l’impression d'être en surrégime. « Le coup de frein qu’il a connu ces derniers mois, c’était écrit d’avance, tempère Pardo. On sentait qu’il connaîtrait une cassure après les deux saisons qu’il venait d’accomplir et ses sorties avec le Ghana. C’est pour ça que ce n’est peut-être pas plus mal de le changer un peu… Il est jeune, je ne suis pas inquiet ».