La Provence
Citation:
Pour une fois que le président, le
directeur sportif et l’entraîneur
sont d’accord, on ne va pas s’en
plaindre. Et, croyez-moi, cela n’arrive
pas tous les jours !" Le propos d’un
membre du staff au sujet du retour de
Brandao souligne l’unanimité dans les
rangs du club olympien. La décision
de l’arrivée dans les prochaines heures
de l’attaquant brésilien au sein de
l’effectif olympien a été arrêtée après
une discussion entre Vincent Labrune
et Didier Deschamps, quelques heures
avant le coup d’envoi du match au Stade
de France, face au Red Star.
Après la qualification, le président a
sondé les joueurs. Face au satisfecit général,
le processus a été immédiatement
enclenché. Le Brésilien, toujours
en stage hier avec Gremio,aété contacté
et a accepté aussitôt les conditions
proposées.
Face aux difficultés rencontrées
pour trouver un véritable renfort susceptible
de satisfaire à la fois le secteur
sportif et l’aspect économique, la solution
a coulé de source. "Il est presque
dommage de ne pas y avoir pensé plus
tôt", exprime un dirigeant.
Deschamps a suggéré l’idée.
L’entraîneur olympien n’a pas oublié
que Brandao avait modifié considérablement
le visage de l’équipe lors de
son arrivée en janvier 2009 en apportant,
malgré sa maladresse chronique,
un plus par sa présence physique.
Aujourd’hui, la réflexion est différente.
Le profil d’Evaeverson Lemos da Silva
manque à l’attaque olympienne.
Or, son retour pourrait être temporaire.
L’OM s’est inspiré de l’épisode
Thierry Henry à Arsenal. Brandao,
dont le contrat court jusqu’en juin
2012 - plus une option d’un an -, pourrait
faire simplement une pige de deux
mois. Désireux de revenir en Europe, il
est en contact avec des clubs russes et
n’exclut pas de rejoindre cette destination
s’il trouve un accord satisfaisant
d’ici le 31mars, date de la clôture du
mercato en Russie. Pour l’OM, c’est
sportivement une assurance. Brandao
ne revient pas pour être le meilleur buteur
de Ligue 1, mais pour dépanner. Il
a l’avantage d’être apprécié dans le vestiaire,
d’avoir gardé de bonnes relations
avec ses anciens équipiers. Il
connaît aussi la maison, ne subira pas
de difficultés d’adaptation et ne sera
pas un sujet de discorde dans le vestiaire,
ce qui aurait pu être le cas avec une
autre personnalité.
Brandao comblera donc les absences
des joueurs partis à la Coupe
d’Afrique des Nations. Économiquement,
l’OM a seulement son salaire à
assumer.
L’OM a pris les garanties juridiques
sur son retour auprès de la FFF et la Fifa.
Le championnat brésilien étant terminé,
Brandao n’est pas dans le cas
d’un joueur ayant porté trois maillots
différents durant lamêmesaison (Cruzeiro,
Gremio, OM).
L’autre souci est d’ordre moral. Toujours
placé sous contrôle judiciaire
pour une affaire présumée de viol, nul
ne sait comment son retour sera perçu
(lire également en page 2).
"Jusqu’à preuve du contraire, la justice
ne lui a pas interdit de jouer au football,
exprime un dirigeant. Il nous appartient
et je ne vois pas pourquoi il
aurait le droit de jouer partout sauf
chez nous. Il est toujours à la disposition
de la justice et ne compte pas s’y
soustraire. Ilad’ailleurs montré qu’il répondait
aux convocations, comme en
témoigne sa présence au Palais de justice
de Marseille, le 19 octobre dernier. Et
puis, au moins, il sera encore plus
près !"
L’OM, qui avait souligné à l’époque
des faits que le joueur ne pourrait plus
porter le maillot du club, espère que le
temps aura apaisé les esprits.
Si sportivement, le retour ne colle
pas, l’OM le transférera au mois de
mars, une fois les Africains rentrés de
la CAN. S’il y trouve une véritable
plus-value sportive, il le gardera
jusqu’au mois de juin, date à laquelle
le joueur sera libre.
Attendu dans les 48 heures à Marseille,
il sera mis à la disposition de Didier
Deschamps, qui l’attend avec impatience,