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CLAIREFONTAINE, Yvelines (Reuters) - Patrice Evra a juré mercredi qu'il ne jouerait "plus au capitaine dans les médias", mais le brassard de l'équipe de France de football semble toujours le faire rêver, même après des matins amers.
Il y a un peu plus d'un an, l'arrière gauche de Manchester United écopait de cinq matches de suspension pour son rôle présumé dans la "mutinerie de Knysna", en Afrique du Sud.
Ce jour-là, à 48 heures d'un match de Coupe du monde, les Bleus de Raymond Domenech avaient refusé de s'entraîner par solidarité avec l'exclusion de Nicolas Anelka, offrant ainsi un spectacle désolant aux caméras et objectifs du monde entier.
Ce jour-là, Patrice Evra était capitaine.
Aujourd'hui, à deux jours d'affronter l'Albanie, puis la Roumanie dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012, l'ancien joueur de l'AS Monaco n'est titulaire qu'en raison de l'absence de Philippe Mexès et il ne porte plus de brassard.
Ce qu'il tient à souligner.
Quelques instants après avoir confié à une poignée de journalistes à Clairefontaine (Yvelines) qu'il avait "tourné la page" de Knysna, Patrice Evra s'est en effet trahi, dans les mots mais aussi dans son langage corporel, le regard noir et les bras croisés.
"Je ne suis pas sélectionneur, ni capitaine", a-t-il répondu sèchement à un journaliste qui lui demandait si une bonne ambiance régnait chez les Bleus de Laurent Blanc.
Après un petit silence teinté de gêne et d'incompréhension, un autre reporter s'est essayé à poser une question sur l'influence de Samir Nasri dans le jeu de l'équipe de France, en vain. Car, comme pour la tentative de dialogue précédente, le couperet de l'amertume est tombé.
"UN BRASSARD, ÇA NE SE REFUSE PAS"
"Demandez au capitaine", a lâché Patrice Evra, sur un ton aussi défensif et tranché que ses tacles en Premier League.
"Si vous avez des questions à poser sur comment se porte le groupe, le système de jeu, je n'y répondrai pas. Je ne ferai plus le capitaine dans les médias."
Et pour quelle raison ?
"Parce que quand tu le fais, c'est toi qui prends tout. Je ne suis plus le capitaine de cette équipe, donc je n'ai pas besoin de m'éparpiller", a-t-il expliqué, avant de se reprendre.
"Mais ce n'est pas parce qu'il n'est plus autour de mon bras que je ne continuerai pas à faire mon boulot, sur le terrain ou dans le vestiaire."
"Beaucoup de gens ont peur de moi depuis le Mondial mais je suis toujours le même, je ne mords personne, je ne mange personne", a-t-il poursuivi, avec un début de sourire au coin des lèvres.
Prié de dire s'il accepterait un jour de redevenir capitaine de l'équipe de France si le sélectionneur le lui demandait, ses yeux se sont à nouveau éclairés.
"Je pense qu'un brassard, ça ne se refuse pas", a-t-il dit, avant de verser dans l'ironie concernant Laurent Blanc, qui n'a toujours pas désigné de capitaine depuis sa prise de fonctions, il y a un an.
"Au final, c'est pas si facile que ça de remplacer Evra. On m'a bien tapé dessus mais on a des difficultés à remplacer Evra", a-t-il conclu, avant de se lever et de dire: "Vous voyez maintenant, je souris".
Édité par Gilles Trequesser
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