Heinze : "L'OM en moi"
Heinze est rare et c'est dommage parce qu'il est de la race des leaders. Féroce, l'Argentin est aussi Olympien à 100% qu'il fut, jadis Parisien, Mancunien ou Madridiste...
Il parle peu, mais bien. Gabi Heinze est rare et c'est dommage parce qu'il est de la race des leaders. Un membre du staff disait hier : avec ou sans lui, ce n'est pas pareil. Féroce, l'Argentin est surtout un passionné, aussi Olympien à 100% qu'il fut, jadis Parisien, Mancunien ou Madridiste...
- Gabi, comment va cette cuisse? Vous n'avez pas pris un risque en jouant contre Bordeaux avec une contracture ? Gabi Heinze : "Notre service médical travaille très bien, j'ai parlé avec eux, je leur fais confiance. En football, tu prends toujours des risques; l'an dernier, j'avais eu une blessure musculaire à la même époque, mais la même chose n'arrive pas toujours au même moment.
- Le match d'Auxerre, vous l'avez vu comment ? Comment êtes-vous devant la télé ? G.H. : J'aime regarder le foot, je vois des choses que je ne vois pas lorsque je suis sur le terrain. J'aime suivre les aspects tactiques, même si la télé se focalise sur le ballon; et puis, parfois, les commentateurs disent n'importe quoi, ça m'énerve. Quand c'est ton équipe qui joue, tu vois les choses différemment, avec coeur, tu as envie que ça marche; mais je suis tranquille, pas comme sur le terrain.
- Vous êtes un peu entraîneur, à distance ? G.H. : Oui, sûr, mais c'est un métier tellement dur, que je ne me vois pas entraîneur plus tard.
- Aujourd'hui, peut-être, mais quand vous ne jouerez plus, le foot vous manquera
... G.H. : Tout à fait. J'aime parler football. Et je ne sais pas faire autre chose. C'est une passion. Tu te rends compte, c'est ton métier, on te paie pour faire ce que tu aimes depuis l'âge de quatre ans; nous sommes des privilégiés, c'est le plus beau métier du monde. Alors, pour le moment, je profite. J'ai discuté avec des anciens joueurs qui m'ont conseillé de penser à ce que je ferai plus tard, mais maintenant, je suis joueur à 100%.
- Comparé à ce que vont connaître les joueurs de Monaco comme Laurent Bonnart, sans coupe, ni Europe, en bas du classement, à l'OM, vous avez de beaux rendez-vous qui arrivent
... G.H. : De belles choses à vivre, mais à gagner. Surtout à l'OM. À Marseille, si tu perds, tu es le pire footballeur, si tu gagnes, tu es le meilleur
Cet excès vous rappelle l'Argentine? Oui, la ville, les supporters, c'est comme l'Argentine. Pas les mêmes, mais très proches.
- Sauf qu'à Buenos-Aires, on est de River ou de Boca. À Marseille, on est forcément OM... G.H. : Ici, il y a une ville pour un seul club, c'est pire ! Je ne suis pas allé souvent dans le centre de Marseille, mais je sais que dans les bars, les restaurants, on parle foot, OM, nous sommes obligés de gagner. Surtout quand le club est resté dix-sept ans sans titre. Ça me plaît, ça. Le vrai football, c'est ça : les supporters, le foot qui se vit. Tout le monde est coach, tout le monde est joueur. C'est pourquoi c'est le sport le plus regardé au monde.
- Comment jugez-vous la première partie de la saison ? G.H. : Nous avons été présents dans les gros matches. Tout le monde pensait, parce que nous étions champions sortants, que nous allions prendre dix points d'avance. Mais ça n'existe pas ça, à part pour le Barça ou le Real. Je pense que dans la ligne droite, nous avons encore la possibilité d'être champions. Un championnat, ce n'est pas deux ou trois mois, mais neuf, c'est prendre des points tous les week-ends, rester concentrés. Je regarde devant...
- Est-ce que, au-delà de ces performances, vous avez envie d'appartenir à l'histoire du club ? G.H. : Oui ; déjà avec ce que nous avons réalisé l'an dernier, nous sommes entrés dans l'histoire et, je le répète, nous ferons tout pour le renouveler. J'aime faire partie de l'histoire de l'Olympique de Marseille; j'ai travaillé pour gagner des titres avec ce club. Après, c'est aux dirigeants de décider si Gabi Heinze ou notre équipe vont rester dans l'histoire du club. Reconnaître le travail accompli. C'est agréable si on te dit : "Félicitations, Bravo !" Moi, le club, il est en moi, il restera en moi."
Retrouvez l'intégralité de l'interview aujourd'hui dans La Provence des Sports.
_________________   Aller je me mouille : si deux des trois se présentent aux primaires, je prends ma carte à l'UMP 
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