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Matthieu Franceschi : Lettre ouverte à Vincent Labrune
22/03/2016 à 20:03
Chaque mardi, Matthieu Franceschi, l’un des supporters olympiens les plus influents de ces dernières saisons, a carte blanche. Cette semaine, l’ex porte-parole des South Winners s’adresse au président de l’Olympique de Marseille, Vincent Labrune…
Cher Vincent,
Ce qui devait arriver arriva…
Ta communication de crise quasi permanente depuis ta prise de fonction ne pouvait plus indéfiniment masquer tes incompétences chroniques sur la gestion du club et sauver ta tête. Vendredi soir, tu as été logiquement la principale cible des supporters et être aussi longtemps passé au travers des critiques à l’intérieur du Stade Vélodrome tient du miracle.
« Ces abrutis avaient raison »
Tu as encore osé pointé du doigt certains « pseudos supporters » que tu appelais, en faisant le coq après une victoire face à la plus mauvaise équipe du championnat en août 2015, les « abrutis ». Avec du recul, la grande majorité de supporters réalise que tous ces « abrutis » avaient raison. Aujourd’hui, ta stratégie sera certainement de pointer du doigt les groupes de supporters qui t’ont apparemment (enfin) lâché. Mais dis-toi que, sans certains groupes, tu ne serais peut-être plus le président de l’OMdepuis la fin de saison 2013-2014. Et tu ne le serais certainement plus depuis le 8 août 2015 à 23h quand tu faisais l’« abasourdi ».
« Tu auras réussi à m’écœurer de l’OM »
Allant à contre-courant de l’opinion générale, les associations ont été bien trop patientes avec toi. Toi, l’un des pires présidents de l’histoire olympienne. Je ne pouvais plus cautionner ce laxisme à ton égard et j’ai fini par quitter , il y a cinq mois, le groupe auquel j’appartenais depuis de nombreuses années. Je ne rentre pas dans les détails de mon départ, tu les connais sur le bout des doigts. Tu auras réussi à m’écœurer de l’OM, moi l’« abruti » qui participait activement à faire briller les tribunes avec des tifos et qui avalait les kilomètres en bus. On dit souvent que l’amour de l’OM est plus fort que tout, mais connaître le club de l’intérieur est un tue l’amour et les pressions que j’ai reçues pour arrêter de te critiquer n’ont fait qu’amplifier ce phénomène. Quoi qu’il en soit, la donne a changé depuis ce vendredi 18 mars et je me réjouis, comme beaucoup, que les groupes de supporters soient enfin passés à l’action.
Mieux vaut tard que jamais pour le bien et l’avenir de l’Olympique de Marseille.
« Notre première rencontre au Sofitel »
Je me rappelle notre première rencontre au Sofitel de Marseille, j’étais présent un peu par hasard, faisant partie depuis peu du bureau des South Winners. Je te revois, enfoncé dans le sofa, avec ton sweat à capuche violet, tout timide, bien loin de l’image que tu renvoies aujourd’hui. C’était l’après-midi du 8 décembre 2010, le soir l’OM recevait Chelsea au Stade Vélodrome. Tu étais toujours le président du conseil de surveillance pendant que Jean-Claude Dassier était le président du club.
L’OM était champion de France en titre et était toujours en course pour préserver son trophée. Vu de l’extérieur, tout se passait donc au mieux dans la maison blanche. Pourtant, désireux de connaitre un peu mieux certains supporters, tu devais certainement mettre en place, en sous-marin, la prise de pouvoir qui allait intervenir six mois plus tard, après le limogeage de Jean-Claude Dassier. C’est peut-être finalement bien tombé pour toi que l’OM ne conserve pas son titre de champion…
Et dire que tu disais dans la presse en 2009 : « Que cela soit clair. Il n’est pas question pour moi d’occuper le poste de président de l’OM ». L’un de tes premiers mensonges olympiens…
« Notre dernière rencontre au Centre Robert Louis-Dreyfus »
Je me rappelle de notre dernière rencontre au Centre Robert Louis-Dreyfus où, cette fois-ci, je n’étais pas présent par hasard. C’était le 13 août 2015, lors de la réunion de crise après le départ de Marcelo Bielsa. Tout ce que je t’ai toujours reproché et que je dis sur les réseaux sociaux, essentiellement depuis juin 2015 avec le flou autour du cas Bielsa, j’ai pu te le dire en face pendant la réunion avec tous les groupes et après la réunion en comité restreint. Sept mois plus tard, je pourrais rire de tes belles paroles estivales que je n’ai évidemment jamais crues et de ton optimisme surprenant pour une personne soi-disant « abasourdie » cinq jours plus tôt. Mais aujourd’hui, je ne ris pas, je pleure avec tous les supporters marseillais face à l’état dramatique dans lequel tu as mis (volontairement ?) l’Olympique de Marseille.
« Je défendais ton image sur le terrain lors de tes premières années de présidence »
Entre notre première et notre dernière rencontre, il s’est écoulé plus de cinq années. Contrairement à ce que certains doivent croire, je ne t’ai pas toujours critiqué, bien au contraire. Il m’est arrivé de me mettre à dos des adhérents du groupe car je défendais ton image sur le terrain lors de tes premières années de présidence. J’étais convaincu que tu faisais le maximum pour le club. Pour moi, comme tu étais novice et jeune pour ce poste de président, j’expliquais qu’il était normal que tu fasses quelques erreurs avant d’acquérir de l’expérience. J’en profite pour m’excuser auprès de tous ces supporters car j’avais tort et j’ai été naïf, comme quelques uns le sont toujours en 2016 !
« Rédacteur des South Winners, j’ai été parfois un de tes organes de communication »
Je ne cesse de critiquer certains de tes journalistes « préférés », les accusant d’être des « organes de communication » du board olympien. J’ai évidemment mes raisons puisque, moi-même, en temps que rédacteur des South Winners, j’ai été parfois un de ces organes, loin d’imaginer, comme les autres membres du bureau, que je contribuais à faire du mal à l’OM. Les exemples ne me manquent pas, je vais simplement relever l’anecdote de l’interview arrangée…
En décembre 2012, face aux nombreuses critiques à ton égard, nous avons fait ensemble une interview. Enfin… j’ai fait une interview de Luc Laboz, responsable de la communication à l’époque, directeur général adjoint aujourd’hui, puisque c’est lui directement qui m’a répondu par e-mail après avoir eu le temps d’étudier les questions, au calme. Je ne suis pas journaliste, mais la situation m’avait surpris. En la relisant, pas trop dur de s’apercevoir que les réponses ne sont pas orales et bien réfléchies. Depuis, quand je vois certains articles dans la presse défendre ton image, pas trop difficile pour moi de démasquer les fausses enquêtes ou les interviews arrangées. Et pourtant, les grands investigateurs en question sont censés respecter la charte d’éthique professionnelle des journalistes…
À ce sujet, je tiens au passage à te faire part d’un petit sondage réalisé par le courageux journaliste Didier Roustan qui n’a pas hésité a posé une question qui décrédibilise certains de ses confrères. 63% des personnes interrogées estiment que tu as des journalistes influents dans la poche qui font de la désinformation et 29% que tu es ménagé par une certaine presse. C’est d’ailleurs cette presse clémente qui t’a permis de durer.
« J’ai eu l’idée de créer sur Twitter le hashtag : #Labruneamenti »
Ta plus grande spécialité restera le mensonge. Les mensonges, tu les as tellement accumulés depuis 2011 que même toi tu ne dois plus t’y retrouver. Quand j’ai vu ta sortie sur Infosport+, vendredi après l’énième débâcle sportive, j’ai eu l’idée de créer le hashtag #Labruneamentisur Twitter, afin que les supporters puissent regrouper tous tes mensonges. Le but était de faire prendre conscience aux derniers aveugles de la supercherie « Vincent Labrune ». Pendant plus de cinq heures, le sujet a été l’un des plus abordés en France sur Twitter. La réalité fait peur.
« Tu as coulé l’Olympique de Marseille »
Vincent, depuis cinq ans tu joues avec l’institution OM : pour tes petits projets personnels ?
Cinq ans que tu mens à tous les fans de l’OM, aux groupes de supporters : pour sauver ta tête ?
Tu mens aux joueurs, aux entraîneurs, aux journalistes et même à l’actionnaire : pour essayer de monter les uns contre les autres ?
Le mensonge encore et toujours.
Tu as coulé l’Olympique de Marseille soit par ton incompétence, soit volontairement avec un dernier tour de passe-passe pour, peut-être, récupérer le club à bas prix avec l’aide d’investisseurs. Depuis 2011, tu trouves toujours des boucs émissaires pour ne pas te retrouver en première ligne. Tu dis protéger l’actionnaire du club mais il t’est déjà arrivé de la critiquer lors de réunions avec les supporters et sur les réseaux sociaux avec l’aide de certains influenceurs qui défendent ton image.
« Les supporters de l’OM ne veulent plus de toi »
Les supporters de l’OM ne veulent plus de toi. Marseille ne veut plus de toi. Ce lundi soir, selon un sondage sur l’Equipe 21, 92% des votants estiment que du doit démissionner. En parallèle, puisque tu as fait savoir aux journalistes que tu souhaitais une démission de Michel sans te remettre en cause un instant, j’ai organisé également un sondage. 77% des votants souhaitent te voir partir avant l’entraineur que tu as personnellement choisi. Cela ne sauvera pas la saison mais cela montre que, aux yeux des supporters, tu es bien plus responsable que celui que tu accuses.
Le problème de fond reste la passivité de Margarita Louis-Dreyfus qui ne veut plus mettre la main à la poche. Mais d’autres présidents, avant toi, ont prouvé que le club pouvait s’autofinancer tout en ayant une équipe compétitive. Il suffit simplement de savoir le gérer.
C’est un miracle que tu sois encore président. Avec un vrai actionnaire passionné, tu aurais été limogé dès ta première année de présidence pour avoir été incapable de gérer le conflit Deschamps/Anigo. Depuis les exemples ne manquent pas pour justifier ton départ. Il faudrait un livre pour les énumérer. Tu as quand même réussi à passer, grâce à une communication de crise permanente, entre les gouttes. Mais cette fois-ci, la réalité sportive et économique de ta gestion t’a enfin rattrapé.
« L’étau se resserre et tu es en train de payer pour ce que tu es »
Vincent, il est l’heure d’assumer tes nombreuses erreurs et ton incompétence au poste de président de l’Olympique de Marseille. L’étau se resserre et tu es en train de payer pour ce que tu es. Tu n’as plus le choix, tu es en train de te retrouver seul. Nul ne peut garder son poste de président avec une telle impopularité, d’autant plus qu’elle est justifiée. Si des investisseurs frappent réellement à la porte olympienne comme tu ne cesses de le laisser espérer, qu’ils analysent bien ton bilan catastrophique pour ne surtout pas te laisser les clefs du navire !
En 2011, tu avais entre les mains une équipe de Ligue des Champions, cinq ans après tu l’as transformée en une équipe qui joue le maintien.
Félicitations…
Monsieur Vincent, il vous faut démissionner !
Bien cordialement.
Matthieu Franceschi
@FranceschiMatt