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"Nous avons un passé glorieux, un présent minable, mais quel avenir ?" Voilà la situation de l'OM et la crainte des supporters résumées en une banderole, déployée vendredi soir dans le virage Nord du Vélodrome. Giflé par le Stade rennais (2-5) devant un public aussi exaspéré et remonté que médusé, le club olympien, qui n'a plus gagné en championnat à domicile depuis le 13 septembre dernier, pointe en 11e position au classement de L1. Fini les rêves de podium et d'accessits européens, l'OM, à six points du premier relégable, végète dans le ventre mou et doit, avant tout, se méfier de la zone rouge. Les chiffres qui montrent à quel point l'OM a été lamentable contre Rennes
Cible prioritaire des supporters, Vincent Labrune se souviendra longtemps de ce 18 mars 2016. Conspué et copieusement insulté durant toute la partie, exhorté à démissionner de son poste, l'Orléanais a cristallisé les rancoeurs et la colère. Comment a-t-il vécu ce moment ? "C'était une soirée absolument apocalyptique, tant sur le terrain qu'en tribunes, a reconnu le dirigeant olympien, le teint rougi, la voix fluette, au micro d'Infosport +, après le coup de sifflet final. Labrune démission ? Allez-y, pas de problème, je les comprends. Ceux qui ont envie de faire des règlements de compte, à la limite, on les réglera plus tard", a-t-il promis, précisant : "Toutes les banderoles qui ont été diffusées ce (vendredi) soir l'ont été avec l'aval de la direction du club. La violence, la haine, je ne peux pas cautionner. C'est abracadabrantesque. L'enjeu, ce n'est pas la compétitivité de l'OM. L'enjeu, c'est sa survie. Ma mission est de créer les conditions pour l'arrivée de nouveaux investisseurs. On discute avec des investisseurs et, comme par hasard, des pseudo-supporters mettent le chaos."
Dépassé par les événements, déconnecté de la réalité, VLB passe son temps à s'autopersuader que sa mandature est bonne, quitte à dénigrer, et ce n'est pas la première fois, les fidèles du club. Lui qui avait parlé "d'abrutis" en a donc remis une couche sur les "pseudo-supporters". Il serait sans doute temps pour le président le plus détesté de l'histoire de l'OM d'ouvrir les yeux sur son bilan et de prendre acte de l'aversion qu'il provoque. Le seul domaine où il affiche un niveau digne de la Ligue des champions. OM-Rennes : une soirée en enfer
Le meilleur était toutefois encore à venir dans son intervention. "Je le dis depuis quatre ans, mais personne ne m'écoute : à l'Olympique de Marseille, il n'y a pas d'argent ! C'est exceptionnel. Ça fait quatre ans que je raconte à qui veut l'entendre que l'OM a vécu au-dessus de ses moyens, qu'on n'a pas d'argent et que l'actionnaire, et je la comprends, n'a pas les moyens d'investir dans le club", a insisté le président à la tête du 4e budget de L1 (125 M€), sans fournir de mouchoirs pour sécher les larmes de son auditoire. En réaction à ces propos aussi indigents que le jeu de l'équipe et son classement, le hashtag #Labruneamenti a vu le jour sur Twitter, hier, devenant une tendance en France avec une foultitude d'exemples.
Mais le plus inquiétant dans la situation actuelle du club est finalement de voir l'inertie qui règne au sein de l'état-major olympien. Ne parlons pas de Margarita Louis-Dreyfus, qui demeure, en tant que propriétaire, la principale responsable de ce fiasco. Après une telle claque, en principe, l'entraîneur aurait dû soit être limogé, soit démissionner. Or l'OM n'a pas les moyens de remercier le technicien espagnol, et ce dernier n'a pas, non plus, la dignité de partir de lui-même. Attaché par-dessus tout à son image et à la suite de sa carrière, Michel ne souhaite pas "abandonner ses joueurs".
"Ce sera avec lui. On est parti ensemble, on va finir ensemble, a donc assuré Labrune. Je n'ai pas pour habitude de changer les choses en cours de saison (Élie Baup, viré début décembre, peut en témoigner, ndlr). De toute façon, je n'ai pas les moyens depuis quelques années pour faire ce que je veux dans ce club. J'attends plus de lui, évidemment, et de son staff, aussi, parce que je pense que les joueurs à sa disposition ont un niveau bien supérieur aux résultats de l'équipe. On vit un truc assez étonnant, pour ne pas dire pire. On est sous les bombes", a conclu VLB avec son sens inné de la mesure. OM-Rennes : honteux
"Président de l'OM ? Je ne le souhaite pas à mon meilleur ennemi", a-t-il enfin juré avant de s'éclipser, tout sourire. Les supporters l'ont pris au mot en proposant, sur le ton de la boutade, à Jean-Michel Aulas de prendre les rênes du club. "Ne vous inquiétez, on fait ça pour endormir Sochaux en vue de la demi-finale", plaisantait un proche de la direction, en quittant le Vel' vendredi soir, non sans être venu s'enquérir des titres de la presse après la débâcle.
En attendant, la fin de saison, jalonnée par sept matches de championnat et le dernier carré de la coupe de France, s'annonce toujours plus chaotique. La trêve internationale permettra-t-elle de resserrer les boulons ? Quand on sait que les Olympiens passent leur week-end en repos et ne retrouveront La Commanderie que demain, on en doute. Et que dire de l'exercice qui se profile, quand Nkoulou, Mandanda et Romao partiront libres, que Batshuayi, Mendy et Diarra seront vendus et que les prêtés retourneront dans leur club ? À chaque jour suffit sa peine, dit le proverbe, mais si rien ne change, cet OM-là est voué à l'échec.
_________________ Welcome de Zerbi!!!
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