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On l'oublie souvent, mais André Ayew a connu la situation actuelle des lofteurs à l'OM. C'était à l'été 2009. Au retour d'un prêt à Lorient, Didier Deschamps lui indique qu'il ne compte pas sur lui. "Il était condamné à aller s'entraîner entre deux voitures" nous confie un dirigeant marseillais. Le joueur sera finalement prêté à Arles-Avignon, où il fera monter le club en Ligue 1 à lui tout seul ou presque, selon l'aveu même de son capitaine de l'époque, Sébastien Piocelle. Parmi ses potes de promo au centre de formation de l'OM, certains se demandent encore comment Ayew a pu derrière pardonner à Deschamps, lui sauter dans les bras au moment de célébrer ses buts. C'est une belle illustration pourtant de sa mentalité : pour mener à bien sa carrière, André est prêt à faire preuve du plus grand pragmatisme. Et tant pis pour ceux qui ne savent pas vraiment ce qu'il ressent au fond de lui. Cette intersaison, il est un peu plus clair avec sa direction. Il veut partir, et pas qu'un peu. Il a même été question à un moment de le voir s'entraîner avec les "lofteurs" pour ne pas perturber le groupe sur lequel Bielsa compte s'appuyer pour la saison. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard s'il était en soins à chaque séance publique depuis le début de saison.
Piégé par son salaire...
En fin de contrat en 2015, André Ayew souhaite connaître un autre championnat. Ça avait failli être le cas la saison dernière, lorsque Newcastle le sollicite dans les dernières heures du mercato. Les Magpies ne proposant pas assez au goût de Labrune, Ayew pouvait aller au clash ou accepter de réduire nettement son cachet pour augmenter l'indemnité de transfert. Il choisira de faire un match de feu le soir même contre Monaco. Ça ne sera pas suffisant pour convaincre les Anglais de lâcher le pactole. Si Ayew est resté sans faire d'histoires, cette saison, il est prêt à forcer le destin. Problème, les clubs ne se bousculent pas. Toute l'année, il a fait en sorte d'être présenté comme un milieu de terrain, se disant qu'il n'est pas un ailier de débordement aux statistiques folles pour taper dans l'oeil des recruteurs. Il est aujourd'hui pris à son propre piège. Car sur le marché italien, là où ses deux buts en coupe du Monde ont eu le plus bel écho, les écuries comme l'Inter Milan ont d'abord coché le nom d'Adrien Rabiot, du PSG. Plus jeune, moins cher. Et surtout avec un salaire qui dérange moins.
... mais pourquoi un tel salaire ?!
L'aveu de Mathieu Valbuena sur le sujet est assez éloquent dans la dernière édition de France Football. Le milieu offensif des Bleus aurait pu signer à Séville ou Valence, mais l'écart avec son salaire de l'OM était trop important : "Je souhaitais concilier sportif et financier. Et là, ça ne collait plus avec ces clubs. Nous gagnons très bien notre vie à l’OM, et vu la situation économique en Europe, il est dur de trouver des clubs qui alignent des salaires et des indemnités de transfert importants". André Ayew se trouve lui aussi dans la fourchette des 300 000€ mensuels. Mais ce traitement royal, il ne le doit qu'à la mauvaise négociation des dirigeants marseillais. Tout s'est joué à son retour d'Arles-Avignon. Si l'OM est champion, le Ghanéen sort d'un Mondial réussi en Afrique du Sud, et voit Mamadou Niang, Baky Koné, Fernando Morientes et Hatem Ben Arfa être sur le point de quitter le club. Convoité en Bundesliga, il accepte de rester dans son club formateur en quadruplant son salaire. Au passage, il prend soin d'inclure des clauses de départ dans son contrat. La direction se frotte les mains, se disant que son meilleur élément offensif n'est qu'en bas de la grille. Mais en décembre 2011, après une saison à être dans les meilleurs espoirs de Ligue 1 et un match de Ligue des champions référence contre Dortmund, l'idée de le voir partir pour 11 millions d'euros est insoutenable pour Vincent Labrune, qui décide d'effacer ces quelques lignes dans son contrat en échange d'une prolongation jusqu'en 2015 et d'un salaire première classe. S'il est joueur, le président de l'OM peut toujours tenter de prolonger et d'augmenter à nouveau son milieu de terrain, espérant que la conjoncture fasse que le Bayern et Arsenal se l'arrachent de nouveau. Mais ce n'est même pas dit qu'Ayew accepte.
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