Ahhh ben si tu veux voir des humoristes passionnés de mime jouer avec une superballe en cuir couleur orange (spécial dédicace aux daltoniens), aucun spectacle n'égale celui de l'OM face à la valeureuse équipe des joyeux Golgoths bordelais sous une bonne grosse averse sauce Atlantique, c'est clair ! Entre Enrique qui filait des coups gratuitement pour justifier son amour du maillot (enfin son amour finissant hein), Faubert qui nous a gratifiés d'une des plus impressionnantes chandelles dans les grandins de ces dix dernières années et Monsieur l'arbitre dans le rôle de l'Inspecteur Clouseau, il faut bien reconnaître que la pelouse saturée de flotte était p'têt ce qu'il y avait de plus léger ce soir…
Mais ne boudons pas notre plaisir, c'était pathétique avec éclat, merdique avec emphase, nul avec intensité et tu as raison, N'koulou a été grandiose dans le registre délicat de la passoire sur gazon, il faut en convenir ! C'est simple, il ne réussit plus que de grosses fautes maintenant ! C'est déjà pas si mal remarque, sachant que Romao rate les siennes lui… Et puis Payet
* et Gignac ont rivalisé d'audace dans le pitoyable sans doute par souci d'homogénéité. Il faut saluer cette osmose !
Et les jeunes alors ? Et bien ils n'ont pas démérité ! Thauvin par exemple, s'est montré naïf à en pleurer et agaçant jusqu'à l'orgasme à force de faire et refaire toujours les mêmes dribbles qui ne passent plus qu'une fois sur vingt, de s'enfermer sur un côté du terrain sans avoir les clés de la baraque, le pif dans les godasses et les protège-tibias dans les crampons des défenseur adverses… C'est bien simple, il aurait bien mérité un p'tit électrochoc comme ça, rien que pour rigoler et éventuellement pour lui secouer un peu le bulbe en lui rappelant que dans « sport collectif » il y a « collectif »… Et pourtant il n'est pas à blâmer, car au moins il a essayé lui, un peu comme André Ayew (guère plus inspiré d'ailleurs), et Valbuena qui n'en finit plus d'entrer sans convaincre malgré des efforts évidents et inutiles et qui doit se dire « ouais OK en fait je ne peux pas battre une équipe à moi tout seul ». De toute façon, ses petits copains peinent à se démarquer ou faire quoi que ce soit de cohérent. Alors petit Vélo, n'a pas convaincu évidemment, il pédale toujours autant dans le vide, mais son abnégation un rien masochiste force le respect (il faut dire qu'entre lui et Payet t'as l'impression que le second avait la chiasse avant de rejoindre le banc…).
Et devant ? Bah, Gignac rate tout —même ses foulées— et ne tente rien : pas une course, pas un bon appel, des contrôles ahurissants de nullité pour un attaquant de L1 et pis c'est tout. Ah pardon, j'oubliais la fameuse 36-12-12 « enroulée sur la gauche dans la lucarne » façon caramel mou oublié sur le présentoir du confiseur. Ce fut d'ailleurs le seul ballon exploitable reçu de tout le match par le sympathique avant-centre marseillais qui semblait plus préoccupé de ne pas salir son nouveau maillot tout neuf -et moche- que de marquer un but ce soir… Bref, frappe archi-prévisible au petit bonheur la chance et au-dessus de la transversale, sous les yeux tranquilles d'un Carasso qui en vu d'autres (mais pas dans ce match évidemment).
Et les vieux alors ? Et ben en défense, Diawara s'est écroulé en 2e mi temps malgré une très bonne prestation durant les 25 premières minutes, et Morel perdu sur ce couloir gauche infini a encore rejoué « Seul au monde » dans le rôle de Tom Hanks puisqu'aucun de ses petits camarade n'est jamais venu le seconder… Quant au petit jeune, Brice 3D, il a vaillamment sauvé les meubles en attendant que Nkoulou revienne de son voyage intersidéral dans les limbes de la L1… Pendant ce temps Romao nous a montré une fois de plus qu'il pouvait mettre vachement moins de temps à s'énerver pour rien que pour faire une bonne passe vers l'avant ou un contrôle assuré. C'est ce qu'on appelle, un bon bilan ! Je dirais même que jusque là, on a assuré grave !
De son côté, seul avec ses filets de pêche et son spleen, Mandanda n'en peut plus d'attendre que ça finisse pour de bon et n'anticipe plus rien, quitte à rester dangereusement sur sa ligne ou sortir à contretemps, les gants dans le slip pour amortir la chute… je me demande ce qu'il prend pour tenir le choc psychologiquement !
Conclusion
Entre la belle entame de Cheyrou qui s'éteint complètement après avoir marqué son troisième but en 5 ans (ces perfs' de ouf !), Anigo qui n'en a plus rien à branler depuis cette putain de finale de 2004 perdue à cause de cet enculé de Colina (bah vi Barthez était en mode débroussailleuse faut comprendre, c'était pas d'sa faute), Emon et Spinosi dans le rôle des quatre Ghostbusters sous acide, et puis en guise de cerise sur le gâteau, l'entrée surréaliste d'Imbula, le seul mec capable de courir au ralenti à 25 images /seconde sans trucage exactement comme Steve Austin -qui valait plus que lui sur le marché des transferts- et qui est clairement incapable de faire deux mètres utiles balle au pied, mais qui laisse éclater toute sa rage de salarié épanoui (ben ouais à c'prix là forcément) en shootant directement sur la lune au coup de sifflet final, je crois que je me suis moins emmerdé en visionnant attentivement le film promotionnel commandé par France Télécom à Jean-Luc Godard en 1982 (aux frais des contribuables d'alors bien sûr)…
Annonce : le petit Dimitri Payet est attendu par ses parents au centre d'accueil, le petit Dimitri…
Voilà, nenuit.
* ses proches le surnomment « Nowhere man », mais ça n'a pas de rapport avec la chanson éponyme des Beatles (et pourtant…)
