batigoal a écrit:
Qui est responsable de l'échec sportif de l'OM cette saison ? Chacun, à son niveau de responsabilité, peut être associé aux soucis rencontrés aujourd'hui par Marseille. Et chacun devra faire son bilan.
Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus
Grand communicant et séducteur avéré, Vincent Labrune, l’homme de confiance de Margarita Louis-Dreyfus, aura raté sportivement son premier exercice. Arrivé à la tête du club en juin 2011, l’ancien attaché de presse n’a pas été nommé dans un premier temps pour soulever des trophées mais pour remettre les finances à niveau. Car l’OM coûte cher à MLD et la gestion de Jean-Claude Dassier ne plaisait pas à la patronne et ses cabinets comptables. Ne tranchant pas vraiment le conflit entre Deschamps et Anigo, alors qu’il répète qu’il veut construire l’OM avec l’ancien capitaine des Bleus, Labrune a laissé perdurer un mauvais climat autour de joueurs qui savent toujours utiliser la fragilité de l’un ou de l’autre pour s’exonérer de leurs fautes. A son crédit, il a été d’un indéfectible soutien à son entraîneur, ne cédant pas aux chants des sirènes du changement pour changer. En tant qu’entrepreneur, confronté à la baisse de revenus dus aux travaux du Vélodrome et aux résultats décevants, Labrune a toutefois su anticiper l’échec et promet un budget au moins aussi élevé qu’avant le crash. Obtenant même une rallonge inattendue mais salvatrice de MLD.
Didier Deschamps
L’entraîneur n’a plus la cote auprès des supporters. Pourtant, il n’est pas devenu nul du jour au lendemain. Mais s’il n’est pas l’unique responsable du fiasco, il a sa part de responsabilité. Sa gestion de certains joueurs laisse à désirer, avec comme dernier exemple la titularisation d’Andrade aux dépens de Bracigliano face au Bayern. Son entente avec certains garçons comme Gignac ne respire pas la grande sérénité. D’autres éléments ont pu se sentir oubliés, comme Djimi Traoré, écarté du onze de départ malgré les performances moyennes de Morel. Physiquement, l’équipe semble souffrir également. Deschamps objectera que son effectif est trop juste. Pourtant, il aurait refusé l’arrivée de plusieurs joueurs de complément cet hiver qui auraient pu permettre une meilleure rotation d’une équipe engagée sur tous les tableaux. Quant à sa gestion du cas Lucho, elle interpelle.
José Anigo
Le directeur sportif est pointé du doigt facilement par Deschamps dès que ça gronde dans les travées du stade. L’entraîneur devrait plutôt pester contre le recrutement moyen de l’été dernier et l’absence de jeunes joueurs de bon niveau issu du centre de formation. Si Amalfitano a été bon pendant six mois et que Nicolas Nkoulou est une grosse réussite, le reste des recrues n’a pas été au niveau. Si certains comme Diarra étaient voulus à 100% par Deschamps, malgré une saison décevante à Bordeaux, d’autres comme Morel, arraché au nez et à la barbe de Rennes, n’avaient visiblement pas le niveau pour jouer dès cette année autant de compétitions. Anigo objectera qu’il fait avec les moyens du bord et que son amour véritable pour l’OM l’empêchera de recruter des joueurs incompatibles avec Deschamps. On peut le croire. Toutefois, Deschamps n’aura pas eu non plus l’attaquant de classe européenne qu’il souhaitait, devant se contenter de Brandao. Enfin, après avoir promis que l’OM produirait à l’avenir lui-même ses joueurs, les rares éléments formés venus se joindre aux pros ont plutôt déçu.
Les joueurs
Les premiers responsables, ce sont eux. Pas toujours sérieux, pas toujours solidaires, les Marseillais n’ont joué en équipe qu’après s’être fait remonter les bretelles une première fois à l’automne par la direction. Ils ont aussi privilégié la Ligue des Champions au détriment du reste et n’ont pas été capables de jouer ensemble sur la durée. Certains ont semblé accuser le coup à force d’être sur le banc, comme Traoré, Cheyrou et Kaboré. D’autres n’ont pas été au niveau du tout, de Gignac à Morel. Ce manque de solidarité et d’esprit d’équipe a sans doute poussé certains à avoir des comportements plus individualistes, parfois en raison d’objectifs personnels. Mais sans ces éléments qui ont assuré au moins sur une grosse partie de la saison, d’Azpilicueta à Mandanda, de Valbuena à Rémy en passant par Nkoulou et André Ayew, l’OM serait aujourd’hui encore plus en danger.