Je soupe en deux pour pas parasiter ma question. Je voudrais revenir sur deux choses.
Première chose sur la notion de sanction. Y a pleins de choses à faire en amont, plein de chose à faire ensuite, mais pour moi une chose fondamentale (alors je suis pas spécialiste en prison, psychologie et tout le toutim, mais en sanction, je maîtrise et j'ai généralement la main lourde) c'est la sanction. Elle ne servira pas à grand chose seule, mais elle est importante. Donc au delà de la réinsertion qui est importante, la notion de sanction et donc de prison est importante.
La deuxième chose c'est la notion d'impunité. Et ça je le vois tous les jours. Plus on fait de cadeau en essayant de mettre du sursis, de laisser des chances, ..plus l'élèves fait des conneries et de plus en plus importantes. En particulier au niveau des exclusions définitive. Tous ceux à qui on laisse trop de chances finissent par se faire exclure et en faisant des conneries de plus en plus importantes. L'absence de sanction lourde crée une impunité et ça ne fait que s'aggraver. Et juste à titre indicatif: la plupart des élèves qu'on reçoit d'exclusion, ça se passe globalement bien, en tout cas ua début et mis à part certains cas extrêmes.(l'an dernier ont en a exclus une qui a été exclus 15 jours plus tard de son nouvel établissement,donc y a des contres exemples, mais bon, elle elle n'a cessé au cours de sa scolarité dans notre collège(presque deux ans) d'aller de plus en plus loin et on lui a fait énormément de cadeaux, et beaucoup trop: elle a fini par se sentir complètement impunie et de devenir totalement ingérable: on l'a surement exclue trop tard, et je pense qu'elle croyait sur la fin qu'on ne la virerait jamais). Et avec ceux que je revois ça s'est toujours bien passé(pour l'instant, je touche du bois), et ça leur a globalement souvent fait du bien: il ont compris, avec cette sanction suprême dans l'enseignement, qu'il y avait des limites. Un exemple pour étayer tout ça: un élève très compliqué dont j'étais le prof principal il y a deux ans en 5è. Dès la sixième il a posé de gros problème. Mais on a essayé(à juste titre), tout ce qu'on pouvait pour le remettre dans le "droit chemin". Pure perte, il a fait conneries sur conneries. Ca allait de pire en pire. A noter que ce n'était pas un mauvais gamin, mais bon, pas aidé un brin par ses parents. Et qui ne voyait que des menaces et jamais de réelle sanction. Après plusieurs menaces d'exclusion définitive, je lui ai donné un dernier ultimatum : passer une semaine sans histoires (exclusion de cours,..). Il n'a pas tenu. On l'a exclus. Y a un mois je le vois rentrer en salle des profs, il traverse la salle, en venant vers moi, tout sourire, me serre la main et me raconte sa scolarité depuis: à priori(c'est ce qu'il m'a dit, donc je peux pas vérifier) plus aucun soucis de comportement(des graves en tous cas), il n'a plus été exclus, est en 3è, et tout se passait bien, avec des résultats corrects. Tout ça pour dire qu'on a un exemple, pas si rare, qui montre qu'à un moment, faire comprendre que l'on ne peut pas tout ce permettre et qu'à un moment donné il y a une limite, c'est primordial. Donc pour moi, trop de sursis, trop de remises de peines,de remises en liberté (au delà bien sur, je veux pas enlever ça, de tous les à côtés qu'il faut mettre en place pour la prévention, pour la réinsertion,...), ça ne fait que laisser un sentiment d'impunité et beaucoup s'engouffrent dedans.
C'est pareil avec le redoublement. Le redoublement n'existe plus au collège(c'est les parents qui décident globalement) à part en 3è. Les élèves n'y croient plus et du coup ne comprennent pas en fin de 3è qu'ils puissent redoubler. A force de laxisme et de les laisser passer coute que coute, non seulement ils ne travaillent plus, mais ils croient qu'ilsvont réussir, sans travailler, avec leurs notes catastrophiques.
Pour conclure, il faut lutter sur bien des plans, sur la prévention, le suivi, la réinsertion, comment je n'en sait rien, je ne suis pas compétent comme tu dis sur ça, mais sans la sanction et la sévérité, j'ai du mal à croire que cela puisse servir, et surtout, en attendant qu'il y ai des moyens efficaces la seule solution d'éviter que des prédateurs ne sévissent c'est de les éloigner de leurs potentielles victimes.
Et pour revenir sur le cas de ce lycéen, s'il commet des violences et qu'on le relâche, commet une agression sexuelle et...on le relâche, tu crois pas que s'il est seul dans un bois avec cette fille, il se dit qu'il ne risque pas grand chose à la brusquer un peu? Tu crois pas que peut être que si on lui avait montré, par 4 mois de prisons fermes(et c'est un minimum, et en plus ça lui bousille pas sa vie) que les conneries, on les lui passera plus, il y aurait réfléchit à deux fois? Je dis pas que c'est automatique, car certains sont irrécupérables, mais sur pas mal, ce serait surement efficace, et ça ferait quelques vies en plus.
_________________ Welcome de Zerbi!!!
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