Que reste-t-il de Dortmund, cette équipe au jeu si fluide, si rapide, qui a remporté haut la main la dernière Bundesliga ? A priori, tout est encore réuni pour que le Borussia poursuive sur sa lancée de la saison passée. Pratiquement tous les joueurs sont restés, dont Kagawa, Subotic, Grosskreutz, Hummels, Bender ou Götze, et l'entraîneur, Jürgen Klopp, est toujours fidèle au poste. Et pourtant, le Borussia ne tourne pas rond. Après huit journées, les champions 2010 ont pris un sérieux retard sur l'invincible Bayern, qui compte déjà huit points d'avance. La faute à un début de saison raté et des défaites surprenantes, contre Hanovre (1-2), le Hertha Berlin (1-2) ou Hoffenheim (0-1).
La faute surtout au départ de Nuri Sahin, qui, blessé au genou, n'a toujours pas joué avec le Real Madrid. A Dortmund, le Turc était le cerveau de l'équipe. Jürgen Klopp l'avait fait descendre d'un cran pour en faire la rampe de lancement de son équipe. C'est dans l'optique de le remplacer qu'il a recruté Ilkay Gündogan cet été. Mais l'ancien joueur de Nuremberg n'a pas du tout le même profil. Il est beaucoup moins fin, aussi bien physiquement que techniquement, et a tendance à ralentir le jeu du Borussia. L'autre problème concerne l'efficacité. Le Borussia se procure toujours des occasions, mais il pèche dans la finition. L'absence de Lucas Barrios explique en partie ce déficit. Toutefois, le meilleur marqueur du club l'an passé en Bundesliga (13 buts), victime d'un claquage à une cuisse en finale de la Copa America fin juillet, est guéri et prendra place sur le banc au Vélodrome.
Malgré l'absence du Paraguayen, le Borussia a su remonter une situation compromise contre Mayence le week-end dernier, en arrachant la victoire (2-1) à la dernière minute, grâce à un but de Piszczek (90e). De quoi donner raison à Jürgen klopp, qui refusait de parler de crise ces dernières semaines. «Ce n'est pas un faux-départ, on n'est pas content et on n'a pas beaucoup de points. (...) L'équipe est dans une de ces rages qui sont parfois nécessaires pour s'extirper d'une telle situation». Les retours au premier plan de Götze ou Kagawa sont autant de raisons d'espérer un avenir meilleur. Les Marseillais, dans une spirale aussi négative, devront se méfier de cette jeune bande revancharde.
Alexis DANJON
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