constat malheureusement tres juste

Avant la venue d'Evian, mercredi, l'heure est déjà très grave pour l'OM, dernier. Didier Deschamps, fixé sur ses positions, va devoir impérativement modifier certaines choses. Voici peut-être de quoi l'aider.
Le classementL’Olympique de Marseille dernier après six journées de championnat, cela fait évidemment tache au regard du prestige du club. D’autant que l’OM est loin d’être un habitué de cette place de lanterne rouge. Depuis le 27 août 2005, au soir d’un match nul à domicile face à Ajaccio (1-1), soit plus de six ans, les Marseillais n’avaient d’ailleurs plus jamais occupé cette humiliante dernière position. Aujourd’hui, Didier Deschamps et ses hommes ne comptent que trois points à leur maigre compteur. Mercredi, l’OM reçoit l’un des trois promus, l’Evian TGFC. En dépit de son manque d’expérience, c’est pourtant l’équipe entraînée par Bernard Casoni, dixième, qui devrait avoir les faveurs des pronostics. « Comme tout le monde, je ressens de la tristesse et de la déception », commentait Deschamps dimanche soir. L’entraîneur le moins serein de L1 à l’heure actuelle ajoutait ensuite que cette dernière place est anecdotique. Certes, mais pas quand on s’appelle l’OM.
Les cadresCe début de saison catastrophique des Marseillais est avant tout caractérisé par la faillite des cadres. Qu’il s’agisse de Steve Mandanda, souvent battu sur les frappes adverses, Souleymane Diawara, Alou Diarra, Benoît Cheyrou ou autre Mathieu Valbuena, les individualités les plus attendues côté marseillais ne sont pas au rendez-vous. Dimanche soir à Lyon, c’est en faisant entrer Morgan Amalfitano et André Ayew, qui ne font pas encore office de leaders de vestiaires mais pourraient vite devenir des meneurs sur le terrain, que Didier Deschamps a redonné un peu de tonus à son équipe, un peu de vie dans le jeu soporifique des Marseillais en première mi-temps. Après cette troisième défaite de la saison, pour toujours aucune victoire, Vincent Labrune a renouvelé sa confiance en son entraîneur. Pourtant, en persistant à faire jouer ceux qui ont toujours valeur de cadres sur la feuille de match mais n’en sont plus réellement, le coach de l’OM ne rend pas forcément service à son équipe.
Lucho, A.Diarra et ValbuenaSi l’échec des cadres de l’équipe semble généralisé, certains joueurs reviennent en première position lorsqu’il est question des prestations individuelles. Alou Diarra et Lucho donnent ainsi l’impression d’être toujours en vacances par moments. A des années lumière de leur meilleur (véritable ?) niveau, l’ancien capitaine des Bleus et l’Argentin connaissent les pires difficultés sur la pelouse. Absents dans le jeu, pas toujours concernés, Diarra et Lucho symbolisent à eux seuls le début de saison fantomatique de l’OM. Le premier, on le sait, a besoin d’enchaîner les bons matchs pour retrouver de sa superbe. Les supporters bordelais et lyonnais peuvent en attester.
Mais, pour le moment, c’est un Diarra mal dans sa tête et dans son jeu qui végète devant la défense marseillaise. Finalement resté au club, Lucho bénéficie lui toujours de la confiance de Deschamps. Presque aveuglément même, au regard des matchs inquiétants de l’ancien joueur Du FC Porto depuis le coup d’envoi du championnat. Autre joueur à susciter beaucoup d’interrogations : Mathieu Valbuena. Oubliant de prendre des initiatives sur son côté droit, l’international français peine à faire la différence depuis plusieurs matchs et n’apporte plus autant que par le passé offensivement. Bousculé dans les duels, il est de surcroît à l’origine de beaucoup de ballons perdus. Comme pour ses deux coéquipiers, il gagnerait à retrouver un peu plus souvent le banc de touche.
La défensePrivé de Nicolas Nkoulou, suspendu, Didier Deschamps avait de nouveau été contraint de retoucher à sa défense face à Lyon. Comme à l’Olympiakos, Djimi Traoré a occupé le couloir gauche, Morel montant d’un cran. L’ancien Monégasque a de nouveau été d’ailleurs le seul à donner satisfaction face aux Lyonnais. Pour le reste, le constat est là aussi très inquiétant. Fébrile à chaque fois qu’il s’est retrouvé dans l’axe cette saison, Rod Fanni, mis à mal par les mouvements des attaquants lyonnais, incarne le manque de sérénité actuelle de la défense marseillaise. Souleymane Diawara a quelque peu rectifié le tir, lui, par rapport à ses dernières sorties, mais il est encore très loin du roc qu’il constituait à son arrivée à l’OM.
Et que dire d’Azpilicueta, que Didier Deschamps devrait rapidement reléguer à un rôle de remplaçant ? Jamais dans le rythme depuis son retour de blessure, le jeune espagnol ne répond pas présent dans ses interventions. Souvent laxiste dans son marquage, il laisse beaucoup de liberté à son attaquant. Et quand il s’agit d’un joueur aussi redoutable que Bastos, ça peut vite tourner au cauchemar, comme dimanche soir. Depuis le début de saison, Marseille, surpris à quatre reprises par Lille lors du Trophée des Champions, a déjà pris dix buts en championnat. Sur ces dix buts, quelques uns sont pour Mandanda. Mais la défense est principale fautive.
L’efficacitéDidier Deschamps a adopté cette saison une option résolument offensive et il continue de s’y tenir. Tant pis si ses latéraux, portés vers l’attaque, oublient souvent de se replacer ou de revenir défendre. Et tant pis si, sur les contre-attaques adverses, sa défense peut se retrouver en grosses difficultés. Deschamps a opté pour le tout pour l’attaque et n’a pas prévu pour l’instant de revoir sa position. « Je l’ai choisi et j’assume », rappelait-il récemment face aux questions des journalistes sur ce déséquilibre entre les secteurs offensif et défensif. Le problème aujourd’hui pour l’OM et Didier Deschamps est que son équipe, même si elle se présente à chaque match avec le devoir de mettre le feu en attaque, ne marque pratiquement pas (ndlr : six buts seulement depuis le début de la saison).
Pire, elle ne se crée pas autant d’occasions que pourrait le laisser penser le dispositif mis en place par DD. Dimanche soir, sur le peu d’opportunités dont ont bénéficié les Marseillais, les problèmes de finition ont sauté une fois de plus aux yeux. Même Loïc Rémy, qui semblait prêt à « tout casser en pointe » il y a quelques semaines encore, marque aujourd’hui le pas. A la décharge de l’ancien attaquant de Nice, les joueurs chargés de lui offrir ballon de but sur ballon de but sont toujours aux abonnés absents. Une défaite supplémentaire pour Deschamps, qui misait tant sur son nouveau schéma.