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Piat :«Je ne suis pas optimiste...» Philippe Piat, président de l'UNFP et vice-président de la FifPro, le syndicat mondial des joueurs, nous explique les raisons qui poussent les joueurs à faire grève. Le Valencian Jérémy Mathieu défend les couleurs d'un club très endetté. (DR) Le Valencian Jérémy Mathieu défend les couleurs d'un club très endetté. (DR)
«Philippe Piat, les grèves (Espagne), ou les menaces (Italie), se multiplient. Pouvez-vous en expliquer les raisons ? En Espagne, le premier problème, c'est que certains joueurs ne sont pas payés ou ont des retards de salaires importants. Le deuxième, c'est que les joueurs souhaitent que la Ligue n'accepte plus que des clubs endettés puissent participer au Championnat, ou alors qu'elle garantisse les salaires des joueurs. Finalement, ils souhaiteraient ce que nous avons en France avec la DNCG, qui ne permet pas à un club de débuter le Championnat s'il n'a pas la certitude de le terminer.
Et l'Italie ? Ce n'est pas la même chose. Les joueurs italiens avaient deux objections aux modifications de la convention collective, qui est arrivée à terme au 30 juin 2011, que les clubs voulaient imposer. La première, c'était que les joueurs dans leur dernière année de contrat étaient obligés d'accepter un transfert si leur club le demandait, alors que les règles du droit du travail font que le joueur doit pouvoir rester jusqu'à la fin de son contrat s'il en a le souhait. La deuxième, c'était que les clubs voulaient avoir la possibilité de faire des groupes d'entraînements différents afin de faire pression sur des joueurs qui refuseraient d'être transférés.
Concrètement, que demandent les Espagnols ? Ils veulent modifier leur convention collective pour que leurs contrats soient garantis. Ou les clubs peuvent garantir les contrats qu'ils signentou ils ne peuvent pas etils sont rétrogradés. Ils souhaitent également inclure dans la convention que si un joueur n'est pas payé pendant trois mois, il est considéré comme libre. Quelque part, c'est logique, parce que le club ne peut pas revendiquer une propriété sur un joueur dont il ne paye pas le salaire. Philippe Piat
Existe-t-il des solutions pour régler ces conflits ? S'il n'y avait pas la crise économique, il y aurait des issues, parce qu'en Espagne, ils ont toujours trouvé des moyens de contourner ces problèmes par de nouvelles lois. Aujourd'hui, compte tenu du contexte, c'est compliqué de prendre une décision politique pour que les salaires des joueurs soient payés. Et la LFP ne peut pas payer les 50 millions d'euros d'impayés. Elle est responsable de cette situation, puisqu'elle sait depuis des mois que les joueurs ne sont pas payés. Si elle permet aux clubs de continuer à jouer en Championnat sans payer les joueurs, elle ne respecte pas ses obligations. Je ne suis vraiment pas optimiste. A partir du moment où il y a une dizaine de clubs qui ne sont pas en règle, ce n'est pas facile d'organiser un Championnat à dix au lieu de vingt...
Ce mouvement peut-il durer au-delà de ce week-end ? Oui. A un moment donné, c'est possible que le Championnat reprenne avec des promesses de discuter et d'arriver à trouver des solutions. Aujourd'hui, la Ligue dit qu'elle ne peut pas trouver de solution. La situation semble complètement bloquée.
Contractuellement, les joueurs qui ont fait grève seront-ils payés à la fin du mois ? Déjà, ils font grève parce qu'ils ne sont pas payés... Je ne peux pas vous répondre, parce que je ne connais pas la convention espagnole. Par exemple, en France, si des joueurs veulent faire grève le temps d'un match, ils ont une semaine de salaire perdu.
Un tel mouvement est-il envisageable en France ? La DNCG fait un travail en amont qui permet de l'éviter, mais on ne sait jamais. Imaginons que sept ou huit clubs soient recalés par la DNCG. La question de la tenue normale du Championnat pourrait se poser et les problèmes surgir. Nous ne sommes pas à l'abri.» Propos recueillis pas Alexis DANJON
_________________ "Tudor n’a aucune raison de l’aligner, ça peut être que mauvais pour lui si Payet est bon" "Anigo: tactiquement il est au dessus de Tudor"
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