l'équipe : « Je crois que l'arbitre n'a pas fait un bon match, qu'il ne l'a jamais eu en main », a déclaré Roberto De Zerbi, le coach de l'OM, après le résultat nul de samedi (1-1) contre le LOSC, en Ligue 1. Les envoyés spéciaux de L'Équipe ont eu la même impression, puisqu'ils ont attribué la note de 3/10 (mauvais match) à Willy Delajod. Et l'entraîneur lillois, Bruno Genesio, ne s'est pas montré plus enthousiaste, en lâchant : « Lille a-t-il été avantagé par l'arbitrage ? On n'a pas vu le même match ! J'ai deux actions qui m'ont un peu énervé. » Alors nous avons décortiqué les cinq principales décisions litigieuses de l'arbitre.
Sachant qu'il aurait pu infliger davantage de cartons jaunes (en particulier un au latéral marseillais Quentin Merlin en première période), mais que l'expulsion du défenseur lillois Bafodé Diakité - averti pour une charge irrégulière sur Neal Maupay (63e) et réclamée par Roberto De Zerbi : « il aurait dû recevoir un second avertissement pour ses fautes systématiques sur Maupay » - aurait été très sévère, on constate que M. Delajod s'est lourdement trompé une fois. En omettant d'accorder un penalty à Marseille à la 80e minute.
L'OM et Lille frustrés par l'arbitrage de M. Delajod lors de leur match nul au Vélodrome
Ça se discute Le milieu international danois de l'OM Emile Höjbjerg ne touche pas le ballon mais effleure, avec son pied gauche, le pied droit de l'attaquant islandais de Lille, Hakon Haraldsson, qui s'écroule. Certains arbitres auraient sifflé un penalty, qui se serait avéré sévère, mais n'aurait sans doute pas été considéré comme une erreur manifeste par le VAR (en l'occurrence Nicolas Rainville, assisté d'Alexandre Castro). En tout cas, le fait de ne pas l'accorder ne constitue pas davantage une erreur manifeste, car on se trouve ici typiquement dans la « zone grise » de l'interprétable, devant rester le monopole de l'arbitre central. Il n'y a donc pas de scandale.
Oui Là, en revanche, le VAR aurait dû envoyer M. Delajod visionner les images. Et ce dernier aurait dû modifier sa décision pour accorder un penalty à l'OM, car ne pas le siffler constitue cette fois une authentique erreur manifeste. En décortiquant les images, on constate clairement que Gabriel Gudmundsson ne se préoccupe absolument pas du ballon dans son duel avec Pierre-Emile Höjbjerg. Le défenseur international suédois du LOSC change de direction pour bousculer nettement le milieu danois et l'empêcher de jouer le ballon. Il y avait donc faute et penalty.
Non Certes, Thomas Meunier effectue une légère obstruction sur Leonardo Balerdi à l'entrée de la surface au moment où le ballon, sur un coup franc tiré par Rémy Cabella, est dans les airs et va trouver la tête victorieuse de Bafodé Diakité (87e). « Sur le but lillois, il y a un bloc évident sur Balerdi », a clamé Roberto De Zerbi. Mais pour le coup, cela correspond parfaitement, à contretemps, à la phrase de Bruno Genesio, lâchée selon nous à tort pour justifier le non-penalty évoqué ci-dessus, mais donc bien adaptée à cette action-là : « C'est un duel, c'est tout. Des blocs comme ça, il y en a tous les matches. » Ainsi, il y a un contact du défenseur belge sur son homologue argentin, mais léger et n'ayant pas d'influence directe sur le but marqué, ainsi bien valable.
Oui M. Delajod s'est précipité pour suivre son arbitre assistant (Erwan Finjean et Philippe Jeanne officiaient avec l'arbitre central) et a signalé un hors-jeu certes réel de l'attaquant anglais de l'OM, Jonathan Rowe (88e). Alors qu'il aurait bien sûr dû laisser l'avantage à Lille, qui avait une très belle situation à négocier. Le coup de sifflet malvenu de l'arbitre, qui a stoppé cette action à tort, a déclenché à chaud une énorme colère de Bruno Genesio. Qu'il a ensuite prolongée, à froid, en conférence de presse, en expliquant, avec un grand bon sens : « Il y a un hors-jeu sifflé alors qu'on a une situation de deux contre un. Il est bien de laisser jouer... »
Ça se discute « Je pense qu'il y a penalty pour une faute sur Jonathan Rowe » a avancé le coach italien de l'OM, en évoquant un contact (survenu quelques secondes avant le tacle dangereux de Pol Lirola sur le milieu lillois André Gomes, qui a valu un carton rouge indiscutable au défenseur marseillais, 90e + 4). Comme sur la toute première situation (voir ci-dessus), M. Delajod a estimé que le contact du défenseur brésilien de Lille (Alexsandro) sur l'attaquant anglais de l'OM, placé juste devant son adversaire sur un centre aérien d'Adrien Rabiot, n'était pas suffisant pour justifier un penalty.
Là encore, il s'agit d'une action interprétable, donc à l'appréciation de l'arbitre, auquel on peut au moins reconnaître une certaine cohérence. Il n'a pas sifflé en faveur de Lille pour le léger contact d'Höjbjerg sur Haraldsson et ne l'a pas fait davantage pour celui-là, dans l'autre sens. Dans les deux cas, le VAR n'avait donc pas à intervenir, car il n'y a pas d'erreur manifeste.
_________________ Welcome de Zerbi!!!
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