batigoal a écrit:
c'etait une reaction épidermique de ma part car j'etais colère de mettre lever le cul pour un mec qui tient de tel propos. Donc j'ai partagé et ca m'a fait du bien.
hé oui, le forom revient moins cher qu'un psy

Ben écoute, ta réaction me paraissait saine pour le coup. Erf !
Bon tiens voilà le texte que j'avais écrit initialement :
Citation:
Je comprends très bien ce que tu veux dire Bati, nous avons probablement tous vécu des trucs similaires à une époque, ou supporté tant bien que mal des discours unilatéraux, sexistes voire fascistes, d'ailleurs quand je vivais à Mayotte j'entendais régulièrement des raisonnements et des mots qui me hérissaient le poil y compris pendant le boulot. En général on fait avec parce qu'on n'a guère le choix, jusqu'au jour où ça va trop loin. J'ai eu d'ailleurs le malheur de l'ouvrir une fois et je l'ai logiquement payé plein tarif. Je ne le regrette pas très honnêtement, mais j'aurais p'têt —sûrement même— fermé ma gueule si j'avais eu des enfants à charge… Juger c'est toujours facile, agir c'est un peu plus délicat et ça ne se limite pas à une histoire de "couilles" (ça aussi c'est un "concept" qui me gonfle sans jeu de mots et je pense que les femmes doivent en avoir un peu marre d'entendre ça aussi).
Quand tu dis qu'une certaine parole haineuse s'est libérée, qu'elle est devenue courante, c'est une évidence, il faut être sourd ou de mauvaise foi pour prétendre le contraire. À ce propos, les dérives fascisantes de la droite et de l'extrême droite ces dix ou quinze dernières années ont considérablement décomplexé une façon de penser qui était autrefois l'apanage d'une minorité et qui a été remise au goût du jour de façon assez insidieuse et parfaitement calculée (merci Buisson…). D'un autre coté, et avant que Skal ne hurle au loup, je précise qu'il ne faut pas être dupe non plus et qu'on paie plein pot le discours pétri d'angélisme béat et tout aussi irresponsable que la gauche utilise systématiquement comme tremplin électoral depuis 30 ans. Pourquoi ? Parce que c'est plus facile de flatter les bas instincts d'un électorat que de régler véritablement des problèmes économiques ou sociaux. Le jour où on aura compris ça dans ce pays, le climat social sera toujours difficile, mais sans doute bien plus respirable.
Maintenant il ne faut pas tout confondre, d'une part nous sommes 66 millions d'individus et décréter tranquillement que nous sommes autant de racistes invétérés, relève de la la connerie tranquille, de la démagogie à état pur et du degré zéro de l’analyse sociologique, ne serait-ce que sur un plan purement statistique. Pour autant, il y a aussi parfois une bonne dose de manipulation électoraliste ou communautariste derrière ce genre de discours crétins en façade, mais qui sont parfaitement structurés pour un certain public pauvre et marginalisé (celui de Dieudonné par exemple), et qui fédèrent dangereusement telle ou telle colère sociale que le vote ne traduit plus faute d'engouement et de crédibilité. C'est d'ailleurs, exactement ce que fait le FN avec des arguments hallucinants de connerie (combattons la criminalité grâce à la télésurveillance, sortons tranquillement de l'Euro et recréons une monnaie nationale, cessons de payer pour la Grèce etc), pour toucher un électorat potentiel guère différent dans sa relation avec le politique, mais pour partie bien mieux armé socialement.
Or, les extrémistes religieux, les apôtres du communautarisme font le jeu du FN et des partis d'extrême-droite en Europe, qui symétriquement prêchent exactement le même genre de discours d’exclusion et d’autarcie ! C’est un jeu de vases communicants qui prend en otage une société affaiblie par 40 ans de crise, malade de ses insuffisances, de sa fragilité économique proverbiale, de ses erreurs, de l'indigence de ses élus et, globalement, il faut le dire aussi, de son manque de courage et de tolérance (dans un sens comme dans l'autre).
Dans cette cacophonie, c’est la parole démocratique elle-même qui meurt un peu plus chaque jour. De fait, ballotés entre la surenchère et l’aveuglement, tant que nous ne réformerons pas notre société en profondeur, calmement, dans le respect des lois et des institutions de la république, dans le respect de TOUTES les communautés qui constituent la France d’aujourd’hui, mais également dans la perspective d’un monde en mutation nécessitant de nouveaux choix stratégiques et sociaux à l’échelle Européenne, notamment le choix de rebâtir société dans laquelle l’économie est un moyen et non une fin, nous n'en sortirons pas. En conséquence, il faut aussi arrêter de ne voir qu'un seul versant de la colline et rétablir dans les esprits comme dans les pratiques, le fait que la loi est absolument la même pour tous, y compris pour nos élus, mais là y a du boulot…