d'apres la provence, c'est pas gagné vu que le transfert est fait

La présence de Loïc Rémy, tard jeudi soir,
dans le service de cardiologie du Professeur
Frédéric Collart à La Timone ne présageait
rien de très encourageant. "La Provence" s’en était
inquiétée dans son édition d’hier. La journée de
ce vendredi en a apporté malheureusement une
terrible confirmation.
Cette visite complémentaire, souhaitée par le
docteur Christophe Baudot, le responsable de la
cellule médicale de l’OM, était destinée à approfondir
la suspicion d’une cardiopathie hypertrophique,
détectée plus tôt dans l’après-midi, lors
de la visite médicale préalable à l’arrivée de tout
joueur dans un club.
Ce besoin de pousser plus en avant les recherches
s’explique par plusieurs éléments:
- le professionnalisme et l’exigence du staff médical
olympien, l’un des plus réputés en Europe.
Sa crédibilité n’est plus à démontrer, mais oublier
d’explorer encore plus une interrogation aurait
pu conduire à mettre en doute sa réputation. Il a
pris ses responsabilités et a alerté le club;
- le souci de la santé du joueur, laquelle peut
être exposée à des complications importantes en
cas de négligence. L’OM, à tous les niveaux, n’a
pas voulu jouer avec la santé d’un homme placée
sous sa responsabilité ;
- le montant du transfert, enfin, même si cette
appréciation peut paraître dérisoire lorsqu’il
s’agit d’une question de santé. En déboursant
13M¤, l’OM était dans l’obligation de s’assurer
en tout point des prédispositions de sa nouvelle
recrue à la pratique du sport de haut niveau. L’investissement
ne permet pas d’occulter le moindre
détail et rejette tout compromis.
Pourtant, avant de rejoindre les couloirs de
LaTimone, l’OM avait enregistré la signature de
Loïc Rémy. Un contrat en bonne et due forme
pour être pris en compte avant jeudi 19h, afin
d’obtenir la qualification du joueur pour la rencontre
d’aujourd’hui.
Or, l’examen à La Timone a été effectué après
cette échéance. Si la faute médicale est antérieure
à son arrivée à l’OM, on pourrait alors parler de
"tromperie" ce qui entraînerait des contentieux
avec les employeurs précédents du joueur, même
si la Fifa ne retient que les documents signés par
les clubs. Loïc Rémy aborde pour sa part ces heures
difficiles avec maturité. Professionnel depuis
2005, il s’interroge sur les raisons ayant poussé les
staffs médicaux qu’il a côtoyés (Lyon, Lens, Nice
mais aussi l’équipe de France) à ne pas s’inquiéter
d’une énigme soulevée, semble-t-il, à plusieurs reprises
par le passé.
L’OM se retrouve donc confronté à un problème
inattendu. Le club a décidé d’assister médicalement
et humainement Loïc Rémy dans une
épreuve où le doute sur la suite de sa carrière est
autorisé tant que de nouveaux examens ne seront
pas pratiqués. Une assistance de premier ordre où
pas moins de quatre spécialistes européens réputés
pour leur compétence en cardiologie ont été
consultés afin de donner une lecture soignée,
fouillée des examens. Les raisons du coeur restent
plus fortes que le désir de voir un international revêtir
le maillot de l’OM.
Ce sont d’autres raisons qui poussent André-
Pierre Gignac à se lancer dans l’aventure olympienne.
L’enfant de Provence, buteur né, a été libéré
de ses obligations toulousaines. Une nouvelle
proposition de l’OM a été envoyée hier peu avant
midi et acceptée dans la foulée par Olivier Sadran.
Hier, la superposition des actualités a guidé les
pas de l’OM dans une journée agitée où la considération
humaine a été accompagnée de la nécessité
de renforcer l’effectif dans les plus brefs délais.
Nul ne sait aujourd’hui avec quelle encre l’avenir
de Loic Rémy sera écrit. Nul ne sait encore si André-
Pierre Gignac aura cette faculté, qu’on lui
soupçonne cependant, d’enflammer les travées
du stade Vélodrome. Aussi bien sur un plan médical
que sportif, l’OM a vécu deux affaires de coeur.
Quels que soient les domaines, seuls les bilans valideront
les décisions prises hier. Elles sont de première
importance...
ThierryMURATELLE