Skal a écrit:
Les exemples que tu me donnes, notamment chez les beefs sont parfaitement justes (santé, transport ferroviaire ect.) sauf que tu oublies de préciser que là-bas tout est quasiment privée et donc soumis à d'autres règles proche essentiellement des règles du marché.
Or ce n'est pas le cas chez nous en l'occurrence et le public doit être préserver, justement pour conserver la sacro-sainte égalité. Cependant, je ne vois pas en quoi cela remettrait en cause une meilleure organisation, à tous les niveaux, ce qui aboutirait inéluctablement à une meilleure rentabilité des structures.
Absolument, je fais le distinguo entre ce qui est encore public chez nous et qui est privé chez eux (et catastrophique). Mieux organiser oui, j'y souscris volontiers bien que ne sachant pas comment le faire. Cela étant, la santé ou la justice ne peuvent s'évaluer en termes de profit. De maîtrise des coûts oui, c'est déjà ce qu'on fait, mais de profit, ce n'est pas viable.
Skal a écrit:
je veux bien que tu me sortes les chiffres qui te permette d'affirmer que la France a les taux de rentabilité les plus élevés au monde car de mon côté je n'y souscrit pas un seul instant.
C'est simplement faux!
Oui absolument excuse-moi, mon clavier a fourché, je voulais écrire taux de PRODUCTIVITÉ évidemment. Si la rentabilité était au rendez-vous nous n'en serions pas là.
Skal a écrit:
C'est évident, mais pourquoi faire des distinction? Améliorons tous ce qui peut l'être n'est donc pas plausible? Régions, départements, statut du prof, des assistantes sociales etc?
Parce qu'il ne faut pas se voiler la face, depuis des décennies on fait des emplâtras sur des jambes en bois alors qu'il faut une refonte globale!!

Je suis d'accord avec toi tu sais, la seule distinction que j'opère, c'est que du côté des profs, des assistantes sociales, des personnels de santé et de justice, s'il y a des améliorations envisageables aujourd'hui (et il y en a), ça ne peut plus passer par des réductions d'effectifs. Redéfinir des priorités, des tâches, certains statuts, clarifier certaines hiérarchies, et simplifier des schémas administratifs parfois désuets est souhaitable, mais on voit bien qu'on ne peut plus rogner sur les moyens aujourd'hui. Il faut une autre politique de l'État, sans forcément tomber dans les délires de la droite qui oublie au passage qu'un fonctionnaire est un lien social, mais aussi un consommateur, donc un gage de stabilité au quotidien et une source de rentabilité pour le privé. En revanche quand je vois à quoi ressemble certaines délégations ministérielles ou un service annexe dans un commune moyenne, en calculant rapidement je me dis que là on nage parfois en plein délire ! Or à ce niveau là, il n'y pas eu beaucoup d'efforts, voire pas du tout , et Je préfère quand même préserver un poste d'infirmière ou de professeur que celui d'un chargé de communication quelconque dans un conseil général par exemple, ou un "chargé de protocole et des relations presse auprès d'un président d'université" !
Tiens tu vois, un truc qui m'énerve par exemple : on s'extasie sur la réussite des pays scandinaves en matière d'éducation, mais on oublie qu'ils y ont sacrifié des moyens absolument considérables (comme deux profs par classe par exemple), que leur population est bien moins nombreuse que la nôtre et structurée différemment, et que par conséquent, les problèmes de société auxquels ils font face n'ont rien de comparable à de ceux de la France !
Plutôt que de nous esbaudir du succès des autres, faisons en sorte de l'égaler pour une fois, et je continue de penser que c'est possible à long terme !
Skal a écrit:
Absolument!
Bah tu vois, nous disons peu ou prou les mêmes choses.

Skal a écrit:
Eh oui en 1 mot comme en 100, tu améliores le fonctionnement et sans galvauder le terme, tu rentabilises ton fonctionnement. Je suis certain également qu tu créerais des postes, différents sans doute mais pas moins intéressant.
C'est pas un gros mot tu sais, rentable !

Non surtout quand il est moteur d'une logique centrée autour de l'humain et non du profit aveugle !

Skal a écrit:
Personne ne dit cela, mais peut-on penser à mieux utiliser les moyens mis à la disposition de ses professions en l'occurrence et si, très objectivement, et sur un socle solide de fonctionnement optimisé on s'aperçoit qu'il faut de toute manière plus de personne et/ou plus de moyens, mettons les, sans hésiter pour améliorer les services généraux mais avec toujours à l'esprit qu'un service, même étatique, peut être améliorer et proche d'un fonctionnement optimal.
Tu prêches à un converti là !

Skal a écrit:
Mais faut est de constater que tous les rapports qui ont été commandés sont unanimes, notamment sur l'éducation nationale, ce n'est pas une question de moyen mais bien d'utilisation de ces moyens!
Absolument, et je connais bien la chose, j'ai une frangine enseignante.
Skal a écrit:
Alors merde, on y va une bonne fois pour toute, et in fine pour le bien de tous, ou on laisse les syndicats nous imposer leurs visions rétrogrades et statiques des fondamentaux de notre République?
Les syndicats que nous avons sont bien trop minoritaires et fatigués aujourd'hui pour être représentatifs, d'un autre le MEDEF fonctionne comme on le faisait dans les années 30. Il faut sortir de ces postures, de cette rigidité bientôt cadavérique et réinventer notre société avec de nouvelles perspectives sociales, économiques et administratives, ce qui suppose d'un côté, de recréer le syndicalisme autrement et de l'autre, d'en finir avec ces relents de capitalisme borné et patriarcal dans lesquels se complaisent les grands patrons. Et pour ça malheureusement, il faut aussi une solide volonté politique…
[/quote]Je partage aussi cet avis mais tu fais référence à des entreprise énormes en l'espèce, la quasi-totalité des PME/PMI sont gérées à la mano par des entrepreneurs qui ont mis leurs vies et leurs argents dans leurs sociétés et qui essaient tant bien que mal de les faire vivre ou survivre (:D) tout autant que de conserver l'intégrité de leurs salariés.
Il ne faut pas tout mélanger, les acteurs du CAC et le réseaux de ces petites entreprises qui au demeurant sont excessivement mise sous pression par la fiscalité du pays!![/quote]
Tout à fait, j'en suis bien conscient et je ne mélange pas du tout TPE et multi-nationales. Ce que je veux dire, c'est que nos politiques, nos économistes, nos têtes pensantes, fonctionnent encore parfois comme elle le faisaient dans les années 70 (on parle de "politiques de relance" juste pour rigoler ?), en oubliant que les grands groupes ne créent plus d'emplois depuis longtemps, peuvent délocaliser et sont choyés par l'État, tandis que les PME/TPE supportent tout le poids de la fiscalité et des errances bureaucratiques nationales voire européennes parfois. Or ce sont elles qui maintiennent un semblant de tissu industriel, de réactivité commerciale et qui assure aussi un réel socle social ! l'Italie a mieux résisté au choc de la crise de 2008 que certains autres pays européens, car le maillage d'artisans et de micro-entreprises est l'un des plus denses, des plus dynamique et des plus flexibles du continent (sans compter que les italiens sont habitués depuis belle lurette à épargner pour leur retraite et à moins gaspiller que nous dans certains cas, ce qui a permis de limiter un peu le choc). Pourquoi continuons-nous de tuer nos artisans, nos agriculteurs, nos commerçants et nos petits entrepreneurs ? Parce que c'est comme ça que nous concevons l'Europe ? Quelle blaque !
De notre côté, on ne sait pas préserver une petite boîte qui fabrique des panneaux solaires de qualité —alors que ce genre de productions constitue notre avenir— et se fait bouffer par la Chine au grand dam de la cinquantaine de salariés qui en sont victimes. On continue néanmoins de fermer les yeux sur les errances des entreprises du CAC 40 sans jamais véritablement tirer la sonnette d'alarme comme avec Peugeot qui se déleste tranquillement de 8000 salariés après avoir perdu connement 800 millions d'euros sur trois ans faute d'intelligence stratégique, et qui conserve l'aval de l'État ainsi que l'indulgence des banques. Qu'à cela ne tienne, pour se relever, la marque sochalienne nous sort à grands coups de pubs en prime-time une 208 GTI (WTF ?!) à 20 000 euros en 2013, (invendable face aux Audi/Golf concurrentes), au lieu de s'activer sur les petites voitures électriques comme le font les japonais et les coréens, et avant d'envisager, en désespoir de cause, un éventuel partenariat avec un groupe chinois ! Yihaaaa ! Je me dis quand même qu'on a les commerciaux les plus cons de la planète, mais qu'en compagnie de nos énarques, fort heureusement, ils ne se sentent jamais seuls !
Alors d'un côté l'extrême gauche propose sur le ton de l'imprécation d'interdire les licenciements -c'est pas con, interdisons la mort pendant qu'on y est- de l'autre la droite nous explique avec un sourire crétin comme un slip de bain et dans un souci maladif de défendre une idéologie aussi désuète que la précédente, que ce n'est pas rôle de l'État d'intervenir dans l'économie et que d'ailleurs Roosevelt et Keynes n'ont jamais existé… En revanche quand il faut sauver le cul d'une banque qui a déconné à plein tubes jusqu'à ses fonds propres, ou protéger des stocks au cours d'une manif qui tourne mal aux portes de l'usine, là c'est plus la même chanson curieusement…
Quand est-ce qu'on sortira de ces schémas à la con qui nous foutent en l'air depuis 50 ans et qu'on décidera de reprendre en main notre économie en appelant un chat un chat ? Si j'en crois la dernière surprise du gouvernement actuel qui, poursuivant dans la même obstination que le pouvoir l'ayant précédé, a cru bon de flinguer la population active et les petites entreprises au point de flinguer aussi les rentrées fiscales comme il vient de s'en rendre compte, je me dis que c'est pas demain la veille (merci Vernon, ton principe a bien été retenu dans les discours mais pas dans les décisions visiblement)…
Le pire c'est qu'il y a d'autres perspectives, d'autres façons de fonctionner qui ont donné de bons résultats ! Exemple tiens : après avoir procédé à de profondes restructurations au début des années 80, Fiat réembaucha peu à peu près de 75% du personnel concerné moins de cinq ans plus tard, à l'issue de ce cap difficile. C'est vrai que c'est compliqué comme méthode dis donc… D'ailleurs ça ne marche pas puisque Fiat vient de racheter Chrysler s'adjugeant ainsi le rang de septième constructeur mondial. Et dire que Renault était nettement devant Volgswagen dans les années 70…
Bref, ce que je veux dire c'est qu'en définitive, les multi-nationales ne remplissent plus leur rôle parce qu'elles s'y refusent, et les PME n'ont plus assez de marge de manœuvre pour l'assumer. La balle est donc dans le camp du pouvoir qui joue les abonnés absents (même si les petites réformes annoncées par Hollande hier semblent aller dans le bon sens)
Bon allez j'arrête, j'me fais du mal !