C’est l’histoire d’une équipe que beaucoup n’attendaient pas à ce niveau. Une équipe qui n’avait, soi-disant, pas les armes pour lutter avec Paris ou encore Lyon. Une équipe qui malgré les départs de Didier Deschamps, Loïc Rémy et César Azpilicueta, et un Mercato peu clinquant (Lucas Mendes, Kassim Abdallah, Joey Barton, Modou Sougou, Foued Kadir, Brice Samba, Alaixys Romao), a rempli un contrat qui n’était pas gagné d’avance : se qualifier directement pour la Ligue des Champions. Dans la peau du sauveur ? Elie Baup, entraîneur au style plutôt défensif, qui n’avait pas les faveurs de l’environnement marseillais, avant de faire rapidement l’unanimité après un début de saison en fanfare (six victoires consécutives en Ligue 1). Pourtant, l’affaire s’annonçait compliquée pour un effectif olympien de moyenne qualité. Car si l’on excepte les valeurs sûres comme Steve Mandanda, Nicolas Nkoulou ou encore Mathieu Valbuena, on ne peut pas dire que l’équipe marseillaise regorge de talents. A l’opposé du star-système parisien ou du rajeunissement de l’effectif à la lyonnaise, la politique marseillaise s’est axée sur l’état d’esprit et l’instinct de revanche après un exercice 2011-12 très décevant (ndlr : l’OM avait pris la dixième place en Ligue 1).
Elie Baup a réussi son coup
Arrivé tardivement lors du stage d’été de l’OM à Crans-Montana (Suisse), Elie Baup a rapidement mis sa patte sur l’effectif. Et réaliser le premier coup de maître de son année : remettre André-Pierre Gignac en confiance et le relancer après une première saison complètement manquée. Le deuxième sera de positionner Mathieu Valbuena en numéro dix dans un 4-2-3-1 adapté aux qualités techniques et physiques de son effectif. Et la mayonnaise a rapidement pris. L’an passé, la formation alors entraînée par Didier Deschamps n’avait remporté que douze victoires en 38 journées. Elle en est aujourd’hui à 21 à deux journées de la fin. Beaucoup diront, à juste titre d’ailleurs, que le jeu marseillais n’a jamais atteint des sommets d’excellence mais l’important était ailleurs. Pour sa première année sur le banc marseillais, Elie Baup avait d’abord décidé de redonner confiance à un groupe miné par les problèmes internes. Et il y est en partie arrivé malgré quelques nuages apparus au fil de la saison. L’affaire de l’escroquerie aux allocations chômage, la descente de police au centre RLD et le livre de Pape Diouf...
25M€ de plus pour investir cet été
Comme souvent à Marseille, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille mais cela n’a pas empêché les bons résultats. La raison ? Elie Baup en parle le mieux. « Pour le club, pour nous tous, c'est la récompense d'un gros boulot, a expliqué le technicien phocéen à nos confrères de La Provence. On a le sentiment d'avoir bien fait le travail, de l'avoir fait de manière collégiale, tous ensemble, avec des attitudes fortes, de l'engagement, de la passion, de la générosité. C'est mérité. » Et financièrement, le coup est d’une importance considérable. Passer de la Ligue Europa à la Ligue des Champions, c’est s’assurer près de 25 millions d’euros de plus pour investir. Une somme qui permettra de tenter de conserver ses meilleurs éléments comme Mandanda, Nkoulou, A.Ayew et Valbuena, mais aussi d'attirer de nouvelles têtes (ndlr : Bédimo, Aliadière, Ecuele Manga, Stambouli, Cabella sont dans le viseur de l’OM). Sans faire de bruit, l’OM a fait son petit bonhomme de chemin. Un autre challenge attend maintenant le club marseillais : tenter de concurrencer le PSG, sacré champion de France dimanche soir à Lyon. Mais ça, c’est une autre histoire...
_________________ HOJBERG 
|