Dix-neuf personnes sont mortes dans le Var, à la suite de pluies torrentielles exceptionnelles pour la saison qui ont inondé mardi 15 juin plusieurs communes dont Draguignan, envahie par des torrents d'eau boueuse.
Il y a deux ans, des études ont débuté pour placer sous surveillance les trois grands cours d'eau qui ont causé les inondations dans le Var. Mais la surveillance de ces rivières ne sera effective que l'an prochain. Elle aurait permis d'informer les populations et les responsables locaux, "en milieu d'après-midi et on serait passé sans doute en vigilance orange", explique Bruno Janet, responsable du pôle modélisation du Service central d'hydrométéorologie et d'appui à la prévision des inondations (Shapi).
"Ces cours d'eau, ça fait longtemps qu'il est prévu de les étudier, de mettre une vigilance en place. Mais on ne peut pas le faire d'un claquement de doigts", a expliqué M. Janet. "Il faut connaître tout l'historique, avoir des mesures de débits, de pluies, regarder les réactions du cours d'eau pour pouvoir mettre en place des systèmes de vigilance", a-t-il ajouté.
En visite dans le Var, le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, a dit craindre "que le bilan ne s'alourdisse" évoquant "une catastrophe sans précédent dans la région". M. Hortefeux, qui s'apprêtait à partir visiter Draguignan après l'avoir survolée à son arrivée en hélicoptère, s'est déclaré "très impressionné par les dégâts".
"UN CŒUR DE VILLE DÉVASTÉ"
Les communes les plus touchées par les intempéries ont été Les Arcs et Figanières, Roquebrune, Trans et Draguignan. Mais la préfecture a indiqué que "le temps [était] à l'amélioration".
"Ce matin, nous avons retrouvé un cœur de ville dévasté, extrêmement abîmé, avec des carcasses de voitures dans les rues, des routes effondrées, des maisons éventrées, des dégâts aux infrastructures", a décrit la sous-préfète de Draguignan, Corinne Orzechowski. Elle a précisé que neuf hélicoptères et quinze bateaux étaient en intervention, qui ont aidé à mettre au sec 1 200 personnes dans les centres de secours de Draguignan.
"Nous attendons des renforts des forces de sécurité intérieure", a-t-elle ajouté. Quelque 1 200 sapeurs-pompiers ou militaires de la Sécurité civile sont mobilisés ainsi que plus de 650 gendarmes, CRS ou policiers. La préfecture a mis à disposition un numéro vert : 0 811 000 683.
"LA VILLE EST COUVERTE DE PIERRES"
Draguignan est "dans un état déplorable" a déclaré Max Piselli, maire UMP de cette ville de 40 000 habitants. "La ville est couverte de pierres, de cailloux, de boue, avec des voitures qui encombrent toute la circulation. C'est vraiment dramatique" a-t-il raconté. M. Piselli s'est dit "désespéré et fatigué" après "la nuit blanche passée à organiser et répartir les secours, les hélitreuillages des personnes réfugiées sur les toits des voitures, des maisons et des grandes surfaces".
Le président du conseil général du Var, Horace Lanfranchi (UMP), a dit pour sa part "avoir un état d'esprit au plus bas" et être "sous le choc face au bilan des pertes humaines". "La catastrophe qui vient de s'abattre sur la Dracénie, mais aussi sur Hyères et Sainte-Maxime, c'est bouleversant, avec des routes effondrées, des dégâts colossaux" a déclaré M. Lanfranchi. Selon lui, 250 employés du conseil général sont mobilisés mais "10 % sont opérationnels car nous rencontrons de grandes difficultés de transmission".
