jo_l a écrit:
Déjà on traite tout le monde de la même façon. On laisse la justice faire son travail, pas d'intervention divine quand on pense qu'une "communauté" est attaquée pour faire plaisir à un lobby ou alors il faudra le faire pour toutes, ce qui ne sera pas de tout repos.
Aujourd'hui le message qu'ont reçu les "communautés" non juives, et ça ne date pas d'hier, mais c'est accentué notamment par le comportement de Vals, c'est : "on ne touche pas aux juifs...les autres ? On s'en fout".
C'est un fait, consultez les gens autours de vous.
Le résultat, on l'avait déjà avant, mais il est plus visible de tous dans une manif comme celle de l'autre jour.
Oui, c'est peut-^tre pas aussi explicite, mais c'est souvent perçu comme ç, là je ne peux pas te donner tort, et c'est pas nouveau en plus (génocide arménien, etc). Le problème c'est que les gens ne cherchent pas à prendre le moindre recul non plus, et de ce point de vue, Bati n'a pas tort non plus.
batigoal a écrit:
Agassins a écrit:
Y a du monde derrière Dieudonné pour piloter tout ça oui, c'est évident, mais ce n'est pas étrange. L'Islamisme et l'extrême droite essayent de se nourrir mutuellement sur fond d'antisémitisme 2.0 dans des stratégies de conquête d'influence de plus en plus effrayantes et dangereuses, le tout sous l'œil amusé, actif ou anxieux de tel ou tel service de renseignement. Le problème c'est qu'à force de jouer avec le feu, on fini par se brûler, qu'on soit pyromane ou pompier…
Et donc quand on decide de taper dessus, c'est une connerie. De laisser faire, on risque l'embrasement communautaire, donc on fait quoi?
Sur le principe, je suis tout à fait d'accord, il faut lutter contre, mais la méthode est catastrophique, tu en conviendras. C'est pas tellement « on fait quoi ? » la question, mais plutôt : « Que fallait-il faire avant ? »
Le danger avec cette justice d'exception voulue par Vals -qui n'est pas ministre de la justice au passage— c'est que demain, un groupuscule se revendiquant de la « Syrie islamiste libre » pourra très bien saisir le conseil d'État pour faire valoir que le fait de défendre la Charia en France est un droit inaliénable… Tu vois le cercle vicieux dans lequel nous nous sommes jetés aveuglément ?
Maintenant, oui il faut lutter contre ce genre de personnages par tous les moyens légaux (voire illégaux peut-être…), mais discrètement, calmement et certainement pas en donnant aux caméras et journalistes de quoi se nourrir pendant des mois au risque de lui conférer, involontairement, une influence qu'il n'avait pas avant.
Tu sais c'est un peu comme Bush et le terrorisme (pour schématiser) : il aurait pu vitrifier l'Afghanistan et l'Irak, ça n'auraient rien changé au fait que les images qui restent sont celles du 11 septembre, avec dans leur sillage, des zones d'ombres telles, qu'elles finissent par nourrir les thèses des ennemis des États-Unis.
Obama est loin d'être un saint (quoique par rapport à Bush…), mais il a compris que quitte à se salir les mains, il fallait le faire à l'abri des regards et ensuite se laver avec un savon invisible made in USA prévu dans le budget fédéral avec l'aval du Congrès, et qui en définitive, se révèle bien plus efficace dans l'absolu, même s'il est aussi peu légitime que les guerres de Bush père et fils (drônes).
Je pense que nous sommes tous d'accord au moins sur le fond.
Le problème, c'est la forme.
Quand Vals a commencé à évoquer cette affaire, je pensais qu'il allait donner un énorme coup de pied au cul de l'administration (interpol, services de renseignement etc), et faire entendre sa voix au sein du gouvernement pour que les services habilités du ministère de la justice (juges anti-terrorisme, fisc), rattrapent le temps perdu par rapport à des
délits avérés et désarçonnent Dieudonné une bonne fois pour toutes grâce à l'arsenal juridique prévu par l'État en pareil cas (et efficace s'il est appliqué en temps et en heure) ! J'étais pour et je me disais « enfin, un ministre à la hauteur de sa fonction » ! Là, bien qu'il soit aussi victime de l'indigence de l'appareil d'État, malgré des taux de prélèvement records depuis des décennies (et non des décades

), il est dans la posture pas dans l'action (d'autres diraient dans l'imposture), et ses choix politiques ont l'effet inverse de celui escompté…
Au lieu de toutes ces gesticulations, il suffisait d'envoyer un juge d'instruction et un policier assister à un spectacle de Dieudonné en le prévenant quelques jours à l'avance, puis une autre fois sans le prévenir (avec des têtes différentes et un mec de la DCRI dont c'est aussi le boulot), et le cas échéant (à coup sûr donc), le condamner le lendemain sur des propos effectivement tenus ! D'entrée de jeu, tu appliquais la loi, au lieu de jouer avec et l'impact aurait été différent, d'autant que tu pouvais arrêter directement Dieudonné non plus sur des suppositions, mais sur des faits établis par des personnels compétents !