Outch, allez, arrêtez de regarder ce con, chaque clic sur une de ses vidéos lui rend service.
batigoal a écrit:
Je comprends ton point de vue. Là on rentre dans la subjectivité. Je suis pas pro isralien. Je suis surtout pas ultra sioniste, vu que je suis un fervent laique. D'ailleurs même le mot sioniste a été galvaudé, je vous incite à revoir la definition. Je reverai que le conflit israelo palestinien trouve uen solution pacifique, que les terroristes palestiens et la frange dure israelienne n'existe plus.
Mais quand tu fais shoanana, quand tu recois soral déguisé en déporté juif, quand tu etais anti fn et que tu deviens le parain d'un fils le pen, quand tu fais une visite en iran avec un mec qui a déclaré vouloir détruire israel par tous les moyens, je vois rien contre la politique ultra sioniste, je vois de l'antisémitisme bete et crasse. Donc je te suis pas à ce niveau.
D'autres part, si c'est des attaques anti sioniste et pro palestinienne, on est donc bien dans des meetings politiques, qu'il rejoigne une association pour la defense de la palestine. Au moins ca sera plus clair.
Renaud dans miss maggie disait
"Palestiniens et arméniens
Témoignent du fond de leurs tombeaux
Qu´un génocide c´est masculin
Comme un SS, un torero"
Il avait pris position mais on a jamais taxé renaud d'antisémite.
+1
Je te comprends aussi Jo, mais je suis en ligne avec Bati et Cart, parce qu'il y a des trucs qui sont définitivement indéfendables et qui ne souffrent d'aucune ambiguïté. Des choses sur lesquelles on ne peut pas faire l'impasse dans le débat public et notamment un petit discours sale, vicieux et crétin dont a vu le résultat, il y a 70 ans d'une part, mais aussi plus récemment à Toulouse, hélas !
Certains propos de Dieudonné n’ont plus été tenus publiquement depuis 1940 quand même, on ne peut pas l’ignorer non plus !
Tu sais le « talent » de n'importe quel extrémiste lambda défendant une chapelle ou une autre (peu importe), c'est de séduire en stigmatisant un épiphénomène, de nourrir un ressentiment, puis, de fédérer en évoquant une réalité tragique et évidente avant de la déformer à dessein, ensuite de jouer sur les peurs avec des mots détournés, mais insidieux et de plus en plus violents dans le but de galvaniser des esprits fragiles par centaines, et enfin, d’avancer masqué jusqu'à ce que, justement, le masque ne soit plus nécessaire pour provoquer le chaos et s’emparer du pouvoir, qui demeure inaccessible par d’autres voies : celles de la république.
Le problème et là je te rejoins pleinement c'est qu'on s'en tient à dénoncer un seul phénomène, une seule logique, un seul danger, en oubliant beaucoup de choses y compris le bon vieux corporatisme communautariste -de toutes les communautés hein- qui ronge notre société depuis des lustres !
Entre le piston par-ci, la connivence par-là, le passe-droit ici et l'ostracisme ailleurs, l'autoritarisme absurde d'un côté et le laxisme crasseux de l'autre, l'angélisme de la gauche ou les les préjugés de la droite, l'amateurisme général et le crétinisme administratif érigés en dogmes au détriment du talent et de l'initiative dans un sens, l’esprit séditieux et permanent de certains cercles d’argent et de pouvoir face à l’aveuglement d’un État conforté dans ses erreurs par le confort de l’immobilisme de l'autre, nous avons semé peu à peu les graines de ce que nous récoltons aujourd'hui : une crise économique, politique, sociale et culturelle, crise devenue chronique, car notre société refuse d'en comprendre les causes et de les combattre et qu'une petite élite et des tas de cons qui profitent de ce système le verrouillent de l'intérieur !
Pourtant, au départ, ça n’a aucun rapport avec une origine ethnique, une religion, une couleur de peau, ou une façon de porter une casquette ! C’est ça qui est fou, car au fond, le dénominateur commun de ce marasme indescriptible c'est bien la misère d'un côté, et l'opulence de l'autre, sans adoucissants ! Et je ne suis pas communiste !
Cependant, comme nous sommes tous en partie responsables de cette situation, et qu'il est bien plus facile de se taper sur la gueule que d'avancer ensemble sans laisser personne sur la route, nous échouons systématiquement et nous cherchons un ou des responsables parce que c'est facile et rassurant ! Aujourd'hui les juifs, demain les noirs, après-demain les arabes, la semaine prochaine les français, les italiens, les portugais, les polonais ou les corses, et puis quand on aura fait tour, s’il reste du monde debout bien sûr, on s'en prendra aux fonctionnaires, aux patrons, aux politiques, aux vedettes, ou aux véliplanchistes voire aux caissières de supermarchés !
L’histoire n’est qu’un éternel recommencement au fond… Quelle ironie ! Et Dieudonné l’a bien compris en faisant de l’argent sur le dos de ses généreux fans, avant même d’ouvrir la bouche (la justice évoque une fraude fiscale de 800 000 € quand même) !
La vérité c'est que de nos jours plus rien n'a de sens et qu’à l’exception de la pauvreté, de l’argent, de la violence ou de la haine, nous n'avons plus de de références communes ni de motivations à défaut d'avoir des valeurs solides, saines et fédératrices ou communes (eh oui ce sont des gros mot il paraît, faut dire qu'à force de galvauder tout y compris le langage hein…).
De fait, et tu as bien raison de le souligner, une fois qu’on a parlé de Dieudonné, on oublie plus ou moins involontairement le reste alors que tout le monde devrait être logé à la même enseigne et que de monter au créneau pour ce genre de chose sert souvent d'alibi aux pouvoirs publics ou aux médias pour ne pas parler du fond : de Dassault qui passe entre les gouttes (quel scandale ça…), de la Syrie dont tout le monde se fout, du sort des Kurdes, des saloperies de Poutine, de la colonisation de la Palestine par Israël, et inversement de la fragilité d’Israël face au terrorisme (sans dialogue possible sauf à coups de feu ou de roquette dans un sens ou dans l'autre), de l’implosion de l'Afrique qui se cherche une voie sur fond de misère, d'enjeux macro-économiques impitoyables, de haines tribales et de fanatismes religieux, de l'affaire Karachi, de la déliquescence sans cesse plus évidente de nos institutions, de la folie de l’argent partout et pour n’importe quoi, de la frénésie incontrôlée des médias modernes et des marchés financiers, du mépris de l’industrie envers les équilibres écologiques ou la santé, de la violence qui gangrène toute notre société sans exception, etc.
Alors évidemment, aussi répréhensible soit-il, Dieudonné est bien pratique pour la majorité, pour l'opposition, pour mon voisin d’en face (autrefois fervent communiste, aujourd’hui fier de voter FN…), et pour l'extrême gauche, car il permet de fédérer l'électorat et de taire de vrais problèmes de fond qui nourrissent ce climat de haine et de repli sur soi (pour l’extrême droite là en revanche, on a le cul entre deux chaises, d’où une relative discrétion pour une fois). C’est même du pain béni à quelques mois des municipales, tu penses !
Le pire, et je dirais le plus effrayant là-dedans, c'est qu'il y a 40 ans des mecs comme Dieudonné ou Le Pen, n'auraient pas pu dépasser le statut de marginaux à la con parce que nos institutions et la cohésion de notre société faisaient barrage malgré tout et remettaient les choses à leur place ! Ce regard en arrière est vertigineux, surtout quand on songe que le débat public est plus ouvert qu’il ne l’était alors (en surface tout au moins) !
Aujourd'hui entre le chômage proverbial, l'absence totale de repères et la défection tacite de nos politiques ce sont les libertés individuelles qui perdent au change chaque fois qu'un type comme Dieudonné ouvre sa gueule, et d’une manière ou d’une autre, nous les lui sacrifions si nous le laissons agir.
S’exprimer librement c’est le socle de nos démocraties, dénigrer l’autre, quel qu’il soit, justifier le sang et salir des mémoires, ce n’est plus de l’expression, c’est de la haine, et c’est le terreau du totalitarisme.
C’est aussi pour ça que je donne raison à Bati et Cart, mais je suis bien conscient de ce que tu mets en lumière et qui va nous péter à la gueule un jour ou l’autre, à force de ne regarder que ce qui nous arrange ou ce qui est de bon ton de désigner comme scandaleux quand on ignore simultanément d'autres thématiques tout aussi scandaleuses, mais moins consensuelles. C'est dire à quel point notre société est malade !