batigoal a écrit:
bah ron howard typiquement j'ai pas de mal: c'est propre, heroique, et pas mal filmé. Donc à la limité le coté policé peu géné. Quoique dans celui là, l'accident et la reeduc de lauda c'est plutot glauque...
Bah le cinoche américain, même quand c'est de la merde c'est presque toujours bien emballé oui. Alors Ron Howard c'est pas de la merde tant s'en faut, mais c'est quand même très cul cul la praline, très consensuel, très Amérique bien pensante et souvent un brin réac' quoi. Alors pourquoi pas c'est un point de vue après tout, le hic, c'est que ça donne des films qui se ressemblent tous et qui finissent par être bien creux…
S'il y avait des thèmes à traiter dans la F1 vintage à mon sens (le vintage étant prodigieusement en vogue ces temps-ci), c'était plutôt le bras de fer entre Jackie Stewart et la FIA concernant la sécurité des circuits et des conditions de courses (pour les pilotes et commissaires de piste, mais aussi pour le public), et l'obsession de Colin Chapman de concevoir des voitures excessivement légères ce qui pouvait représenter un réel danger pour ceux qui en prenaient le volant. D'ailleurs la veuve de Jochen Rindt, qui se tua très connement dans des circonstances mal déterminées (et qui fut le seul champion du monde à titre posthume en 1970), chercha longtemps à intenter un procès à Lotus en s'appuyant sur cette hypothèse.
Dans cette perspective, je pense qu'il y avait matière à proposer quelque chose d'intéressant et de novateur, d'autant qu'à l'époque, il y avait encore pas mal de figures emblématiques dans le milieu y compris chez les constructeurs comme Enzo Ferrari ou Ken Tyrell, par exemple.
Là tel quel, on a d'un côté le play-boy caricatural (et James Hunt était réellement comme ça, excessif en tout), et de l'autre, le rejeton ambitieux, appliqué froid et taciturne d'une riche famille autrichienne (qui voit la chose d'un très mauvais œil). Ça offre une opposition de style classique, efficace, voire un peu manichéenne, entre deux personnages hiératiques comme les aimait John Ford ou King Vidor certes, mais au final côté histoire et profondeur psychologique, c'est léger quand même.
Alors, c'est vrai, ça n'enlève rien à la qualité spectaculaire du film et j'ai cru comprendre qu'avec la miniaturisation des caméras numériques, ils avaient pu recréer la réalité et la complexité des conditions de course. Je dis juste que c'est dommage d'effleurer la surface d'un sujet et de refaire toujours les mêmes choses (Grand Prix, Bobby Deerfield, Le Mans), quand on a un budget conséquent qui autorise d'aller plus loin, et que c'est aussi beaucoup pour ça que le cinéma crève doucement mais sûrement. Pour autant, je le verrai avec plaisir parce que le sujet m'intéresse. That's all folk.
