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Chérif et Saïd Kouachi, deux frères jihadistes dont l'un se serait entraîné au Yémen
Le HuffPost avec AFP Publication: 09/01/15 06h56 CET Mis à jour: il y a 6 minutes
CHARLIE HEBDO - Chérif est un jihadiste bien connu des services antiterroristes français, son frère s'est entraîné au maniement des armes au Yémen. Saïd Kouachi, l'un des deux auteurs présumés de l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo à Paris, avait voyagé au Yémen en 2011 où il s'était entraîné au maniement des armes, selon un responsable américain jeudi.
Interrogée par CNN, Christiane Taubira a indiqué qu'un des deux frères - sans préciser lequel- s'était bien rendu à deux reprises au Yémen.
Saïd avait été formé formé au maniement des armes par un membre d'Al-Qaïda au Yémen avant de rentrer en France, a précisé ce responsable qui a souhaité conserver l'anonymat, confirmant une information du New York Times.
"Vous direz aux médias que c'est al-Qaida au Yémen", auraient dit les deux suspects à un témoin, alors qu'ils abandonnaient leur véhicule dans le 19e arrondissement peu après la tuerie.
Sur liste noire
Les autorités américaines ont par ailleurs souligné que les deux auteurs présumés de l'attentat étaient "depuis des années" sur la liste noire américaine du terrorisme.
Les deux hommes, toujours en fuite et traqués par les forces de l'ordre françaises dans le nord de la France, figurent dans les bases de données américaines des personnes suspectées de terrorisme, y compris sur la fameuse "No Fly List" qui interdit à ceux qui y figurent de prendre des vols au départ ou à destination des États-Unis.
Né en novembre 1982 à Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi a fait partie de ce qui a été appelé "la filière des Buttes-Chaumont". Sous l'autorité de "l'émir" Farid Benyettou, cette filière visait à envoyer des jihadistes en Irak dans les rangs de la branche irakienne d'Al-Qaïda, dirigée à l'époque par Abou Moussab al-Zarkaoui. Pour ces faits, il a été jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
C'est à Fleury-Mérogis, où il est incarcéré de novembre 2005 à octobre 2006, qu'il fait la connaissance de Djamal Beghal, figure de l'islam radical français qui purge une peine de dix ans pour la préparation d'attentats. Dès lors, Chérif Kouachi aurait été, selon une source proche du dossier, "sous l'influence" de Beghal et se fait remarquer par "une pratique très rigoriste de l'islam".
En 2010, le nom de Chérif Kouachi est cité dans le projet de tentative de faire évader de prison l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés). Après avoir été mis en examen dans cette affaire, où il apparaissait à la marge, il bénéficie d'un non-lieu.
A cette époque, le jeune homme, mince, fait beaucoup de sport, du footing, du foot, notamment aux Buttes-Chaumont, à Paris. Il apparaît sur des photos prises par la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) courant à Murat (Cantal) au côté de Djamal Beghal qui y est en résidence surveillée, selon des sources proches du dossier.
Son frère Saïd, de deux ans son aîné - il est né en septembre 1980 également à Paris - a laissé sa carte d'identité dans la voiture abandonnée peu après l'attentat par les suspects.
Malgré la nuit, et avec l'aide de plusieurs hélicoptères, la chasse à l'homme se poursuivait jeudi soir dans le nord de la France, où ont été localisés les deux auteurs présumés de l'attentat commis en plein Paris mercredi en fin de matinée.