Pas qu'Amalfitano
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Ces derniers jours, les signes d'extrême tension étaient déjà palpables. En sortant du vestiaire, à Bastia, André-Pierre Gignac avait filé rapidement. L'attaquant olympien était bien évidemment énervé par le match nul (3-3) concédé alors que l'OM menait de deux buts à l'heure de jeu.
Quelques minutes plus tôt, dans le vestiaire, il avait aussi laissé apparaître un certain agacement à propos de la préparation physique des semaines précédentes. Il est vrai que Nkoulou et ses partenaires venaient de finir la rencontre lessivés.
À ce stade de la saison, c'est normal. Sauf que l'ambiance n'est pas franchement au beau fixe ces jours-ci. Et que la moindre étincelle semble déjà en mesure de provoquer un incendie.
L'exclusion de Benoît Cheyrou, dans le "loft" depuis mercredi après-midi, avait déjà marqué les esprits. Une semaine plus tôt, c'est Florian Thauvin himself qui avait été sévèrement réprimandé par Marcelo Bielsa. L'Argentin a beau considérer le champion du monde U20 comme une perle, il ne lui avait pas pardonné un manque d'implication inhabituel au cours d'une séance. Mais ce n'était évidemment rien à côté de l'incident qui s'est produit hier après-midi à La Commanderie.
"Morgan voulait juste faire son métier !"
Non convoqué car considéré comme en instance de départ (les dirigeants olympiens sont d'accord depuis quatre jours avec ceux de West Ham pour un transfert de l'ancien Merlu), Morgan Amalfitano s'est tout de même rendu sur le site pour s'entraîner auprès de ses coéquipiers. Le milieu offensif de l'OM, en fin de contrat en juin, n'a pas tenu compte de l'ordre donné par le staff technique du club et est donc entré sur le terrain comme si de rien n'était
"Il voulait juste faire son métier !", explique-t-on dans son entourage. Le hic, c'est que cette attitude ne fut bien sûr pas du goût de son entraîneur. Marcelo Bielsa a donc demandé à ses adjoints d'intervenir et d'expliquer au Niçois qu'il n'était plus le bienvenu. Malgré ces injonctions, ce dernier a tout de même décidé de rester.
Un choix qui a provoqué la colère noire du coach olympien, lequel a décidé d'interrompre la séance sur-le-champ. Particulièrement furieux, El Loco est rentré au bâtiment sportif dans un état d'énervement extrême.
Un clash qui en dit long sur l'ambiance actuelle au centre RLD, où certains observateurs commencent à s'étonner de voir l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste vivre en vase clos avec son staff et ses joueurs. D'autant que la plupart de ces derniers s'interrogent sur le sort qui leur sera réservé à l'avenir s'ils viennent à ne plus entrer dans les plans de leur entraîneur et... de leur président.
À l'image de Cheyrou, à qui l'état-major olympien explique que le club compte sur lui à long terme et rajoute qu'il a le profil pour intégrer le staff, puis... l'exclut de l'effectif pro, puisqu'il n'est pas dans les petits papiers à moyen terme !
Peu de temps de jeu sur décision du président
Une position très inconfortable dans laquelle se retrouve également Amalfitano. La semaine passée, à la veille de sa mise à l'écart par SMS, l'ex-Merlu était par exemple allé demander pourquoi il ne figurait jamais dans l'équipe dite des "titulaires" lors des oppositions. L'un des adjoints de Bielsa lui avait alors répondu de ne pas s'en faire, allant même jusqu'à lui dire qu'il serait peut-être celui qui marquerait le but vainqueur à Furiani...
Au cours d'une discussion avec le staff, l'Azuréen s'était aussi interrogé sur son manque de temps de jeu. "Choix du président", lui avait-on rétorqué.
Le fossé s'est creusé entre les deux hommes au fil des semaines. Le point de non-retour est désormais atteint. Mis au courant de l'incident d'hier, Vincent Labrune a décidé d'engager une procédure disciplinaire à l'encontre de son milieu offensif. Après Fanni, Sougou, Kadir et Cheyrou, Amalfitano rejoint à son tour le clan des indésirables. Et l'OM pique déjà sa crise de nerfs.
Les deux dernières semaines du mercato risquent donc d'être particulièrement tendues en coulisses et à La Commanderie...
Vivement septembre !