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A la veille du quatrième match amical de l'OM, du côté de Bari, Manuel Amoros, le natif de Nîmes, s'exprime sur la méthode du nouvel entraîneur argentin dont il a "assisté" l'arrivée à Marseille.
Après le Benfica Lisbonne, l'OM s'apprête à ouvrir une autre page douloureuse de son histoire, en se déplaçant du côté de Bari, là où le club marseillais a perdu sa première finale de Ligue des Champions, aux tirs au but, contre l'Etoile rouge de Belgrade. Manuel Amoros a été l'auteur du penalty manqué qui a fait basculer le match. Pour autant, à l'issue d'une carrière bien remplie (82 sélections), les supporters marseillais qui l'ont vu évoluer (de 1989 à 1993 puis lors de la saison 95-96), gardent une haute estime de celui qu'ils ont par la suite élu meilleur latéral droit de l'histoire de l'OM. Appelé à la rescousse par Vincent Labrune pour accompagner les premiers pas de Marcelo Bielsa au printemps dernier, l'ancien sélectionneur du Bénin, qui recherche actuellement à reprendre une autre sélection, revient sur sa rencontre avec l'entraîneur argentin, et sur un des postes où l'on pourrait voir arriver une nouvelle tête d'ici la fin du mercato estival.
Quel a été votre rôle dans la venue de Marcelo Bielsa à l'OM ?
Vincent Labrune m'a demandé de m'occuper de lui pendant une dizaine de jours, soit le temps qu'il allait passer en France et à Marseille. Il voulait quelqu'un qui parle espagnol, pour représenter l'OM. Je lui ai répondu qu'il n'y avait pas de problèmes. Moi, je connaissais Bielsa de nom, mais pas plus que ça.
À aucun moment il n'a été question que vous fassiez partie de son staff ?
À aucun moment. Ce sont des spéculations de journalistes qui m'ont vu régulièrement avec lui, mais ce n'était pas le but.
Comment décririez-vous le nouvel entraîneur de l'OM ?
C'est un entraîneur qui vit à 200% pour le foot. Il veut s'immerger dans le club où il va, dans la ville, il veut connaître énormément, sinon tous les paramètres du club et de son environnement. C'est quelqu'un de très exigeant, qui sait où il veut aller et comment il va y aller. Quand on discute avec lui, on s'aperçoit qu'il a des connaissances énormes. Et en tant qu'homme, c'est quelqu'un de très intéressant à écouter, et avec qui on peut discuter.
Quels sont les souvenirs qui vous ont le plus marqué dans ''cette Bielsa-mania'' ?
C'était surtout à Montpellier. On est allés voir Monaco-Nantes aussi, mais là-bas, personne ne nous a embêtés. À Montpellier, tout le monde nous a vus. On n'était pas non plus là-bas pour se cacher. Ce qui m'a surtout marqué durant ces 10 jours, c'est l'exigeance qu'il a envers lui-même. Il sait où il veut aller. Il a des idées bien précises du foot qu'il veut faire adapter à son équipe. On dit qu'il est fou, mais il n'est pas fou ! Il s'immerge juste à 200 ou 300%. Sur les entraînements, la tactique, sur les vidéos... Il veut tout connaître de l'équipe adverse, et des adversaires que l'OM va rencontrer. C'est un travail ahurissant pour ses adjoints et notamment ceux qui s'occupent de tout ce qui est vidéo. En fait, il est très pointilleux. Il veut que tout soit parfait. Et si ce n'est pas le cas, on recommence.
Qu'avez-vous pensé de ces trois matchs de préparation ?
Je n'ai vu que des bouts de matchs, mais pour l'instant c'est plutôt bien. On retrouve progressivement la façon dont l'équipe se comporte et travaille à l'entraînement. Ça ressemble à ce dont il m'avait parlé.
L'OM a activé des pistes pour chercher un arrière droit. Brice Dja Djédjé (23 ans) ne vous semble pas au niveau ?
Ce n'est pas ça. Au cours d'une saison, il peut y avoir des blessures, des suspensions. Bielsa recherche toujours de la qualité, et à tous les postes. Chez les jeunes, il n'a peut-être pas trouvé suffisament de qualité pour suppléer Dja Djédjé, donc il cherche éventuellement à étoffer ce poste. Je pense que Brice fait ce qu'on lui demande. L'an dernier, il ne se projettait pas trop. Là, il participe davantage offensivement. Il va aussi chercher les joueurs plus haut, même s'il s'est mis dans la tête que son rôle est avant tout de défendre. Mais effectivement, il cherche toujours quelqu'un.
Rod Fanni ne peut donc pas tenir ce rôle selon Bielsa ? En aviez-vous parlé ?
Pas spécialement. Il m'a demandé mon opinion sur les joueurs, mais après, c'est lui, à travers toutes les vidéos de matchs qu'il a vues qui a pris cette décision de le mettre de côté. Connaissant un peu Bielsa, je ne pense pas qu'il changera d'avis. A moins qu'il y ait un concours extraordinaire de circonstances, et qu'il ne trouve pas chaussure à son pied.
L'OM va retourner à Bari demain, pour y jouer un nouveau match amical. Ça ne parlera peut-être pas aux joueurs actuels, mais ça reste un douloureux souvenir pour vous...
Je pense que ça risque de leur parler, même si beaucoup d'années se sont écoulées... Nous, les joueurs qui avons joué la finale de 91, on n'oublie pas. Les supporters non plus. Mais le match de ce mercredi reste un amical. Ce sera le 4e en 10 jours, ce qui permettra de peaufiner les automatismes et ce qui est bossé à l'entraînement. Il ne faut pas trop s'attacher au résultat pour l'heure. Il faut que les joueurs continuent à progresser. C'est le résultat du premier match de championnat contre Bastia le 9 août qui sera le plus important.
Propos recueillis par Romain Davesne
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