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Le phoceen :
À force d'amplifier semaine après semaine le décalage qui existe entre la vision des supporters et celle du staff et des joueurs, c'est un fossé que Vincent Labrune est en train de creuser. Car à l'heure où les fans marseillais sont dépités par les matchs des Olympiens, ces derniers, eux, versent dans un optimisme qui frôle l'insolence. On passera sur l'entrainement-vacances auquel on a assisté mercredi au centre RLD, puisqu'apparemment, le staff chasse le doute des joueurs par de la bonne humeur au quotidien, mais on ne peut pas accepter entendre les Olympiens se satisfaire du match nul ramené vendredi de Reims.
Surtout quand on entend Dimitri Payet parler "d'un bon point, seulement si on gagne contre Rennes la semaine prochaine." Comme s'ils avaient oublié que l'OM restait auparavant sur deux défaites consécutives ! Finalement, on se dit que l'OM est à sa place quand le capitaine, Steve Mandanda, évoque lui "un point pris face à un concurrent direct aujourd'hui". Cela en dit long sur les ambitions de la fin de saison. L'OM est devenu une équipe ordinaire. Sinon, elle ne serait pas contentée d'être seulement revenue au score face à une équipe rémoise, qui, au passage, encaisse la grande majorité de ses buts dans le dernier quart d'heure (17 sur 37).
Anigo : stop les changements !
Mais si les joueurs semblent aussi peu ambitieux, c'est qu'ils sentent peut-être qu'ils ne peuvent pas faire mieux en l'état actuel. Les changements de système tactique opérés à chaque match par José Anigo posent problème. Au stade Auguste Delaune, on a eu droit à un retour au système utilisé... par Elie Baup ! Et d'ailleurs, il y avait sur le terrain quasiment les mêmes joueurs alignés que la saison dernière, avec seulement une recrue titulaire, en la personne de Payet. Ce dernier, replacé plutôt avec réussite au milieu lors des derniers matchs, s'est retrouvé à nouveau sur le côté gauche, avec beaucoup de replacements défensifs à réaliser. Résultat, on a perdu le Réunionnais au retour des vestiaires.
Autre changement critiquable, l'exil forcé de Mathieu Valbuena sur le côté droit, ou encore la titularisation de Benoit Cheyrou en milieu relayeur droit, lui, le gaucher. Tout ce remue-ménage a conduit à un manque de combinaisons offensives et de trop rares surnombres dans la moitié de terrain adverse. Or, c'est quand Valbuena a dézoné que Cheyrou et Ayew ont joué plus haut, ou que Fanni a pris son couloir, que l'OM a mis en difficulté Reims. Mais on peut résumer ces dépassements de fonction en seulement trois occasions : la tête de Gignac (17e), le tir du droit de Cheyrou (44e) et donc le but égalisateur (79e). Et entre temps, Anigo n'a fait qu'un changement avec l'entrée de Thauvin pour le dernier quart d'heure.
Ce manque d'initiatives du staff et des joueurs sur le terrain est désolant. Il reflète l'état d'esprit inquiétant qui est en train de s'immiscer dans le groupe marseillais. Est-il déjà trop tard ? À moins de changer le refrain qui fait que ça ronronne en ce moment à l'OM, on a bien peur que oui...
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