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C'était lors d'une séance ouverte à la presse le 12 mars dernier, après une défaite agaçante - une de plus - à domicile contre Nice (0-1). Sous nos yeux interloqués, le centre RLD ressemblait davantage à une vaste cour de récréation, avec un grand tournoi de tennis-ballon impliquant joueurs de champ, gardiens de but, et quelques membres du staff. Le tout, dans une ambiance de franche camaraderie, entre fous rires, moulons et facéties en tout genre. Bref, alors que l'OM était censé être en crise, le groupe de José Anigo ne donnait pas l'impression de travailler en mode studieux. D'autant qu'en début de séance, lors de l'échauffement, certains joueurs avaient refusé d'écouter Franck Passi, qui leur ordonnait de faire deux longueurs de terrain supplémentaires. Certes, Anigo avait vite dégonflé la polémique en expliquant qu'il s'agissait d'une séance de récupération, puisque le groupe avait beaucoup travaillé la veille. Mais cette impression de roue libre à l'entraînement s'est confirmée lors des semaines suivantes.
Une fois encore, il est normal qu'en fin de saison, les séances soient davantage basées sur la récupération, mais quand on n'a plus que le championnat à jouer, avec un match par semaine, il ne faut pas pousser non plus... Les séances "tennis-ballon" sont ainsi devenues le running gag préféré des supporters marseillais, qui, lors des séances ouvertes au public, ont également remarqué le manque d'investissement, aussi bien chez les joueurs, que dans les charges de travail imposées par le staff.
En finir avec le "Club Med"
Pire encore, l'expression "Club Med" a même été lâchée par un entraineur belge venu en stage d'observation quelques jours à la Commanderie. "J’ai été très surpris par les problèmes de mentalité et de discipline. C’est un peu le Club Med. Sur place, une personne m’a confié que c’était comme ça : les joueurs viennent chercher leur argent, ils s’entraînent un peu, repartent au volant de leur grosse voiture et vont ensuite prendre le soleil à Cassis. Incroyable". Une remarque qui fait bondir Souleymane Diawara, dans les colonnes de La Provence : "Il me fait marrer ce Belge. Mais l’avant-veille des matchs, tu fais des tennis-ballons dans tous les clubs! Au PSG, à Bordeaux, de partout ! Qu’il arrête de dire que c’est le Club Med. Parce que tu fais un tennis-ballon, c’est le Club Med ? Attention, c’est technique le tennis-ballon, faut pas croire. Tu travailles les appuis, la technique, tout ça..."
OK Souley', vu la saison ratée, on est peut-être plus critique sur le travail effectué à l'entraînement, mais lorsque l'on se penche sur l'effectif de cette saison et qu'on prend chaque Olympien au cas par cas, on se rend compte aussi qu'ils ont soit régressé (Mandanda, Fanni, Nkoulou, Diawara, Romao, Cheyrou, Valbuena, Khalifa...), voire, au mieux, stagnés (Samba, Mendes, Morel, Mendy, Lemina, Imbula, Payet, Ayew...). Seuls Gignac et Thauvin pourraient être classés dans la catégorie "légère progression constatée".
La locomotive Bielsa
C'est aussi pour ça que l'on attend beaucoup de Marcelo Bielsa, entraineur réputé pour tirer la quintessence de ses joueurs par le travail à l'entraînement, et à faire progresser notamment les jeunes éléments. La déclaration de Vincent Labrune dans L'Équipe pour commenter l'officialisation de la venue de l'Argentin n'est pas anodine : "Je compte avec lui, remettre les Marseillais au travail, notamment dans l’approche au quotidien de ce que doit faire une grande équipe." Bielsa viendra d'ailleurs avec toute une armée d'adjoints derrière lui, afin de mettre en place sa méthode. Finis les tennis-ballons et les séances de récup' quotidiennes, avec "El loco", ça sera deux séances par jour et une grande partie dévolue au physique et à la tactique.
"À Marseille, les joueurs sont jeunes et sont dotés d’un potentiel, de qualités physiques, mais s’ils n’arrivent pas à passer l’examen avec lui, alors là, on pourra se poser pas mal de questions…" note Luis Fernandez sur RMC. Les Olympiens devront effectivement arriver à suivre les exigences de Bielsa, sous peine d'être définitivement hors course. Attention également à ne pas se retrouver comme à l'AC Ajaccio, avec des joueurs complètement cramés dès le début de saison, à cause de séances trop musclées concoctées par Fabrizio Ravanelli. Mais Bielsa n'est pas Ravanelli, et l'OM ce n'est pas l'ACA, alors on a envie d'y croire.
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