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Hier matin, entre 9h15 et 9h45, Marcelo Bielsa s'est adressé en privé à ses désormais ex-joueurs, à La Commanderie. Comme il l'avait fait quelques heures plus tôt devant les journalistes, l'Argentin est revenu sur les raisons qui l'ont poussé à annoncer soudainement son départ, la veille, en fin de soirée, à l'issue de la défaite contre Caen (0-1). Il ne leur a évidemment pas parlé du Mexique, où son nom circule pourtant avec de plus en plus d'insistance pour prendre la suite de Miguel Herrera.
Pourquoi le Rosarino a-t-il donc décidé d'abandonner le navire olympien alors que la saison 2015-16 vient tout juste de démarrer ? Son interminable histoire de contrat, encore et toujours...
On résume : au printemps 2014, El Loco avait signé un bail de deux ans. Rendez-vous avait cependant été pris entre "l'institution", telle qu'il l'appelait, et lui, au bout de la première saison. Histoire de rediscuter des termes du document. Sur celui-ci était mentionné son salaire brut : environ 380 000 € (somme fluctuante puisque d'abord négociée en dollars) en 2014-15 (dont une partie pour rémunérer son staff) ; 19 000 € brut cette saison. Un faible montant correspondant au minimum syndical imposé par la charte de la LFP. Ce qui permettait aux deux camps de pouvoir se séparer en se serrant la main au bout d'un an, ou d'entamer de nouvelles négociations pour une prolongation.
Une prime de 300 000 € à l'origine du désaccord
L'OM a pris les devants dès la fin du mois d'avril. Les Olympiens venaient pourtant de perdre quatre rencontres d'affilée (PSG, Bordeaux, Nantes, Lorient) et voyaient la Ligue des champions s'éloigner.
Touché par cette attention, alors que son équipe traversait une bien mauvaise passe, Bielsa a accepté de discuter. Les jours ont passé, la saison s'est achevée, les réunions quotidiennes (de cinq ou six heures) avec Vincent Labrune sur le mercato se sont enchaînées et le Fada préféré du public marseillais est resté. Jusqu'à son départ en vacances en Argentine.
En marge de ces rendez-vous destinés à constituer son futur effectif, il négociait les termes administratifs de son nouveau contrat avec les avocats du club et Philippe Pérez, le directeur général. Un personnage qu'il détestait. Juste avant de retourner dans son pays natal, un point de désaccord est apparu. Au sujet d'une prime de 300 000 € destinée à la reconstruction de la cellule de recrutement, sur laquelle l'ex-coach de l'Athletic Bilbao a travaillé avec acharnement. Il en a donc informé VLB qui, oralement, l'a rassuré en lui certifiant qu'il n'y aurait aucun souci au sujet de cette requête. Les voyants étaient alors au vert. Plus que jamais.
À son retour d'Amérique du Sud, le 6 juillet, l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste n'a pourtant pas semblé pressé de parapher sa prolongation, jusqu'en 2017. A-t-il répondu à des propositions alléchantes pendant ce laps de temps ? Le mystère s'épaissit. En parallèle, Philippe Pérez a avancé avec Igor Levin, l'avocat de MLD. Jusqu'à la fameuse réunion de mercredi, durant laquelle les trois hommes ne se sont pas compris, notamment au sujet de ces 300 000€.
Rapidement informé de ce désaccord, Vincent Labrune a vite fait savoir à Marcelo Bielsa (par l'intermédiaire de Franck Passi) que le problème était réglé. Mais la messe était dite... Car un autre point de divergence venait aussi d'apparaître sur la durée de l'engagement déjà négocié en amont : l'Argentin ne souhaitait plus que sa deuxième année en option (2016-17) soit conditionnée à la place de l'OM (4e, comme en 2014-15). Jeudi, à la mi-journée, il a donc refusé le contrat. Avant de se présenter trois heures plus tard en conférence de presse et de faire le grand écart en expliquant que "le projet qui (lui) avait été présenté lui avait paru convaincant".
Le soir-même, Jan van Winckel, le préparateur physique arrivé dans ses bagages, a annoncé son départ. Très vite, une information donnée par un membre étranger du staff est remontée jusqu'à la direction de l'OM : le Belge venait de prendre cette décision et d'accepter de rejoindre l'Arabie Saoudite car Bielsa avait une offre d'une sélection étrangère (vraisemblablement du Mexique), où il ne pourrait pas l'emmener.
Progressivement, le fiasco dévoile donc ses dessous. La maison bleue et blanche a subi l'une des plus violentes secousses de son histoire. Elle s'en relèvera, à condition que Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune prennent les bonnes décisions dans les jours à venir. S'il n'a pas encore arrêté son choix, le président olympien a déjà ciblé le profil du successeur d'El Loco : il s'agira encore d'un entraîneur aux principes de jeu portés sur l'offensive.
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