Ibrahimovic pourrait coûter au moins 250 millions d'euros au PSG
Par Christophe Palierse | 18/07 | 18:45 | mis à jour à 18:53
Sur la base d'un salaire net de 14 millions d'euros par an, le coût total annuel pour le Paris Saint-Germain de sa nouvelle star Zlatan Ibrahimovic, qui a signé mercredi pour trois ans, serait de 76 millions d'euros. Un niveau de rémunération qui relance le débat sur les salaires des footballeurs.
Attendu comme le messie au Paris Saint-Germain, Zlatan Ibrahimovic a relancé le débat sur le revenu des footballeurs, mais aussi sur la compétitivité du football français. Comme prévu, l'attaquant suédois a donc été officiellement recruté mercredi par le PSG, avec à la clef un mirobolant contrat de trois ans. Zlatan Ibrahimovic, qui a été cédé par l'AC Milan de Silvio Berlusconi pour une vingtaine de millions d'euros, devrait toucher un salaire de 14 millions d'euros net d'impôts par an -soit 2 millions de plus qu'en Italie-, le plus gros jamais versé à un joueur en France.
De fait, le joueur d'origine bosniaque et croate représenterait d'emblée, au bas mot, une dépense d'au moins 250 millions d'euros par an dans l'hypothèse où le PSG prendrait à sa charge l'éventuelle taxation à 75 % sur les revenus dépassant 1 million d'euros par an. Comme l'explique aux « Echos » Michel Collet, associé chez CMS Bureau Francis Lefebvre et fiscaliste spécialiste des sportifs et artistes, « les footballeurs négocient leurs contrats en net net. Si on part d'une base de salaire net de 14 millions d'euros par an, son coût total annuel pour le PSG serait de 76 millions d'euros avec les charges sociales et l'introduction d'une taxation à 75 % ». De fait, Zlatan Ibrahimovic rapporterait 62 millions d'euros par an à l'Etat. « La taxation à 75 % pose la question de la compétitivité des clubs français », glisse au passage Michel Collet. En clair, hors le PSG, aucun club ne peut recruter un grand joueur et même pour un salaire inférieur à celui de la nouvelle star suédoise du Paris Saint-Germain. Des 110 à 120 joueurs de Ligue 1 concernés par la taxation à 75 %
L'Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF) souligne d'ailleurs la menace. « Nous avons bien conscience de l'état des finances publiques. Il est légitime que le football professionnel participe à l'effort des Français », déclare ainsi son directeur général Philippe Diallo, avant d'ajouter : « Attention au risque d'effet contre-productif avec la possibilité de départs de joueurs, le problème d'attractivité. La surcharge fiscale aurait un effet repoussoir dans un football totalement internationalisé ». Selon Philippe Diallo, de 110 à 120 joueurs de Ligue 1 pourraient être concernés par la taxation à 75 % sur un total de 500 environ. Autre point d'importance, le directeur de l'UCPF rappelle aussi que « la tendance globale » dans le football français « est à la baisse des rémunérations », si l'on fait abstraction du PSG.
Cela étant, les derniers transferts du club parisien n'en ont pas moins relancé aussi le débat sur l'encadrement des salaires. Interrogée sur France 2, la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, s'est clairement montrée favorable « à une régulation, voire un plafonnement de la masse salariale » des clubs, et de soutenir la démarche initiée en ce sens par Michel Platini, le président de l'UEFA, l'instance dirigeante du football européen, inquiète de sa dérive financière. « Oui, il faudrait qu'on arrive à avoir un maximum des budgets dans les masses salariales et puis à plafonner des salaires. Je crois que c'est la raison », a notamment observé Valérie Fourneyron.
A ce stade, les modalités de cette taxation à 75 % ne sont pas arrêtées. Elle pourrait donner lieu à la création d'une nouvelle tranche d'imposition ou d'une contribution exceptionnelle.
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