cartmanfire a écrit:
Olympique de Marseille, la règle des trois
Grégory SCHNEIDER 28 février 2014 à 19:46 (Mis à jour : 2 mars 2014 à 18:49)
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Le coach de l'OM José Anigo, en janvier à Monaco. Le coach de l'OM José Anigo, en janvier à Monaco. (Photo Eric Gaillard. Reuters)
RÉCIT
Coups de bluff, jeux de pouvoir et grandes gueules : le quotidien du vestiaire phocéen, à la veille du déplacement à Paris dimanche.
C’est un Olympique de Marseille en net regain - une seule défaite lors des neuf derniers matchs de Ligue 1 - qui rend visite dimanche au Paris-Saint-Germain (1) pour l’un de ces «clasicos» qui, s’il casse rarement des briques sur le pré, demeure le plus important vecteur de communication de la Ligue pro. Fin politique, l’entraîneur phocéen, José Anigo, a compris qu’il avait plus à gagner qu’à perdre tant l’écart de budget (430 millions d’euros prévus pour la saison côté parisien, 125 millions pour l’OM) entre les deux formations est grand : «On a un bon petit match à jouer, un match marrant.» José Anigo est d’humeur : le redressement sportif lui appartient en partie. On a fait le tour d’un paysage marseillais ondulatoire et baroque, en déroulant la chaîne qui lie le coach de l’OM à la superstar à venir du foot français, Florian Thauvin, en passant par ce bon vieil André-Pierre Gignac.
José Anigo la mémoire réversible
Depuis sa quatrième prise en main de l’équipe première, début décembre, le Fregoli marseillais - directeur sportif, recruteur, coach, chargé des relations avec les supporteurs et on en passe - a quelque peu assoupli son expression publique : plutôt que de se faire rentrer dans le lard par Anigo en pleine conférence de presse à chaque question jugée gênante par l’entraîneur, les journalistes ont désormais droit à un coup de fil de recadrage du président Vincent Labrune le lendemain.
José Anigo dit tout et le contraire de tout avec une conviction égale, mais il n’esquive pas les critiques et il a parfois le bon mot : les gens sont contents. Pour avoir méthodiquement sorti tous ceux - Alain Perrin, Pape Diouf, Didier Deschamps, Elie Baup - qui lui faisaient de l’ombre au fil des années, José Anigo évolue désormais protégé par une garde prétorienne qui, à l’instar de l’intendant de l’équipe, Michel Chatron, a parfois la foi exacerbée du converti pour avoir été un temps dans le viseur du bonhomme.
Quant au vestiaire, José Anigo a expliqué dans France Foot avoir fait simple : «Désormais, après un ou deux jokers, celui qui arrive en retard est prié de rentrer chez lui, et n’est pas payé ce jour-là.» Durant les causeries d’avant-match, José Anigo évoque parfois l’assassinat de son fils Adrien, le 5 septembre dans une rue du 13e arrondissement de Marseille. «Les joueurs savent le combat que je mène contre moi-même, et la saloperie que la vie m’a proposée. Avant les matchs, je dis aux joueurs qu’ils n’ont aucune raison d’avoir peur. Les vrais problèmes, ce n’est pas de perdre un match. Les joueurs doivent se dire : "Avec ce qu’il vit depuis cinq mois, il faut se bouger les fesses pour lui."» Anigo raconte aller sur la tombe de son fils tous les jours. Mais le fait qu’il fasse souvent état du drame, jusque dans le vestiaire ou les colonnes des journaux, n’est pas sans interroger ceux qui lui ont toujours prêté un certain machiavélisme.
Au vrai, il est difficile de savoir qui, des thuriféraires d’Anigo ou de ses détracteurs, tombent dans le panneau : disons que cette ambiance un peu floue est la métaphore changeante du foot, à Marseille comme ailleurs. A part ça, Anigo a pris acte du désinvestissement de certains cadres de la saison passée pour donner le manche à André-Pierre Gignac, son attaquant international, qu’il a caressé dans le sens du poil : «Désormais, il sait que je vais être derrière lui quoi qu’il arrive.»
André-Pierre Gignac plus petit dénominateur commun
On avait rencontré Gignac en février 2009, alors qu’il évoluait sous les couleurs de Toulouse, et on avait été secoué : l’extrême sensibilité du gaillard, ses scrupules - dix-huit mois plus tard ! - d’avoir repris la parole donnée au club de Lille durant l’été 2007, Toulouse ayant doublé son salaire, et enfin sa propension avouée à l’autodestruction personnelle (casino, embrouilles) quand le foot déraille, posaient un personnage à la fois tourmenté et maladroit. Depuis, le natif de Martigues (Bouches-du-Rhône) ne parle plus aux journalistes. Et les témoignages qui remontent depuis le vestiaire marseillais ne dépeignent plus un type introverti, mais tout l’inverse : le mec arrogant qui éprouve son pouvoir et son influence à tout bout de champ, ce qui a souvent pour effet de fragiliser ses coachs.
On l’a ainsi vu un jour se dresser devant Didier Deschamps - et tout le vestiaire - pour reprocher «ses enculeries» à celui qui, deux saisons plus tard, sera appelé pour prendre la direction des Bleus. Sacrifié début décembre, Elie Baup ne savait pas non plus comment le prendre. Quand il se sait mal utilisé sur le terrain ou quand on oublie de le rassurer, Gignac fait du bruit : les jeunes du club n’en perdent pas une miette - «Tiens, ça marche comme ça ici ?» - et les autres s’agacent, surtout s’ils sont Ghanéens et que Gignac vient leur dire en déconnant qu’il peut racheter leur pays avec son salaire (autour de 250 000 euros net mensuels). Pour un entraîneur, le côté «cake» du gaillard a aussi du bon. Gignac n’est ni un intrigant ni le genre de type qui tourne indéfiniment autour du problème : le plus petit dénominateur commun - «ce soir, on se défonce, les gars !» - est souvent le moyen le plus sûr de souder un vestiaire le temps d’un match, surtout quand celui qui parle reste, comme Gignac, sur 12 buts lors de ses 14 derniers matchs.
Florian Thauvin l’innocence aux poches pleines
Le pouvoir d’entraînement d’André-Pierre Gignac n’a pas échappé à son coéquipier Florian Thauvin (21 ans), qui aura pris plus de leçons de morale cet été à l’occasion des grèves de l’entraînement entreprises pour s’exfiltrer du club de Lille (qui l’avait sous contrat) et rejoindre l’OM que n’importe quel détenu de droit commun. L’international espoir a respecté les basiques : tous les ballons pour Gignac, ce qui lui vaut la protection d’un joueur qui n’a pas pour habitude de la retirer au premier coup de vent. Du coup, les autres maronnent dans leur coin : Mathieu Valbuena (qui a son rond de serviette chez les Bleus) et Dimitri Payet ne cherchent même plus à cacher leur agacement durant les rencontres.
Dans une passionnante interview parue dans le Parisien fin janvier, Thauvin livre quelques clés de sa personnalité : une confiance en lui considérable qu’il importe de ne pas confondre avec ce côté rebelle dont on l’affuble à tort, un amour immodéré du ballon et des élans de son âge envers sa grand-mère, qu’il rejoint à Orléans dès qu’il le peut quand ses voisins de vestiaire vont faire la bombe à Miami ou Ibiza. Thauvin a assuré la promotion du match de dimanche en bâchant le club parisien dans les colonnes du magazine Surface : «Il n’y a plus de valeurs au Paris-SG. Ils ne parlent plus que d’argent.» Anigo : «Cela prouve son caractère. Florian dit ce qu’il pense.» Lucas Digne, défenseur du Paris-SG : «Je n’ai rien à répondre là-dessus. Je n’ai aucun souci avec lui. Ce qui est certain, c’est qu’il a du talent.»
Le monde est petit : c’est Lucas Digne qui, en donnant son salaire parisien - 260 000 euros mensuels - à Thauvin lors du Mondial U20 que les Bleuets ont disputé l’été dernier, a indirectement poussé le joueur à aller au carton pour quitter Lille. Ce qui avait valu à Thauvin un accueil détestable - «Thauvin, fils de pute !» - de la part des supporteurs nordistes lorsque l’OM a joué dans le Nord en décembre. Le service d’ordre marseillais avait fait le coup de poing. Florian Thauvin, lui, avait juste marqué son étonnement. On a compris ce jour-là qu’il irait loin.
je vois pas ce qui vous déplait dans cet article...en tout cas çà me gêne pas...çà explique bcp des pbs et des questions qu'on se pose sur ce qui se passe sur la pelouse depuis des lustres..et sur le style de joueurs qu'on recrute...mais bon c'est un peu partout pareil...