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B. Derrien : «Ne pas faire le procès des hommes mais du système»

L’ancien arbitre international Bruno Derrien a décrypté les actions litigieuses du match des Olympiens à Auxerre. Sur la faute qui a valu un penalty contre Marseille et un carton rouge à Stéphane Mbia, « la sanction aurait du être un coup franc direct et un carton rouge puisque la faute enraye une action de but ». Il a également évoqué la faute de Coulibaly sur Brandao. Une intervention plutôt musclée qui entraînera la blessure de l’attaquant brésilien. «Il y a un engagement excessif du défenseur auxerrois. Même si sa première intention est de jouer le ballon, il joue aussi le joueur. Cela valait un carton jaune. Puis à partir du moment où la blessure est grave (Brandao a été remplacé), il peut exclure le joueur fautif».
Enfin, dernière action soulevant le débat, l’intervention de Chafni sur Lucho Gonzalez qui aurait du valoir un penalty pour l’OM. « Malheureusement, les images sont claires, confirme Bruno Derrien, il y avait bien faute de Chafni sur Lucho. Il y avait penalty puisqu’il est poussé dans le dos».

Auteur du livre « A bas l’arbitre ! » sorti en 2009 où il fait le bilan de ces nombreuses années d’arbitrage, Bruno Derrien est un farouche supporter de l’assistance vidéo pour les arbitres. « Il ne faut pas faire le procès des hommes mais plutôt d’un système d’arbitrage qui n’est plus adapté aux enjeux d’un football moderne. Il y a des enjeux sportifs et financiers colossaux pour les clubs. Cela met encore plus l’arbitre en difficulté, il a encore plus de pression sur les épaules. S’il avait l’image pour l’aider, il gagnerait en sérénité. Les arbitres arriveraient sur les terrains plus sûrs d’eux sachant qu’en cas de doute, l’image leur permettrait de prendre la bonne décision. Les arbitres se trompent de bonne foi mais on ne l’accepte plus. Multiplier les arbitres sur le terrain n’est pas pour moi une solution pour réduire le nombre d’erreurs».

La réponse des arbitres à l'OM

Les déclarations tapageuses du président de l'OM, Jean-Claude Dassier, et de son directeur sportif José Anigo à l'encontre des arbitres après Auxerre-Marseille ne sont pas restées sans lendemain. Le syndicat des arbitres de football de l'élite (Safe) a annoncé mardi qu'il allait «boycotter le protocole d'accueil des arbitres» (généralement, un dîner après les rencontres) à Marseille jusqu'à la fin de saison en signe de protestation après les «propos indignes» des dirigeants marseillais. «Ces deux personnes ont mis en cause non seulement les compétences de notre collègue (...) mais surtout son honnêteté l'accusant d'être un voleur», a expliqué le Safe dans un communiqué rapporté par L'Equipe de mercredi.

«Ce type de message adressé au grand public nuit gravement à l'image dégradée du football français, à l'arbitrage et à l'arbitre visé. Ces déclarations, si elles relèvent également du droit pénal, ne doivent pas échapper à des sanctions sportives dignes de sens», ajoute le syndicat, qui affirme que l'arbitre du match, Freddy Fautrel, «a été victime depuis samedi de menaces de mort qui l'ont amené à déposer plainte». «Ce climat délétère entretenu doit cesser immédiatement. L'indifférence générale témoigne d'un décalage incommensurable entre les discours et les actes», conclut le Safe.