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(après le match OM-Bayern, 1/4e finale de LdC, le soir du 28 mars 2012), p116 "Le président engage d'abord la conversation avec trois journalistes arrivés les premiers. Florent Germain de RMC, Romain Canuti de 20 Minutes et du site lephocéen.fr, et Yann Pécheral, indépendant. "La banderole anti-Deschamps peut-elle remettre en cause le système des abonnements en virage gérés par les clubs de supporters ?", demande Germain à Labrune.
"Tu es fou, ça fait vingt-cinq ans que c'est comme ça, tu as envie que je prenne une balle dans la tête ?", riposte le président olympien, surexcité. Le ton monte entre les trois journalistes. De plus en plus nerveux, l'homme de confiance de MLD s'approche de Yann Péchéral en le montrant du doigt. "Tu me traites de mauvais président ?" Le fils d'Alain Pécheral, historien de l'OM, ne se démonte pas : "Ca fait partie de ton boulot de gérer les banderoles."
Exaspéré, Vincent Labrune abandonne sa langue de bois habituelle. "Je gère les transferts, mon rôle est de chercher de l'argent, il manque 35 millions d'euros dans les caisses du club et vous me parlez des supporteurs ? Vous voulez aussi que je m'occupe de la mafia ?" Hors de lui, il rabroue vertement le journaliste du site lephocéen.fr : "Canuti, tu vois, si je veux demain, je peux écrire "Romain, tu es un gros en-cu-lé." Pour que le message soit clair, le président de l'OM détache bien les syllabes du dernier mot. "Je travaille 15 heures par jour pour ce club, il faudrait me faire une statue plus grande que Jean Bouin, ajoute-t-il en rajustant sa mèche. Les actionnaires, c'est nous, on fait ce qu'on veut, vous allez pleurer en fin de saison, vous les Marseillais", dit-il à l'attention des journalistes locaux.
Au bord de la crise de nerfs, Vincent Labrune canarde tous azimuts les journalistes, avec qui il entretient d'ordinaire d'excellentes relations. Au point que le directeur de la sécurité se sent obligé de mettre un terme à la discussion. Une fois le président exfiltré de la zone mixte, Guy Cazadamont glisse à l'attention de Yann Pécheral, une vieille connaissance : "Tu me l'as énervé."
(...)
p.118-119
"En privé, Vincent Labrune relaie sans nuances le stéréotype des supporters incontrôlables et potentiellement dangereux. Comme d'autres présidents avant lui. "Nous ne pouvons pas régler le problème de la relation avec les supporteurs en vingt-quatre heures. La direction du club s'attelle depuis des mois à ce dossier. Avec la volonté de faire évoluer la situation", dédramatise cependant Vincent Labrune, tout en maîtrise et modération dans son expression publique.@David Garcia, Histoire secrète de l'OM.
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"Je ne suis pas dupe. Labrune est dans son rôle, il a raison, les anciens peuvent faire du mal. C'est vrai que c'est quelqu'un qui attire la sympathie. Avec son côté décalé, le courant passe bien. Je suis un affectif, j'ai du mal à fracasser les gens que je connais. Depuis que j'ai fait sa connaissance, j'ai du mal à critiquer Labrune. Je suis conscient qu'il a réussi à me vérouiller", reconnaît Di Meco humblement.
@David Garcia, Histoire secrète de l'OM.
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"Tout aussi attentionnée, la mère de Thomas Deruda, Pascale Moulet, est un modèle de dévouement parental. "Quand son fils entrait sur le terrain, elle allait voir les journalistes pour les inciter à dire du bien de son fils, en concluant son propos d'un explicite : "Vous avez intérêt à vous en souvenir", témoigne un journaliste marseillais qui en a vu d'autres. Tribune de presse, espaces privilégiés dits "VIP", maman Deruda va et vient où et quand elle veut. Une faveur accordée par le directeur de la sécurité de l'OM Guy Cazadamont. Cet ancien adhérent des South Winners est un proche de José Anigo.
Nul besoin de présenter un quelconque titre d'accès, les portes du stade Vélodrome s'ouvrent toutes grandes pour l'épouse de Richard Déruda. Prévenants, les agents des sociétés de sécurité payées par l'OM évitent toute interdiction désobligeante à son égard. Sauf accident. Comme ce soir de match où un chef d'équipe de la tribune Jean Bouin, réputé pour son travail sérieux, commet l'outrecuidance de la retenir par la manche et de lui demander son billet de match. Histoire de vérifier si elle a bien payé sa place. Mme Deruda s'en offusque et fait le nécessaire pour que pareil affront ne se reproduise pas. Dès le lendemain, l'impudent est dégagé à la demande du directeur de la sécurité."
"Redoutable, l'entregent des Deruda finit par se heurter à la fermeté tardive du clan Diouf. Juin 2008. Thomas pose à nouveau ses valises à Marseille, après six mois catastrophiques à Badalone. Un club de deuxième division espagnole où il n'a pas disputé le moindre match. Démoralisé, sans équipe, Thomas Deruda est repêché par un autre ami de son père : le Marseillais Rolland Courbis, qui entraîne Montpellier. L'ex-coach de l'OM le fait signer pour un an. Bienveillant envers le petit, Courbis lui redonne confiance en le titularisant un match sur deux. Requinqué, Thomas Deruda pense néanmoins à l'avenir. A la fin de la saioson 2008-2009, son contrat avec l'OM arrive à échéance. Exigeant une prolongation, le père et le fils font le siège de Pape Diouf. "Mais laisser revenir ce joueur à l'OM aurait confirmé que la direction était sous influence. Et Pape Diouf serait mort médiatiquement, cette fois", observe un ex-dirigeant olympien, entre amusement et consternation. Emissaire de la famille Deruda, José Anigo mouille le maillot. Jouant sur tous les registres, il se présente comme une victime, menace, supplie...Gêné aux entournures, Pape Diouf sollicite l'arbitrage de l'actionnaire, Robert Louis-Dreyfus. Soucieux comme toujours de préserver les apparences et surtout de ménager José Anigo, dont son principal lieutenant Julien Fournier est très proche.
"Faites-moi porter le chapeau", lui suggère RLD. Diouf se tourne alors vers Anigo et Deruda et leur transmet le message du grand patron : "RLD m'interdit de le faire." En désespoir de cause, José Anigo appelle le président du conseil de surveillance de l'OM et conseiller de RLD, Vincent Labrune. "Deruda pense que c'est toi qui ne veux pas faire revenir son fils à l'OM, il en a après toi, il va t'appeler", ruse Anigo pour faire peur à Labrune. En vain. Vincent Labrune résiste courageusement. Tout en prenant ses précautions. "Pendant trois nuits, Labrune n'est pas rentré dormir chez lui. Boucobza l'a raconté à Julien Fournier et à moi-même au bar du Fouquet's, avenue des Champs-Elysées", confie Pape Diouf. Libre de tout contrat, Deruda est finalement transféré à l'AC Ajaccio, en juin 2009, avec deux autres jeunes du centre de formation olympien. Mais le club corse le garde seulement un an."@David Garcia, Histoire secrète de l'OM.